Accueil > ... > Forum 428441

Tunisie, Egypte, Yémen, à ceux qui nous parlent d’incertitudes, voici nos certitudes !

31 janvier 2011, 00:20, par Copas

On a beau exposer des arguments rationnels, on a la sempiternelle réponse : "Mais non les révolutions, vous y croyez encore vous ?" ou bien "Admettons qu’il y ait des révolutions dans les pays du tiers monde parce qu’il y a trop de misère mais en France cela n’arrivera plus, les gens ne sont pas prêts du tout, ils sont tenus par le système, ils ont tous un crédit et puis ils ne sont pas fous, ils ne prendront jamais le risque de perdre le peu qu’ils ont". Cela est dit comme une évidence...et alors le débat est clos. Ceux qui ont cette certitude sont les mêmes qui ont des incertitudes sur ce que le capitalisme leur réserve et pourtant on peut leur dire que ce n’est pas la lutte pour la révolution qui va leur faire perdre le peu qu’ils ont, mais tout simplement le capitalisme comme cela est arrivé pour des millions de gens dans notre pays, en Europe, voire aux Etats-Unis.

effectivement ces raisonnements fatigués existent puissamment dans la gauche.

il sont également hautement révélateur du regard porté sur les sociétés des pays qui étaient dans le tiers-monde avant.

ce regard portent des lunettes du passé aux verres déformants qui sont complètement out de la réalité des sociétés qui se soulèvent dans des pays en "développement".

Le regard porté est celui condescendant s’imaginant que ce qui ne ressort ni de l’Europe ni des USA ressemble toujours fondamentalement de paysans faméliques poussant des socs de charrue en bois dans un sol poussiéreux.

Ce regard passe à côtés des gigantesques masses urbaines prolétarisées des "restes du monde", précaires mais souvent éduquées jusqu’à un niveau secondaire à minima, qui peuplent un nombre essentiel d’états anciennement du tiers monde

ce regard est fondamentalement un regard arriéré local construit sur l’ignorance.

Seulement les yeux ouverts nous apportent des enseignements bien distincts et utiles pour des sociétés révoltées qui finalement nous ressemblent bien plus que nos ignorants arrogants n’imaginent.

Ce regard arriéré part également d’un vieil imaginaire qui part du principe que la misère produit de la révolte.

Ce n’est pas exactement cela, c’est l’articulation entre des phases de poussées des conditions objectives de vie du prolétariat urbain moderne et les chocs, reculs de crise, d’agressions du capitalisme, qui font les épisodes explosifs et non la misère brute.

Autrement dit ce sont les articulations, la dynamique des évènements qui créent qu’une austérité est insupportable ou pas, et pas son niveau brut.

la grammaire et la conjugaison des poussées et des reculs, des accumulations et des appauvrissements déterminent une révolte ou un abattement face à des attaques du capital.

C’est valable aussi bien en Europe que dans les autres régions du monde.

C’est bien parce que d’énormes accumulations numériques de la classe exploitée urbaine se sont faites que des conditions objectives existent de l’instabilité du capitalisme.

Ca ne signifie en soi aucun processus déterministe mais change les conditions des batailles, presque partout.