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CANTONALES : face au "danger" FN le NPA appelle à voter PS !!!

26 mars 2011, 14:09

http://www.npa2009.org/content/les-derni%C3%A8res-cantonales-reflet-de-la-crise-politique

Les dernières cantonales, reflet de la crise politique

Cette campagne électorale est passée relativement inaperçue. Ce type d’élection ne passionne en général pas beaucoup tant les enjeux qu’elle recèle, pourtant réels, apparaissent opaques aux yeux d’une large franche de la population. L’actualité, chargée en évènements dramatiques, de la Lybie au Japon, y a aussi largement contribué.

Mais le caractère massif de l’abstention, près de 56 %, est un phénomène plus profond. Il exprime un impressionnant niveau de défiance vis à vis du monde politique institutionnel, rendu à juste titre responsable de la situation difficile au regard de la dégradation des conditions d’existence.

L’électorat qui s’est déplacé a lourdement sanctionné l’UMP. Avec un score d’environ 17 %, le parti au pouvoir arrive loin derrière le principal parti d’opposition, le PS, qui totalise 25 % des suffrages. C’est une véritable claque qu’ont reçu Sarkozy et Fillon. Elle confirme et amplifie le rejet exprimé lors des élections régionales de l’an passé et constitue un signe supplémentaire de la crise profonde de la Sarkozye.

La gauche profite à l’évidence de ce désaveu. Malgré des difficultés de comptabilisation liées à la présence de nombreux candidats sans étiquette, la totalisation des voix qui se sont portées sur les candidats du PS, de EELV, du Front de gauche ou divers gauche est autour de 50 %.

Mais, et c’est une très mauvaise nouvelle, c’est le Front National qui profite le mieux de la situation. Le score de 15 %, enregistré dans un scrutin qui ne lui est traditionnellement pas favorable, est un succès. Le FN talonne l’UMP. Il a réussi à mobiliser plus que les autres, à récupérer les voix de droite que les Sarkozystes avaient captées dans les élections précédentes. Ces 15 % reflètent la montée perceptible des idées et propositions nauséabondes du FN dans l’opinion et qui sont un vrai danger pour la vie démocratique, les droits sociaux des travailleurs, les sans-papiers. Marine Le Pen profite à plein du débat sur l’identité nationale engagé par Besson. La politique sécuritaire, la xénophobie d’Etat du gouvernement Fillon participe pleinement à la dédiabolisation du Front national. C’est aussi une nouvelle démonstration, comme dans d’autres pays d’Europe, des capacités de l’extrême-droite à profiter des situations de crise économique en détournant le mécontentement de celles et ceux qui en souffrent.

Ce résultat est d’autant plus inquiétant que les études d’opinion sur les abstentionnistes des cantonales, dont une partie va se déplacer aux Présidentielles à venir, constitue une réserve de voix potentielle pour Le Pen.

Le FN sera présent au second tour dans près de 400 cantons. Lorsqu’il est confronté au PS dans le cadre de duels ou de triangulaire, pas une seule voix ne doit manquer pour lui infliger une défaite. C’est une condition indispensable mais non suffisante, de la contre offensive. La solution n’est pas dans la construction et l’affirmation d’un front républicain, appelé de ses vœux par le PS mais qui divise la droite au pouvoir. Sarkozy et ses principaux lieutenants ont donné leur feu vert à l’approfondissement du dialogue avec le FN alors que, dans une posture gaulliste plus traditionnelle, Fillon et son entourage le plus proche se sont démarqués sur ce point.

La poussée du FN est un défi pour la gauche radicale. Il est décisif de faire vivre et entendre un autre son de cloche, celui de la rupture anticapitaliste. Il faut s’adresser aux salarié-e-s, aux précaires, aux chômeurs, à la jeunesse, faire la démonstration que le programme du FN ne constitue en rien une réponse à leurs préoccupations. Bien au contraire, le FN est notre pire ennemi. Lorsque des millions de salariés et de jeunes se mobilisaient pour faire barrage à la réforme des retraites, on n’a pas entendu les leaders du parti d’extrême droite. Et pour cause, leur programme est antisocial. L’ennemi n’est pas issu de l’immigration, c’est la poignée de milliardaires et les gouvernements à leurs services. La bataille politique des anticapitalistes, de toutes celles et ceux qui ne lâchent rien est décisive. Elle est devant nous.

Fred Borras