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Main basse sur la Libye

2 mars 2011, 01:19, par Copas

visiblement les occidentaux et les USA laissent s’installer le CHAOS car ils savent que l’opposition n’ est pas structurée , comme en TUNISIE, ou malgré tout les difficultés pour assurer la transition persistent. Plus cette situation chaotique perdurera plus il sera facile aux USA d’installer un gouvernement du type KARZAI et mettre la main sur le pétrole .

Ca c’est toi qui le dit . C’est une affirmation qui ne me semble pas étayée.

Pourquoi ne pas prendre l’hypothèse plus simple qu’il se passe ce que nous disent simplement les évènements : l’impérialisme est largement divisé et dépassé par les évènements, il court derrière eux essayant de trouver des points d’arrêt ? ou des points d’entrée dans le jeu ?

A nouveau sur la question de l’intervention possible en Libye l’impérialisme se divise profondément entre ceux qui ne veulent pas, ceux qui se hâtent lentement, ceux qui veulent chasser l’aviation libyenne (le plus facile), ceux qui veulent bombarder (là c’est politiquement plus difficile) et ceux qui veulent poser le pied sur le sol libyen.

En plus que avec toute une série de tons, l’opposition unie qui coordonne le soulèvement a affirmé, ré-affirmé qu’ils ne veulent pas d’une intervention étrangère et ils l’ont dit de telle façon que tout le monde sait que ça concerne bien spécifiquement les USA. Le message envoyé est clair et sans ambigüité et il n’y a pas là de "lion du Panchir" qui accepte la venue des yankees et d’une coalition US.

Les USA n’ont pas de prétexte ou de cassus belli , et ils se trouvent là en plein cœur d’un monde qui les vomit largement , pas facile pour eux.

Nous avions déjà vu sous le double impact du début des révolutions égyptiennes et tunisiennes, les divisions du camp impérialiste entre les états de ce camp (la France et l’Italie étant les plus odieux et les USA les plus malins) mais également même à la tête de l’impérialisme américain où la division a battu son plein avec les sionistes poussant à sauver la tête des dictateurs (comme Mubarak), les pro-Mubaraks faisant une autre faction nourrie des dollars de Mubarak et d’autres points de vue qui estiment que c’est cuit et qu’il faut trouver d’autres points de résistance que se cramponner à quelques dictateurs.

L’irruption des peuples en acteurs (et là pour le monde d’Afrique du nord, du proche et du Moyen Orient, c’est clair) rend compliquée et divise, fragmente les positions de l’impérialisme (même si la faction Obama est très intelligente sur ce qui se passe, elle n’en a pas toutes les cartes).

Bref, quand les masses poussent extremement fort, le camp , qui ne survit que par les appareils d’états capitalistes, se divise.

Je pense qu’en plus la question de la Libye est d’abord geo-stratégique bien plus que pétrolière , si Kadhafi saute comme les deux autres (voir pire, finit sur un croc de boucher ou comme Mussolini) il est évident que nous serons face à une situation qui a d’énormes risques d’embraser plus largement pas mal de pays dont quasiment tous les meilleurs alliés de l’impérialisme (et ça risque de dépasser largement le monde musulman)

La tentative de s’enserrer dans le jeu de la part des USA là procède également d’une volonté politique : aller sur le terrain ne parait pas politiquement possible , en plus que les gens n’en veulent pas, ils savent qui est qui.

Les USA, quelque part, veulent dire "vous savez les gars nous aussi ont étaient avec vous en empêchant les 3 chasseurs et les 4 hélicos libyens de décoller".

Pour l’instant les tactiques pour rendre possible une intervention militaire nécessitent de discréditer la seule opposition structurée qui existe (un conseil qui coordonne !!! les mots !!!) en la niant ou en la discréditant.

Mais c’est pas facile car ce qui parait évident de ce mouvement c’est ce qui lui fait ressembler aux autres soulèvements, l’irruption de masses qui ne supportent plus les atteintes aux libertés et le manque de postérité alors qu’ils connaissent parfaitement et dans le détail les possibilités qu’il existe de bien vivre.

Les soulèvements en cours ont des moteurs dans la classe populaire franchement très puissants et forts, rares avec une telle force. Ils sont difficilement contrôlables par des factions qui voudraient les endiguer. dans le meilleur des cas, pour la Libye, il est clair que les factions petites bourgeoises essayent simplement de chevaucher le tigre plutôt que de le structurer.

Le niveau d’instruction des libyens est très haut, et, parallèlement, l’appareil d’état a été mis en poussière (il n’était structuré qu’au travers la dictature), il n’y a pas pour l’instant de jeu comme en Tunisie et en Egypte où un morceau dominant de l’armée dit ça suffit Mubarak ou Ben Ali...

les mouvements de ce qui reste de l’appareil d’état ne seront donc que des ralliements et non des décisions prises avec un appareil relativement intact fonctionnellement (même si politiquement en Tunisie et en Egypte, les révolutions continuent de désagréger politiquement une partie de l’armée)

il est nécessaire de regarder ce qui se passe réellement et concretement dans le processus libyen de construction d’embryon de pouvoir : ils partent de rien avec des personnes choisies comme des notables de confiance dont l’ambition est de coordonner les processus en cour de gestion des territoires et de diriger l’assaut contre le régime de Kadhafi.

L’armée en Libye a raté l’opportunité de participer en position de force politiquement. Elle a trop trainé pour influer au niveau du nouveau pouvoir qui tente de se construire.

Les phénomènes qui existent prennent une tournure très auto-organisationnelle car il n’y a pour l’instant aucun cadre pré-existant fonctionnel (ça ne durera pas toujours).

L’ambition du mouvement d’émancipation sociale en Europe est bien d’abord d’être aux côtés de masses libyennes en mouvement (et je répète qu’il y a énormément de documents qui prouvent que les masses sont énormément du côté du soulèvement , Kadhafi n’a plus de base sociale à part celle de nourrir un paquet de flics et de militaires) dans leur bataille de libération.

Également il s’agit de bloquer l’impérialisme américain pour l"obliger à respecter la volonté de l’opposition libyenne sans que cela puisse être interprété d’une façon ou d’une autre comme un soutien à Kadhafi .

la clé de la bataille de Tripoli est ce qui rendra, ou pas, absolument insupportable aux masses algériennes et marocaines la continuité de régimes oppresseurs et exploiteurs, où on se souviendra des vacances de sarko cet hiver....

J’en profite pour attirer l’attention sur ce qui se passe également au Bahrein où des déclarations et des manœuvres US qui montrent une désorientation certaine sur ce qui se passe et tentent d’énoncer des hypothèses politique de riposte

"Je continue de croire que l’Iran est un pays qui continue à fomenter l’instabilité dans la région, à prendre avantage de chaque opportunité, mais je pense que cela n’a pas été le principal déterminant des événements en Egypte, à Bahreïn ou dans les autres pays", a ainsi affirmé le chef d’état-major interarmées américain à quelques journalistes en arrivant à Doha à l’occasion d’une tournée dans le Golfe.

Ces troubles sont "dans l’ensemble dus à des problèmes internes et non à quelque chose de fomenté par une puissance extérieure", a-t-il ajouté. Sans toutefois donner de plus amples explications concernant le détail et non « l’ensemble » ...

"Il y a toujours des inquiétudes dans cette région à propos de l’Iran, les Etats-Unis les ont aussi", a toutefois reconnu le principal conseiller militaire du président Barack Obama.

bref ils ont les pieds qui ne touchent plus le sol dans des vents virevoltants.