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Puisqu’élection présidentielle il y aura en 2012, quelques pistes de réflexions sur ce sujet.

4 mai 2010, 23:25

Je suis totalement désorienté par ta longue contribution et je n’arrive pas, pour une fois, à suivre ton raisonnement.

En effet, pour moi, profitant de notre chance énorme de nous retrouver devant un pouvoir capitaliste en pleine décomposition, tout nos efforts, tout nos combats doivent redoubler pour un seul but qu’il n’y est pas d’élection présidentielle en 2012.

Raymond, Ne sois pas désorienté, camarade !

Relis ce que j’ai écrit en essayant de ne pas y lire ce que je n’y ai pas écrit ;)

Mon principal combat n’est pas et ne peut pas être l’élection présidentielle ! Et certainement pas comme une fin en soi. Cela me semblait pourtant clair, comme quoi, souvent , les interventions des uns et des autres font prendre heureusement conscience de nos erreurs ou imperfections.

Mon principal combat est le renversement de ce système. Intégralement. Je n’ai pas dévié d’un pouce.

Mais :

 personne ne peut prédire ce qui va se passer "demain" : révolution ou pas ? Nous verrons bien.

En tout état de cause, la possibilité révolutionnaire se présenterait à nous plus tôt que prévu (ce que j’espère mais en quoi je crois peu pour diverses raisons), il faudrait bien quand même que le bloc communiste soit plus ou moins en ordre de marche pour "la suite" , non ?

Car ce n’est pas à toi, justement, qui d’après ton âge que tu me dis dois avoir l’expérience des choses, que je vais apprendre que la révolution n’est pas nécessairement, hélas, communiste (ou socialiste, comme tu dis). Hélas pour nous, elle peut être également fasciste.

La crise et la récession ont hélas amené plus souvent qu’à leur tour des réactions politiques totalement "folles" et qui n’allaient pas du tout dans notre sens "à nous".

Et pour tout te dire, mon "angoisse" première à moi, elle est là. La naissance d’un fascisme français tel que nous ne l’avons pas encore connu et à côté duquel Vichy fera figure de promenade de santé ou presque. Comme je ne pense pas être du genre à me tromper du côté de barricade, je préfèrerais que nous ayons toutes les chances possibles de combattre ce qui risque de nous tomber sur la gueule alors.

Et il me semble que l’optique de 2012 préparée par toutes e t tous dans cette façon est un bon moyen de se préparer à toutes les éventualités. Que en revanche, se laisser emmener tant par des Mélenchon & cie dans un concours de beauté sans contenu et sans perspectives politiques ( et je ne dis pas, justement politiciennes mais merde, quand même la politique c’est pas à eux, c’est à nous), ou tant par des Bisounours confiants dans la spontanéité de ce qu’ils appellent les masses et prêts à s’en remettre à n’importe quel illuminé, ou encore, tant d’attendre que le système pète de lui-même et "on verra alors, et bien tout ceci ne nous prépare pas à toutes les éventualités.

La rue, la lutte de terrain, le combat, oui et mille fois oui, je dirais bien "les armes à la main" s’il le faut mais ce serait présomptueux de ma part, comme toutes les générations nées après 1950 ou presque, la guerre, la résistance, tout ceci, je n’en ai AUCUNE Expérience. Donc s’avancer ici à dire ce que je saurais faire alors , c’est un peu facile... Bref. En tout état de cause, là où je voulais en venir, c’est que la rue sans la théorie ça ne marche pas. De même que la théorie sans la rue. Pour résumer.

Si tu veux, pour résumer en cette heure un peu tardive, je dirais, en espérant que je serai plus claire, que cette étape de 2012 est à la fois un objectif en soi, une étape et un prétexte. Sans être absolument aucun élément de tout cela avant tout. Et je pensais avoir été claire sur le fait que 2012 ne devait pas être la fin en soi ni monopoliser notre action politique et syndicale ? ;)

Ce qui est important pour nous, il me semble, c’est de parvenir à saisir à nouveau la complexité des facettes d’une même situation ou d’un même fait, comme nous savions le faire "autrefois", c’est à dire, de savoir saisir toutes les opportunités, au sens pragmatique du terme, ou presque toutes, pour tendre toujours vers ce "but ultime" : le renversement du capitalisme, la révolution, le communisme (qui cependant, ne ressemblera à rien de ce que nous avons pu vivre ou de ce que nous pourrions imaginer).

De parvenir à rassembler, à mettre en commun, ce que nous avons de plus important au fond, qui est notre désir de l’avènement d’une société nouvelle.

Si la préparation de 2012 comme étape d’un processus révolutionnaire peut permettre ce rassemblement et cette mise en commun, même un peu, et bien on aura fait quelque chose. Il est urgent je pense que se rassemblent le maximum de communistes et socialistes ayant à cœur ces idéaux là, que se reparlent des camarades qui ne se sont plus croisés sans s’invectiver ou s’ignorer, pour recommencer à débattre.

Nous avons pris trop de pains dans la gueule ces dernières années, la classe ouvrière a subi trop de défaites, à la fois syndicales et politiques. Ce n’est plus envisageable, on ne peut pas rester les bras ballants.

Après, on peut me reprocher peut être une vision un peu trop volontariste, "léniniste", des choses, oui peut-être, mais bon, on ne se refait pas. La vie se joue dans les "moments", les "kairos", mais je la vois aussi comme une affaire de volonté(s), individuelles et collectives.

Personnellement, ça n’est qu’ainsi, dans ce sens que j’ai essayé de développer, que je peux envisager 2012, pas comme les capitalistes et leurs soutiens plus ou moins objectifs où qu’ils soient logés vont essayer de nous le présenter, et comme je n’aime pas qu’on m’impose un rythme mais que j’aime suivre le mien, celui que je pense être approprié, c’est le sens de cette démarche.

Je crois que l’union politique (je ne dirais pas "unité" c’est quasi impossible) du plus grand nombre des communistes n’a pas été tentée depuis un sacré moment et je crois que c’est le moment.

Voilà.

Salutations fraternelles,

Elodie