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C. CASTORIADIS : "Se reposer ou être libre" ("stopper la montée de l’insignifiance")

14 avril 2011, 15:56, par yapadaxan

Faut-il, tel un Camus hésitant, poser la question de "la" morale ? Si oui, encore faut-il une définition de cette morale.

Nous sommes porteurs d’une théorie de la praxis et ce sur le champ social. A ce titre, nous sommes porteurs de l’Histoire. Et, de ce point de vue, nous sommes ou nous ne sommes pas embarqués dans la crise morale consécutive au nazisme et/ou au stalinisme.

Est-ce pertinent ? Opératoire ?

Le matérialisme historique ne nous enseigne JAMAIS qu’il faille se soumettre ou, pire, s’aliéner à l’émotion morale. Un chirurgien ne s’émeut pas d’une tumeur, fût-elle maligne. Il opère en vue de soigner. C’est tout.

L’opposition nazisme/stalinisme est formelle et morale. Elle est "idéaliste". Elle ne conduit à rien, sinon à l’impasse. Ce qui est en jeu, dans cette opposition, c’est le contenu de classe.

Pour les trotskistes, l’URSS était re-devenue un Etat capitaliste. Du coup, la dictature était-elle condamnable. Moins politiquement que moralement. Pour d’autres marxistes, issus du PCF et du mouvement communiste mondial, l’URSS représentait un processus encore révolutionnaire mais travaillé dialectiquement par les forces, intérieures et extérieures, de la contre révolutionnaire, si bien que la problématique soviétique n’entre pas dans le champ de la morale idéaliste. Mais dans celui de l’expérience concrète de l’Histoire concrète.

Désirer tuer des juifs par intolérance est criminel et sadique. Mettre sur pied le goulag n’est pas le désir pour soi d’éliminer, de contraindre et d’exterminer. Même si, politiquement, c’est à terme contre productif.

Surtout n’entrons pas dans les spéculations morales, mais armons-nous de notre théorie sociale pour aller au terme de nos objectifs : renverser le capitalisme et lui supplanter une société de niveau supérieur.

Robespierre fut un révolutionnaire, pas un boucher fou assoiffé de sang.