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Affaire WOERTH : COMBIEN de Bettencourt en France ? On veut les 3000 noms !

2 juillet 2010, 11:41, par Sébastien

A force de jouer à saute-mouton, on finit par oublier ce qui me paraît essentiel.
"Habitus", "prise de conscience", voilà quarante ans que Bourdieu a réglé la discussion autour de ces notions. Et pourtant, ça continue encore.
Quand finira-t-on par dépasser les distinctions traditionnelles du corps et de l’esprit, de l’instinct et de l’idée, de l’individu et de l’institution ?
Voici ce que disait Bourdieu à propos de l’habitus, mais, sans doute, personne ne veut le savoir et en tirer les conséquences :
"Nous sommes, à travers cet habitus, à travers cette histoire incorporée, toujours exposés à être complices des contraintes qui s’exercent sur nous, à collaborer à notre propre domination. Je pense que le centre de mon travail, c’est d’analyser les fondements des formes symboliques de domination, la violence symbolique du pouvoir de type colonial, de la domination culturelle, de la masculinité, autant de pouvoirs qui ont en commun de s’exercer en quelque sorte de structure à structure. Ce sont des pouvoirs qui sont dans les structures objectives, dans la structure des salaires, le rapport de forces colonial, la structure du pouvoir universitaire, etc., et qui sont en même temps dans la tête des agents. Ces structures ne peuvent fonctionner qu’avec la complicité d’agents qui ont intériorisé les structures selon lesquelles le monde est organisé. Toutes les luttes symboliques commencent toujours par une dénonciation que j’appelle objectiviste, dénonciation des formes objectivées de la domination parce qu’elles se voient, parce qu’on peut les toucher. On dit : "A bas l’Etat !". Or l’Etat n’agit qu’avec ce qu’il a mit de lui-même dans notre cerveau , et il y a donc une sorte de psychanalyse de l’esprit humain qui est la condition d’une lutte organisée. Disons qu’une lutte politique organisée commence par soi-même". ("Si le monde social m’est supportable, c’est parce que je peux m’indigner", p.19-20, éditions de l’Aube)