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Possibilités et stratégies révolutionnaires dans un pays européen aujourd’hui (Poulantzas 1973

23 mai 2011, 08:03, par Copas

LL

L’attaque contre la circulation de vidéos était inutile

Sur la question de se sentit visé... c’est également inutile. Chacun peut croire l’être, hein ?

Prendre du recul en commençant par s’attaquer à une partie des outils existants ne me paraissait pas très utile.

Après je confirme que les crispations existant sur la question espagnole sont les mêmes que celles existant sur les révolutions en cours en Afrique du Nord (pour moi ce processus n’est pas clos). Et généralement quand on gratte on s’aperçoit qu’une grande partie de la gauche européenne ne voit pas ce qui a changé du monde en dehors de son pré carré.

Voilà pour ces aspects là des choses.

Sur Poulantzas, fondamentalement il illustre avec d’autres mots le concept de la révolution permanente de Trotsky ou le concept de révolution continue de Mao, c’est à dire qu’il exprime, colonialisme ou pas, impérialisme ou pas, que des processus révolutionnaires n’ont rien à gagner à se battre pour des révolutions bourgeoises (qui se terminent souvent par des massacres des révolutionnaires par les forces bourgeoises). Les deux , Trotsky et Mao, ont l’avantage d’avoir été à la tête de deux révolutions gagnantes. On peut donc écouter avec attention ce qu’ils disent.

Le lien et l’intégration de forces bourgeoisies d’un pays avec les dispositifs internationaux du capital rend totalement impossibles, fondamentalement instables des politiques indépendantes suscitées par des forces bourgeoises ou petite-bourgeoises.

Les régimes d’Afrique du Nord, étaient construits sur des appareils d’états hyper-agressifs contre leurs populations et dominées par des forces bourgeoises profondément enserrées dans le dispositif internationnal de la bourgeoisie.

De Mubarak à Kadhafi, de Ben Ali à Mohamed VI, etc, nous avons là des clans bourgeois très puissants et profondément liés au capital international ;

Nés des appareils d’état ou d’une noblesse d’importation ils ont en commun tous d’avoir procéder à d’énormes vagues de privatisations, de s’être accaparés une fraction significative des richesses de leurs pays et de s’être précipités pour se noyer dans la jet-set internationale comme membres à part entière

La question de l’appareil d’état, ici ou là bas, n’appelle pas de remarque de ma part, c’est un rappel utile des fondamentaux par rapport à ceux qui croient que l’état n’est qu’un outil neutre dont il s’agit de trouver de bonnes mains pour lui donner une autre orientation.

Quand on prend les processus des révolutions en Afrique du nord, le maintien ou la fragmentation de l’appareil d’état a donné des résultats distincts, et, fondamentalement, c’est le maintien de cet appareil qui permet la domination des factions bourgeoises dans ces pays. Même quand la crise de domination politique est profonde (et elle l’est) , c’est le gros bâton qui donne le la.

Maintenant, ce qui est préoccupant n’est pas une fois que c’est gagné, mais comment on arrive à affaiblir la puissance de violence des appareils d’état .

Maintenant, quand Poulantzas pose cette question il faut l’enserrer dans la configuration particulière de la Grèce de l’époque et de l’itinéraire terrible de ce pays depuis la 2eme guerre mondiale.

Sur la question de l’imbrication de l’appareil d’état d’états dominés avec celui de l’impérialisme dominant (qui est une question distincte du positionnement de la bourgeoisie), les fractures sont bien plus compliquées et elles expriment , surtout maintenant, des fractures entre clans impérialistes, souvent à l’intérieur d’une même puissance (par exemple les USA) sur ce qu’il convient de faire face à des soulèvements.

L’indépendance de classe et la fragmentation de l’appareil d’état du capitalisme, deux mamelles de la révolution.