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« Mélenchon ne nous propose pas l’unité »

8 février 2011, 08:32, par Copas

Pour Vinz

Opposer les élections et les processus de construction d’une alternative par les masses populaires, me semble stérile et mortifère.

il n’y a pas égalité entre les deux démarches, l’alternative des masses populaires tient à un phénomène immensément plus important que des élections dans un système tel qu’il est et pour des institutions telles qu’elles sont .

Rien n’empêche de participer à des élections et de rentrer donc à certains moments (quand on est élus) dans les institutions telles qu’elles sont.

Personne ne te dis le contraire.

Les questions posées relèvent d’autres choses : c’est le passage du côté de l’ordre bourgeois de la totalité des partis qui ont mis au centre de leur stratégie la supériorité de l’ancrage dans les institutions sur le reste.

L’histoire qui fait que PS, PC, le courant qui est devenu le PG, les verts (ancêtres de EEV) qui se sont transformés en salauds au service de la classe dominante une fois aux affaires au point de privatiser plus que tous les gouvernements du passé de droite ou de gauche relève d’un problème qu’il faut quand même étudier avec soin pour comprendre ce qui se passe.

Et au fond, on s’aperçoit que ce qui fait un bon gouvernement ce n’est pas qu’il soit de gauche ou de droite mais que les masses populaires soient suffisamment puissantes, organisées et mobilisées .

Du moins c’est ce que je constate de l’histoire.

De mêmes courants, de mêmes partis, qui se présentent, sans avoir de critique sur ces processus qui les ont transformé en auxiliaires de la bourgeoisie une fois dans les institutions, interroge pour le moins.

En plus, nous écoutons attentivement les autres, ainsi quand Mélenchon montre son admiration pour Mitterand on s’interroge.

Mais au delà des faits (ceux là se sont comportés comme des salauds dans le passé et ils demandent avec un discours gauche qu’on les suivre et braillent à qui veut les entendre que les autres c’est des sectaires si ils n’obtempèrent pas) et en partant du principe que les dirigeants du FdG ne soient menés que par l’intérêt commun (alors que leur passé plaide pour l’inverse) il y a un crétinisme institutionnel profond qui ne comprend pas les mécanismes qui transforment des élus de partis de gauche en machines anti-sociales une fois aux affaires.

C’est qu’en fait il y a une incompréhension de ce qui permet à des institutions telles qu’elles sont de prendre de bonnes orientations.

Les institutions telles qu’elles sont, et par nature, sont au service d’une classe, transforment les élus populaires en fonctionnaires de l’ordre bourgeois (voir les propos inquiétants de mélenchon sur la différence entre être militant et être ministre sur la question égyptienne remplit d’inquiétude, on a compris qu’il y a la politique des meetings et des foires d’un côté, de l’autre celles des ors et des velours).

Sans une classe mobilisée sur ses objectifs, indépendamment des élections et des postes électifs , un gouvernement de gauche est un gouvernement de droite pour parler simplement.

Il n’y a pas la plus simple égalité entre les masses, leurs mouvements, leur organisation et participer aux cirques électoraux.

les élections ne sont qu’un des fronts d’une bataille bien plus ample de la classe populaire. Même si les illusions en la matière sont majoritaires. Et pas faciles à combattre tant elles sont profondes.

Un affrontement majeur de classes peut s’exprimer à un moment par suite d’un processus électoral ou sur d’autres terrains.

Un peu comme la révolte de petits-bourgeois étudiants en 68 a été le détonateur de la plus grande grève de tous les temps en France (+40% du SMIG ça te dit ? et avec Jospin ?), des élections peuvent être un détonateur, mais ça ne se joue pas sur ce terrain au fond, ça se jouera sur le terrain réel.

Le plus terrible fut le discours sous la gauche de ne pas gêner les camarades ministres par des mouvements intempestifs. Ce fut une grande connerie, une immense connerie, le pire des actes et des orientations.

C’est que c’est surtout une incompréhension de l’analyse de l’état et de ce qu’il est. Il n’est pas construit pour exprimer les volontés de la classe populaire mais est au contraire une machine à autonomiser les élus vis à vis des travailleurs.

l’analyse des états, de ce qu’ils sont, est un des fondements du marxisme , l’oublier c’est se mettre au service de la bourgeoisie.

Tout porte à croire que cette conception de croyance que l’état est un instrument neutre ,qu’il suffirait de bien orienter, est majoritaire au FdG et tout porte à croire qu’elle est minoritaire au NPA.

La difference entre ces deux conceptions est fondamentale et ne résout pas tout.

Mais elle permet au moment où les clameurs des étourneaux électoralistes retentissent (où on sera quand même pris tous un peu) de garder un peu de raison sur les choses importantes et ce qui permet réellement à une société de changer.