Accueil > ... > Forum 440984

C. CASTORIADIS : "Se reposer ou être libre" ("stopper la montée de l’insignifiance")

21 avril 2011, 10:20, par Alain Chancogne

Nous nous étions un peu trop éloigné de ce cher Castoriadis, que je ne connaissais pas plus que toi, traqueur de sangliers en 4X4 polluant ce coin de Paradis que j’ai eu le bonheur de découvrir grâceà une ex gardoise qui., du côté de Beaucaire.....CENSURE....CENSURE CENSURE..

 :)

Pris par les joutes entre pseudo staliniens et soit- disant dépositaires de l’héritage du Barbu.., je n’avais pas eu le temps de m’aventurer pourvenir poser une banderille à cette chère .L.L.

(Cette référence taurine ne vise pas à faire fleurir les"marronniers" qui ne poussent pas dans les parcs de B.C ou le seul chiffon rouge qui est toléré...n’ rien à voiravec la muleta !)

 :)

Je me lâche :

C.nous dit :

La liberté, c’est très difficile. Parce qu’il est très facile de se laisser aller. L’homme est un animal paresseux. Il y a une phrase merveilleuse de Thucydide : « Il faut choisir : se reposer ou être libre. » Et Périclès dit aux Athéniens : « Si vous voulez être libres, il faut travailler. » Vous ne pouvez pas vous reposer. Vous ne pouvez pas vous asseoir devant la télé. Vous n’êtes pas libres quand vous êtes devant la télé. Vous croyez être libres en zappant comme un imbécile, vous n’êtes pas libres, c’est une fausse liberté. La liberté, c’est l’activité. Et la liberté, c’est une activité qui en même temps s’autolimite, c’est- à-dire sait qu’elle peut tout faire mais qu’elle ne doit pas tout faire. C’est cela le grand problème de la démocratie et de l’individualisme

.
et toi,

chère.LL...tu nous en rajoutes une couche..

Parfaitement résumé :" la liberté, c’est un travail permanent. "Il faut choisir : se reposer ou être libre.

"

Hélas..Si en système capitaliste, l’aliénation par le travail ............" libère"

 :)).............(ma fille galérienne me le re-disait hier à juste titre "heureuse" d’avoir dégotté un p’tit boulot ), je préfère que nous martelions l’autre partie de l’affirmation de CASTORIADIS :

La liberté, c’est l’activité.

Histoire d’alimenter la polémique, je balance ce pamphlet :

Le travail, activité des hommes asservis

" Que le travail et l’asservissement soient identiques, voilà ce qui se laisse démontrer non seulement empiriquement, mais aussi conceptuellement.

Il y a encore quelques siècles, les hommes étaient conscients du lien entre travail et contrainte sociale. Dans la plupart des langues européennes, le concept de " travail " ne se réfère à l’origine qu’à l’activité des hommes asservis, dépendants : les serfs ou les esclaves.

Dans les langues germaniques, le mot désigne la corvée d’un enfant devenu serf parce qu’il est orphelin. Laborare signifie en latin quelque chose comme " chanceler sous le poids d’un fardeau ", et désigne plus communément la souffrance et le labeur harassant des esclaves. Dans les langues romanes, des mots tels que travail, trabajo, etc., viennent du latin tripalium, une sorte de joug utilisé pour torturer et punir les esclaves et les autres hommes non libres. On trouve un écho de cette signification dans l’expression " joug du travail "

. Même par son étymologie, le " travail " n’est donc pas synonyme d’activité humaine autodéterminée, mais renvoie à une destinée sociale malheureuse

. C’est l’activité de ceux qui ont perdu leur liberté. L’extension du travail à tous les membres de la société n’est par conséquent que la généralisation de la dépendance servile, de même que l’adoration moderne du travail ne représente que l’exaltation quasi religieuse de cette situation. Ce lien a pu être refoulé avec succès et l’exigence sociale qu’il représente a pu être intériorisée, parce que la généralisation du travail est allée de pair avec son " objectivation " par le système de production marchande moderne : la plupart des hommes ne sont plus sous le knout d’un seigneur incarné dans un individu. La dépendance sociale est devenue une structure systémique abstraite - et justement par là totale. On la ressent partout, et c’est pour cette raison même qu’elle est à peine saisissable. Là où chacun est esclave, chacun est en même temps son propre maître - son propre négrier et son propre surveillant. Et chacun d’obéir à l’idole invisible du système, au " grand frère " de la valorisation du capital qui l’a envoyé sous le tripalium " (MANIFESTE CONTRE LE TRAVAIL, chapitre VIII).

.

.

Ce texte , plus "interessant" selon moi que" l’éloge de la Paresse" de cher Lafargue.., mérite qu’on replace la notion de l’utilité du travail qui n’asservitpas..dans ce que Marx nous enseigne quant au COMMUNISME..

D’autres vont s’en charger ici..

Je suis trop" paresseux.".pour me faire demandes et réponses

 :)

A.C.