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Conversations PLUS QU’EDIFIANTES ENTRE SALIM LAMRANI ET LA BLOGGEUYSE CUBAINE YOANNI SANCHEZ !

30 avril 2010, 20:21, par denis wetzel

Il est intéressant de lire ce que l’interviewée à écrit suite à la publication de cet article de propagande :

"Je n’aime pas passer mon temps à répondre à des attaques, peut-être car j’ai passé une grande part de ma vie sous les feux croisés de la critique. J’ai appris qu’il vaut mieux parfois digérer l’insulte et passer à autre chose, car le dénigrement salit davantage celui qui le commet que sa victime. Cependant, il y a une limite à tout. C’est très différent quand on met dans ma bouche des phrases qui ne m’appartiennent pas, comme ça a été le cas avec l’entretien publiée par Salim Lamrani sur Rebelión. Au tout début de la lecture, je n’ai pas trop remarqué la tergiversation, mais déjà arrivée à la deuxième partie il m’était impossible de me reconnaître. S’il est vrai que l’introduction visait à générer l’aversion du lecteur envers ma personne, on peut dire que c’est le droit de chaque intervieweur à raconter sa vision de l’objet de ses questions.

La grande surprise a été de constater, au fur et à mesure que j’avançais dans le texte, d’énormes omissions, des distorsions et même des phrases inventées de toute pièce qui m’étaient attribuées. Tout serait resté comme une autre tentative, parmi des milliers, de m’adjuger des positions que je n’entretiens pas et des affirmations que je n’ai jamais prononcées, si ce n’était que les médias officiels du gouvernement cubain se sont rapidement empressés à se faire écho de cet entretien réaménagé. Hier, quand j’ai vu le présentateur de l’émission la plus ennuyeuse de la télévision officielle faire allusion, sans citer mon nom, à une série de questions qui « m’avaient mise à nu », j’ai commencé à tout comprendre. La raison de l’altération n’était plus la hâte d’un journaliste prêt à tout pour prouver son hypothèse, y compris à déformer les mots de l’interviewée. Quelque chose de plus gros se trame avec ce texte quasi-apocryphe, et je fais une halte sur le chemin de mon blog pour l’avertir.

Cet après-midi d’il y a trois mois – car curieusement, Monsieur Lamrani a mis tout ce temps à rendre notre entretien publique - est encore frais dans ma mémoire, ainsi que les paroles que nous avons échangées. Je me souviens de ses questions stéréotypées, et par moments désinformées, sur notre réalité. Cette réalité qui ressemble si peu à celle, si documentée, qu’il a rédigée afin d’avoir l’air d’un spécialiste. Je ne me caractérise pas en répondant avec des monosyllabes, c’est la raison pour laquelle j’ai du mal à m’identifier au milieu de telle parcimonie. Lors de notre échange, à l’hôtel Plaza, j’ai eu l’impression que sa sympathie envers ma position augmentait au fils de la conversation. À la fin, j’ai ressenti que toutes les barrières s’étaient effondrées et qu’il comprenait que nous n’étions pas des adversaires, mais en tout cas des personnes qui regardaient le même phénomène depuis des points de vue différents. À la fin, une accolade de sa part me l’a confirmé. Mais, évidemment, la discipline envers « la cause » a été plus forte que son éthique journalistique. Le professeur de la Sorbonne a fini, et cela se voit sur la deuxième partie de l’entretien, par dénaturer ma voix. Sur son iPhone dernier cri, mes phrases ont dû lui sembler comme un virus informatique qui érodait ses stéréotypes, un appel à finir avec cette confrontation que des personnes comme lui préfèrent alimenter.

Traduit par Susana GORDILLO et Pierre HABERER.