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Vivas : "Plantu ne s’est pas planté, il a réglé un compte"

26 janvier 2011, 11:13

On apprend que Plantu un est un gros c.. de droite.

Pour celles et ceux qui ne le savaient pas, manifestement.

On pourrait ajouter que Plantu est aussi "légèrement anticommuniste" - (cf. Petite histoire illustrée de la chute du communisme", "le petit communiste illustré"... mais on peut aussi ne pas être anticommuniste, voire même être communiste, ce que Mélenchon n’est pas, et le trouver drôle !) On dira (à gôôôche) qu’il l’est sans doute oui mais "gentiment" et pas "la bave aux lèvres"...Ahhh cela change tout.

Le même Plantu qui en 2008, représentait un ouvrier militant CGT avec des billets "UIMM" plein les poches. Mais qui, à part la CGT, a hurlé, à ce sujet ? Ah c’était tellement bon pour tant de gens "à gôôche" de laisser dire que ce "syndicat stalinien" était "rempli de pourris qui se faisaient graisser la louche par les descendants du Comité des forges"....

Bref.

Tout ça on le sait, ou on devrait le savoir. Quand on fait de la politique depuis 35 ans.

Donc, la fixation (et l’ignorance arrogante en outre, si je comprends bien l’article de M. Vivas, qui tend à dire que Plantu parle de gens qu’il ne connaît pas, comme ce dessinateur cubain Bolligan) de Plantu sur Cuba (ou sur la Chine, ça doit aller ensemble) qu’aurait elle, en effet, d’étonnant ? elle est commune à tous les anti-communistes !

Maintenant, le syllogisme contenu implicitement dans cet article me dérange "intellectuellement".

J’ai du relire plusieurs fois pour comprendre (cela tient sans aucun doute au fait que mes capacités intellectuelles sont limitées) : Plantu s’en prendrait à JL Mélenchon parce que Mélenchon serait une figure de la défense du castrisme et de Cuba en France et que ainsi Plantu règlerait ses comptes avec le régime de Cuba à travers Mélenchon ?

Bon.

C’est PEUT ETRE EN PARTIE exact. Admettons, même si je trouve ça un tantinet "capilo-tracté". Mais pourquoi pas.

Néanmoins (ou cependant), et sans prendre aucunement le parti de Jean Plantureux (ni me laisser aveugler par ma sincère mais très rationnelle, détestation POLITIQUE et pas du tout cordiale pour JL Mélenchon ;-)), je re-précise ici, ça n’explique pas le titre donné par Plantu à son dessin : "Les néo-populismes".

Et ça clôt de façon un peu bancale (et sommaire) une discussion de fond qui mériterait, qui MÉRITE, d’être ouverte.

Sur le populisme et le néo-populisme, notamment , dont JL Mélenchon s’est lui même revendiqué.

J’ai donc ensuite lu avec attention l’article de Maxime Vivas vers lequel il nous renvoie à ce sujet, celui du POPULISME.

Il dit des vérités, des choses justes, intéressantes, les rappels historiques et les citations sont savoureux,mais il me semble qu’il en détourne certaines pour, c’est de bonne guerre rhétorique et Maxime Vivas aurait pu être avocat ;-), faire rentrer son propos pile dans le cadre qu’il souhaite.

Mais, on ne peut pas faire de la linguistique, de l’épistémologie , de l’étymologie OU de l’histoire du roman populiste un argument politique "en soi".

Il faut AUSSI prendre en compte les charges symboliques et axiologiques, et TOUTES les "strates historiques" dont se sont gonflés les mots au cours de la vie du monde.

On ne peut pas faire de la revendication du "populisme" un apanage de ce que M. Vivas (et d’autres) appellent "la gauche" en prenant pour exemple le "roman populiste".

J’ajouterai que la méthode employée dans l’article sur "le populisme" n’est pas toujours bonne.

Par exemple, on ne peut pas considérer que l’assimilation (selon M Vivas) du "populisme" au "poujadisme" (je pense que les deux existent et désignent des choses différentes et que généralement on n’emploie pas l’un pour l’autre) relève du même niveau de langage et de manipulation sémantique que le travestissement d’une réalité, par exemple comme d’appeler "conseils pole emploi " des "bureaux de chomage".

La litote, ce n’est pas la métaphore, la métaphore ce n’est pas la périphrase... et on m’avait enseigné "avant" que les figures de style remplissaient des fonctions idéologiques et étaient en soi signifiantes. Bref.

J’ai suffisamment de respect pour la culture, les engagements, et l’intelligence de Maxime Vivas pour ne pas considérer qu’avec cet article en défense de JL Mélenchon (dont M. Vivas est un fervent soutien, mais cela ne saurait ni lui nuire particulièrement, ni l’exonérer de la critique ici) il ne se fait pas tout à fait honneur et se cache un peu derrière son auriculaire.

Le populisme est une véritable question, et je dirais même, un véritable problème "à gauche".

Le dessin de Jean Plantu est peut être rédigé "à cause de Cuba" mais peut-être pas et /ou peut être pas seulement.
Et encore le serait-il s’il soulève d’AUTRES QUESTIONS, faut-il les taire au motif que...derrière cette caricature, Plantu a réglé un compte "anti-castriste" (qui n’apparaît absolument pas dans le dessin !) ?

Je comprends que l’on défende bec et ongles, quitte à tordre un peu la réalité, parfois, un parti ou une personnalité politiques dont on pense qu’ il ou elle mérite d’être défendu-e bec et ongles (je l’ai fait déjà moi -même à une époque et le referai peut être encore un jour, qui sait ?).

Je comprends AUSSI et comment, que l’on se fasse , dans ce monde capitaliste, impérialiste, barbare et manipulateur, en permanence l’avocat de ses convictions, notamment lorsque l’on est communiste ou révolutionnaire.

Mais je ne crois pas du tout justifié (au sens "démontré") par cet article qu’on enterre ainsi le débat qu’a ouvert le dessin de Plantu au prétexte de Cuba et d’anti-castrisme !

Je suggère que l’on se repositionne donc AUSSI sur les sujets réellement et manifestement soulevés par ladite caricature aussi car là, nous sommes un peu dans le "procès d’intention".

Le titre de la caricature (qui bien sûr ne suffit pas et peut couvrir un gros mensonge) était bien "les néo-populismes". Et JL Mélenchon s’est bien revendiqué haut et fort du populisme dans les colonnes de ce même Express quelques semaines auparavant.

Voilà AUSSI une part de possible vérité.

LL