Accueil > ... > Forum 437261

Elections cantonales, quelques réflexions à livrer aux débats

24 mars 2011, 09:08, par Bernard Trannoy

En complément l’article de Sud-Ouest 21/03/2011

Analyse pertinentes de Sud-Ouest des élections cantonales

Analyse qu’aurait dû produire la direction fédérale du PCF de Gironde, mais pas seulement elle. Cette direction se cantonne dans une analyse en %. Analyse qui a pour eux l’avantage de valoriser la stratégie FdG. L’analyse en nombre de voix tempère largement cet aveuglement. Montre que l’apport des "Partenaires" est en fait quasi null. Cette stratègie éloigne de nous un électorat traditionnel communiste qui n’y trouve pas son compte.

Sud-Ouest

Sur les 21 millions de Français appelés à voter dimanche, 12 millions sont restés chez eux.

Cette abstention fausse considérablement le résultat.

Regardons les partis un par un et comparons ce qui est comparable, c’est-à-dire les résultats dans les mêmes cantons entre 2004 et 2011.

L’UMP ne rassemble que 1,5 million de voix (sur 21 millions d’inscrits !), soit un million d’électeurs de moins qu’en 2004. La chute de ses alliés se situe dans les mêmes proportions. C’est un revers cinglant qui confirme le rejet de la majorité. Personne ne le conteste.

Mais dire que le PS a gagné ces cantonales est une affirmation un peu trompeuse. En sept ans, le PS est passé de 3,2 millions de voix à 2,3 millions. Soit une perte de 900 000 suffrages. Même s’il progresse en pourcentage, ce chiffre absolu démontre qu’il n’y a pas (encore ?) d’adhésion au PS.

Alors, qui gagne ? Le FN ? Et bien, contre toute attente et contrairement au cocorico de Marine Le Pen, il a perdu, sur la même période, près de 100 000 électeurs, même s’il progresse en pourcentage. Petit correctif concernant le FN : il n’était pas présent dans tous les cantons et là où il l’était, ses scores moyens sont plutôt autour de 18-19%.

Le Front de Gauche ? Ensemble, quoi qu’en dise Jean-Luc Mélenchon, ses composantes font moins que les seuls communistes en 2004.

Les écologistes ? Oui, on peut dire qu’eux progressent : les Verts totalisaient 500 000 voix en 2008 ; Europe écologie atteint 750 000 suffrages cette fois-ci. Grâce, il faut quand même le dire, à un coup de main du PS qui lui a fait cadeau de quelques dizaines de cantons.

Conclusions : progresser en pourcentage ne signifie pas que l’on se renforce dans l’opinion. Et avant de protester contre l’émergence de forces qui nous déplaisent, la première chose à faire est de s’en prendre à soi-même et d’aller voter. Car c’est gros comme une vache dans un couloir : les gagnants de dimanche ne doivent leur victoire qu’à l’abstention. Ce qui signifie a contrario que tout espoir n’est pas perdu, pourvu que l’on se rendre aux urnes la prochaine fois.