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RETRAITES - "LA GAUCHE", LE PS, LES COMMUNISTES : SE SERVIR DU PROLETARIAT OU SERVIR AU PROLETARIAT ?

15 septembre 2010, 07:30, par Copas

Notre pays est en déclin accéléré : crises majeures pour l’agriculture et la pêche, forte régression industrielle, grande insuffisance de financement pour le Recherche, assassinat de l’enseignement public, privatisation des services .. L’explosion des services qui donne l’impression volontairement trompeuse d’une certaine croissance est pour notre pays un terrible venin. On ne peut pas survivre dans le contexte mondialisé en produisant insuffisamment et en consommant beaucoup. D’autant que les services privatisés aux surcoûts importants pour des services moindres, sont un vecteur supplémentaire d’exploitation des gens, directement et indirectement avec les collectivités locales par exemple, au même titre que les prêts bancaires.

Notre pays, etc...

Y a que chez nous qu’on voit ça ...

Cette façon d’aborder les choses est stupéfiante. Nationaliste.

Si on part d’une position de classe, les travailleurs, par exemple en Europe, pour citer des états à développement comparable, subissent strictement la même attaque, pile poil, il est mauvais de se concentrer dessus d’un point de vue nationaliste.

La France des bourgeois va très bien, merci, les 4X4 de luxe ça marche, les yachts de luxe ça repart...

La France du prolétariat moderne ne va plus du tout.

Mais ça se voit exactement pareil en Italie par exemple, avec les mêmes privatisations, les mêmes attaques pile poil, discours clones contre la classe ouvrière, lois répressives, discours fascisants ...

La guerre sociale est déclarée par la classe bourgeoise, cette guerre est planétaire et il est fondamental, du moins pour ceux qui sont pour le pouvoir des travailleurs, de penser les choses à même échelle, même si la plupart des travailleurs partent légitimement de ce qu’ils ont sous la main.

Tous les jours, sur les frontières de la France, tu as des centaines de milliers de personnes qui vont d’Espagne vers la France travailler, d’Italie vers la France travailler, de la France vers le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse, de la France vers Monaco, etc...

Tu leur parles comment ?

L’apparition d’un nouvel internationalisme commence à faire ses premières gammes, il s’agit d’entretenir cela et de le développer afin d’avoir une réponse globale et cohérente, surtout d’être efficace dans les ripostes.

Quand tu as, par exemple des luttes ouvrières en Chine (59 000 conflits du travail en 2009), il y a deux façons de le penser, soit une trahison d’un état anti-impérialiste (en ce cas ces luttes sont ennemies des luttes ouvrières en Europe), soit elles sont un bon signal et méritent notre solidarité en contrant la course aux délocalisations sauvages en faisant monter une riposte mondiale à une haute bourgeoisie qui elle (avec ses groupes mondialisés) pense mondialement sa production.

Mon coeur et ma raison penchent évidemment pour l’internationalisme "prolétarien".

Bien, je sais que c’est un débat de coupeurs de cheveux mais :

Il en résulte que le fort mouvement social pour les retraites a besoin impérativement d’un débouché politique. Le PS parti bâti sur l’opportunisme, le sent très bien. Il se place comme recourt avec l’aide des médias complaisants.

Tout porte à croire que le prochain président sera issu du PS. A cause de la situation encore dégradée de la France, ce sera pire qu’aujourd’hui. Rappelons que la sociale démocratie en France ce sont, entre autres : l’armée contre les mineurs, les dernières guerres coloniales, la CSG, l’introduction du néo libéralisme avec Mitterrand, puis Jospin,- Barcelone, Lisbonne, les privatisations -, l’impasse démagogique et traitre des emplois jeunes, le OUI au traité de Lisbonne,... Que font Papandréou, Zapatero, dans des pays très touchés par l’offensive capitaliste ?

Il fût une époque où l’on pouvait imaginer "des lendemains qui chantent" !

c’est encore ne pas comprendre et accrédité que le PS serait social-démocrate, ce qu’il n’est plus.

Comprendre la nature d’un parti, ses contradictions, les couches sociales qui le traversent , l’importance de l’appareil, l’âge moyen des adhérents, est important.

Il est exact qu’il faut continuer de déshabiller le PS des oripeaux roses dont il se vêt , mais il faut prendre la mesure de ce qu’il peut et ce qu’il ne peut pas.

Le parti socialiste n’est plus social-démocrate (à tous points de vue), il est maintenant plus un parti qui s’apparente au parti radical d’antan.

Le mouvement social a certes besoin d’un débouché politique mais ce débouché n’est pas forcement une combinaison électoraliste . Il faudrait d’ailleurs un peu cesser de voir les débouchés politiques en termes de débouchés électoraux.

Le mouvement social doit d’abord monter en puissance et j’invite beaucoup de camarades à y songer et cesser d’accepter qu’on n’use que d’une seule arme , la journée pression de manif hors des lieux de production, de consommation, de services, etc.

Le mouvement social puissant est par nature susceptible de secréter un débouché politique, mais pour cela il lui faut grimper encore , s’étendre et se développer. Ca nécessite des orientations, des formes d’organisation à hauteur, des tactiques, etc

Travailler cette question nécessite des gestes politiques forts et un travail de retour aux basiques de la lutte des classes, même si il faut tenir compte des illusions électorales dans le cadre du système tel qu’il est.

La question ultra-tactique d’un gouvernement n’est qu’en fin de course, et ne pourrait s’exprimer qu’avec par exemple un gouvernement PC-PG-LO-NPA, sans parti de la bourgeoisie, et pour des mesures de rupture, au service de la mobilisation et l’organisation du prolétariat moderne (80%).

La notion gouvernementale n’intervenant là que comme un coin dans le dispositif bourgeois institutionnel (la prise gramsciste d’une casemate) et non comme la croyance béate que c’est cela qui "gouverne" et a le pouvoir.

Un gouvernement dans le cadre du système actuel n’a de pouvoir que quand il gouverne dans le sens des interets de la bourgeoisie.

Depuis Allende il n’est plus possible de penser que c’est d’un gouvernement dans le cadre d’un état et dispositif créé par la bourgeoisie qu’on change les choses.

Le centre d’une politique n’est pas le gouvernement dans le dispositif institutionnel actuel, le centre doit être dans la classe popualire et ses embryons d’état démocratique.

Le gouvernement étant là pour déstabiliser le dispositif institutionnel bourgeois (on aurait tort de s’en priver) mais tout tourne autour du renforcement des organisations du prolétariat ayant comme objectif de diriger l’économie et les centres de création de richesse.