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La xénophobie n’a pas fonction idéologique : elle est un instrument de classe

3 septembre 2010, 09:54

Parfaitement d’accord avec l’analyse d’Annie Lacroix-Riz.

Le problème, c’est que la plupart de nos camarades (je ne dis pas tous car il y a des militants qui ne sont pas dupes) ne croient plus à la lutte des classes. Or toute l’analyse d’ALR est fondée sur une réflexion d’inspiration marxiste. Je crains que seuls ceux qui ont le courage d’entrer dans un raisonnement lucide l’entendent. Les autres, même ceux qui sont solidaires de nos luttes sociales, préfèrent croire que nos dirigeants sont des débiles, coupés des réalités, qui n’entendent pas la "France d’en-bas". Or rien n’est plus faux, nos dirigeants, nos ennemis de classe sont très cohérents, connaissent parfaitement la réalité : ils défendent leurs intérêt de classe, c’est tout ! Pour eux, la lutte des classes n’est pas finie (ils nous disent qu’elle est dépassée pour mieux nous désespérer mais ils n’y croient pas eux-mêmes, sinon ils ne se donneraient pas toute cette peine pour nous manipuler et nous écraser), ils cherchent simplement à la gagner le plus logtemps possible.

Il est toujours plus facile de se raconter des histoires que de regarder la vérité en face, c’est bien connu. Ainsi, avant 1789, nos ancêtres (la plupart du moins) croyaient que la pression fiscale était le résultat d’une mauvaise politique, de mauvais ministres qui cachaient la vérité au roi : "Ah si notre bon roi savait ça !"

C’est la force du marxisme que de donner des élément pour décrypter la réalité, les contradiction qui traversent nos sociétés capitalistes. Ce n’est qu’en renouant avec cette analyse marxiste (analysée, critiquée, actualisée) que nous trouverons les nouveaux instruments d’organisation et de lutte dont nous manquons.

A ce propos, si le PCF au sein du Front de gauche ne parait pas assez efficace pour construire une riposte politique à la situation actuelle, je ne crois pas que l’extrême gauche, contrairement à ce que ses partisans affirment, soit mieux armée. Si on analyse les débats au sein du NPA, on voit bien que beaucoup parmi les nouveaux venus ne veulent pas entendre parler du communisme (le mot et se casseroles....), sinon pourquoi ne pas s’en revendiquer pleinement ? L’anticapitalisme, c’est comme l’antiracisme.... On ne peut que l’approuver et en même temps on voit bien que cela ne suffit pas. Sauf à accepter d’aller plus loin, de regarder la forêt qui se cache derrière l’arbre et de faire ce qu’ALR fait dans ce texte. Sortir du sentimentalisme, de la compassion, de l’empathie pour découvrir les mécanisme d’une réalité encore plus froide face à laquelle le communisme (je parle du programme de Marx) est la seule solution.

Qu’ils militent au PCF comme au NPA ou à LO, ils y a des militants lucides, solides et conséquents dans leurs raisonnement comme dans leurs actes qui sont dans cette analyse mais ils divergent sur des points stratégiques essentiels. Cependant, au sein même de leurs organisations, beaucoup d’autres refusent de construire un système d’anayse globale. Sans le renier totalement, ils trouvent que le communisme (et en particulier le mot) n’est pas le plus grand commun déniminateur des travailleurs actuels au point d’hésiter à se dire "communistes" et "marxistes". Ceux-là préfèrent se dire "antilibéraux" ou "anticapitalistes". Le véritable problème actuel est là : aucune de nos organisations ne parvient à structurer autour d’une anlyse globale, d’un fonctionnement cohérent et discipliné un vaste mouvement révolutionnaire. Se dire antilibéral, anticapitaliste, anti sarkozyste ne fait pas un programme. Se dire feministe, écolo, solidaire, unitaire, antiraciste non plus. A contrario on m’objectera que l’on peut se dire communiste et tromper le chalant sur la marchandise. C’est vrai ! Mais se dire communiste et marxiste c’est déja en soit un programme. Le tout est de le structurer, de l’organiser pour en faire autre chose qu’un idéal. Sur ce point aucune organisation n’a le monopole et les contradictions sont partout. Par contre, si les marxistes parvenaient à construire une force qui transcende les organisations qu’ils investissent pour se faire les porteurs de cette analyse et de cet instrument de lutte alors se serait déjà pas mal. Hélas, ce n’est pas le cas, ou bien on ne les entend pas. Que faire ? Sur ce point, ALR n’apporte rien de plus....

En attendant, le 7 nous serons dans la rue une fois de plus... mais après ? C’est là où tout se complique....