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Entre le marteau et l’enclume - I - (sur l’€ et l’Union Européenne)

28 septembre 2011, 09:14, par Saturnin

Pour faire avancer le smilblik, il n’y a rien de mieux d’échanger soit disant. Je vais donc mettre mon grain de sel. Merci à la Louve pour nous y encourager.

Personnellement, comme on dit, je n’ai pas la science infuse. C’est une réaction sur le coup qui peut contenir de l’a peu prés.

Concernant l’UE, on est bien obligé de constater que c’est un vieux rêve de la grande bourgeoisie pour mater les peuples.

Prenons, Bertrand de Jouvenel, un bourgeois bon teint, considéré comme l’un des pionnier de l’écologie politique, voilà un gars qui à la fin des années trente est en extase devant Hitler, notamment parce-qu’il se déclarait européen. Pendant l’occupation, il se fait discret, pour apparaître après et créer avec Hayek et Friedman la Société du Mont Pèlerin, tout ça sous l’égide des banques suisses. Jusqu’a sa mort de Jouvenel fut un grand défenseur de l’Europe intégrée.

Il serait étonnant que les plus riches de la planète militent pour une Europe intégrée s’ils n’y trouvaient pas quelques avantages.

On peut suggérer que les parlements nationaux, même représentant eux-mêmes les intérêts du grand capital, constituent un frein au capitalisme mondialisé. C’est que les élus nationaux sont sous la pression, plus ou moins forte, de leurs électeurs. En effet, même dans le système de non représentation des salariés, des plus démunis, aux divers parlements, l’élu à toujours peur de déplaire à la « populace » et de se retrouver loin du pouvoir, voire éliminés à jamais des joutes parlementaires, voire aussi perdre un salaire intéressant.

Le système de l’Union européenne c’est d’essayer de faire croire à un peu de démocratie (le parlement de Strasbourg) et de faire prendre des décisions par des personnes non élues qui n’ont pas de compte à rendre ni aux élus, ni aux électeurs. Face aux défis à venir pour le capitalisme, la grande bourgeoisie et ses représentants militent maintenant pour un ministère de l’économie à l’échelle européenne qui aurait pour mission de conduire toutes les politiques budgétaires des états membre (Trichet, Rösler ministre de l’économie allemand).

Pour l’UE, comme d’autres l’on constaté, les vieux rêves de Napoléon et d’Hitler qui voulait imposer une union par la force, se fait par le biais de l’économie.

Voyant plus loin et prenant prétexte des défis environnementaux certains plaident déjà pour une gouvernance planétaire.

Il y a loin de la coupe au lèvres et le système actuel de l’UE tient à un fil, même ses plus fidèles défenseurs s’inquiètent d’un possible naufrage, d’abord de l’euro, ensuite de l’UE elle-même. Ce naufrage, je pense qu’il serait judicieux de l’aider par des luttes revendicatives et ça contre toutes les centrales syndicales réunies qui ne voient de solutions qu’à l’échelle européenne.

Sur l’euro, notons que c’est une monnaie dépendante de la BCE, laquelle BCE n’a de compte à rendre à personne. L’euro est fortement surévaluée, elle handicape à l’exportation. Avec l’euro les états ne peuvent emprunter à leurs propres banques centrales, ils empruntent donc sur le marché financier aux conditions de ces derniers. Enfin l’euro a fait entrer des économies nationales très différentes en compétitivité entre elles.

En cas de changements révolutionnaire, l’un des tous premiers de ces changements serait l’obligation de changer ce moyen coercitif pour les peuples que constitue, non l’euro en tant que monnaie, mais l’euro indépendante des décisions du/des peuples et de la démocratie. Après que la monnaie s’appelle euro, francs ou autres, on rentre dans le domaine du symbolique.

Toutefois si la chute de ce système ne constituerait pas une assurance d’une prise de pouvoir par le peuple et notamment des travailleurs, il n’en constituerait pas moins une défaite pour le capitalisme et donneraient aux militants que nous sommes de peser plus fort. En effet, il est plus facile de convaincre le collègue de travail que les choses peuvent être inversée à une plus petite échelle qu’à l’échelle d’un continent. Enfin, des changements révolutionnaires dans un pays (nation) auraient vraisemblablement des effets non négligeables dans les pays d’à côté.

La chute de Mur de Berlin a constitué une nouvelle donne pour le capitalisme mais aussi pour les peuples. Avant, le capitalisme en concurrence avait besoin de produire et ses profits, en gros, ne se faisaient que grâce à la production. Après, le systèmes des rentes à pris des proportions hallucinantes, on pouvait faire de l’argent avec de l’argent sans considérer la majorité des populations. Sauf que ce nouvel eldorado ne peut fonctionner que sur le court terme, c’est-à-dire qu’une partie importante de la population soit encore en mesure d’acheter et justement, de mon point de vue, on approche de la fin.

Il fut une époque, lorsqu’on arrivait à la fin d’un cycle, on faisait une « bonne » guerre et les profits reprenaient et pendant la guerre et après la guerre. Aujourd’hui, avec les armes qui sont sur la planète, les capacités existent pour détruire cette planète et les profits pourraient s’arrêter faute de profiteurs et de travailleurs.

S’agissant du Front national, ce parti a une fonction repoussoir. On aborde plus certaines questions parce-que le Front national y fait allusion. C’est tout bénéf pour le capitalisme.

On pourrait prendre plein d’exemple ; la laïcité, la proportionnelle aux élections, le protectionnisme pour certaines marchandises, etc…Le Front national sert à décrédibiliser beaucoup de propositions sous prétexte qu’elles ressembleraient à celles émises par le FN.

Il en est de même pour l’euro, Il suffit d’écouter les conversations chez le boulanger ou chez le coiffeur pour savoir que cette monnaie n’a pas la cote. Le FN a bien compris qu’il lui fallait critiquer l’euro pour gagner en popularité. Mais lorsque on regarde le programme du FN ou qu’on écoute Marine Le Pen à la radio ou la télé, c’est une sortie simultanée de l’euro que propose le Front national. Une sortie simultanée c’est s’en remettre aux calendes grecques, c’est-à-dire jamais. De plus, la sortie de l’euro, Marine Le Pen ne propose pas de l’accompagner par des mesures qui par exemple mettraient les banques à la raison, Je ne développe pas, la sortie de l’euro du FN, c’est du pipeau.

Le Front National copie ce qu’avait fait Hitler en Allemagne qui en pleine crise du capitalisme se faisait plus socialiste que tous les partis progressistes réunis, il appelait d’ailleurs ça, le national socialisme et il récupérait pour son programme tout ou parti des programmes des autres, du moins tout ce qui lui semblait populaire chez les gens. Après, évidemment ce fut autre chose. Actuellement, le FN fait pareil, il est un parti attrape tout. Bien entendu, sur le fond, il reste un parti fasciste.

Le Front national est souvent dénoncé pour être partisan du repli national et anti-européen.

Ce qu’il faut dénoncer c’est que l’anti européisme du FN est un anti européisme de façade. De tous temps les partis d’extrême droite, en France et en Europe se sont référés à l’Europe. Pendant la période vichyste, les plus fascistes avaient pour mot d’ordre : « La France en Europe » et « L’Europe contre le bolchevisme ». Le FN qui s’intéresse à l’histoire met en avant ceux qu’elle considère comme de grands européens comme l’empire romain ou Charlemagne. Enfin, en France, le parti frontiste est très lié aux mouvements séparatistes (notamment en Bretagne) qui militent pour une Europe fédérale. Plus tôt, ils s’opposèrent à de Gaulle qui était réticent sur l’Europe. Actuellement, les frontistes pensent que se dire anti Europe peut leur apporter des points. De plus, il savent que tenir cette position en empêche d’autres de s’opposer à l’UE qui ont peur des possibles ambiguïtés. En fait, plus opportuniste que le FN, tu meurs !

Tout ce que je viens d’exprimer c’est ce que je pense, maintenant cela ne nous donne pas de solutions pour l’avenir. Mais quand même ! Lorsqu’on discute un peu on trouve encore beaucoup de personnes qui ont compris l’essentiel et qui ne tombent dans le panneau des uns et des autres et ce ne sont pas forcément des personnes qui ont été liées à un parti politique, voire même à un syndicat.

Enfin, il y tous ces petites organisations qui militent, qui touchent du monde et qui font passer un certain nombre d’idées anticapitalistes. Il y a des organisations qui avancent aussi avec l’expérience. Prenons par exemple celles qui luttent pour l’eau bien public, elles voient bien qu’elles se heurtent à des décisions politiques qui favorisent Véolia ou Suez.

De là à faire un grand mouvement communiste, il faudra certainement que beaucoup d’eau passe sous les ponts. Si des gens qui lisent, qui cherchent, se référent quelquefois à Marx ou dans un autre genre, à Chomsky, Althusser, Samir Amin, etc…, pour autant ils se méfient du style parti avec petits chefs qui savent tout. A mon humble avis, mais je peux me gourer, il faut seulement espérer que ces organisations crées des relations à l’horizontales pouvant coordonner de grands mouvements. Peut-être qu’après se dessinera un grand mouvement anticapitaliste ou parti communiste, mais qui n’aura de toutes façons pas de ressemblance avec les partis du passé. Pour dire rapidement, je ne crois pas qu’on fera du neuf avec de l’ancien. Des relations horizontales, c’est une façon de faire à inventer (en disant ou écrivant cela je risque faire sursauter quelques-uns qui ne connaissent que le centralisme plus ou moins démocratique), mais on a fait l’expérience que la verticalité avait beaucoup de défauts. Il suffit de regarder l’effectif des syndicats pour savoir que contre la verticalité, les gens sont vaccinés.

Dans mon esprit ces relations à l’horizontales doivent déboucher sur « Ces choses (qui) ont pour nom : rapport de forces, lutte de classe. (Donc, revendications, organisation des exploités en force politique, internationalisme, lutte contre l’impérialisme  ». C’est la seule façon d’ailleurs de faire prendre en compte les intérêts du point de vue du monde du travail. Mais cette préoccupation première ne doit pas nous empêcher de dénoncer, voire de déstabiliser les moyens que s’est donné la bourgeoisie, comprador ou pas. Et pour créer ce rapport de forces, il faut bien donner en plus des causes, comprendre les moyens qu’utilisent les plus riches.. L’augmentation des salaires, de meilleures conditions de travail, une sécurité sociale digne de ce nom sont, parmi d’autres revendications, des moyens de rassembler. Toutefois, il faut connaître les obstacles, notamment lorsque ceux-ci proviennent en partie de nos propres rangs (syndicalisme d’accompagnement).

Fraternellement.

Saturnin