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Un cocktail Molotov dans la nuit

5 novembre 2011, 18:10

Communiqué de la Fédération anarchiste

ILS INTIMIDENT, ILS INCENDIENT, NE LES LAISSONS PLUS FAIRE !

Plus les violences du capitalisme se font précises, et plus la chasse aux prétendus responsables de la crise prend le visage de l’intolérance et du fascisme : on en veut pour preuve trois faits d’actualité.

Le premier n’a pas fait la une des média, et pourtant l’incendie à l’aide de cocktails Molotov de la Maison des Rroms, le 24 octobre, 163 rue des Pyrénées à Paris, a causé la mort de Ion Salagean, qui n’avait commis d’autre crime que de fuir la misère et le racisme dont souffrent les Rroms.

Le deuxième est la mobilisation de la mouvance catholique (Civitas) pour qui la proximité de l’extrême-droite tombe sous le sens, contre la pièce de Romeo Castellucci, "Sur le concept du visage du fils de Dieu", taxée de "christianophobe", terme calqué sur celui d’"islamophobe", vocable forgé par les Frères Mususulmans, pour faire passer pour opprimés ceux dont le but n’est autre que de contrôler chaque instant de la vie humaine, dans le carcan du rite religieux.

Il est à noter que, lorsqu’il s’agit de pratiquer l’intolérance et de détruire la liberté de création artistique, les religions concurrentes s’entendent comme larrons en foire pour crier au blasphème, puisqu’aux côtés de la soutane, on a pu voir barbus et femmes intégralement voilées.

Le troisième est l’incendie à l’aide de cocktails Molotov de la rédaction de Charlie Hebdo au moment même où il se "baptisait" provisoirement "Charia Hebdo" et prenait un individu, qu’on n’est pas censé pouvoir représenter, comme rédacteur en chef.

Pour la Fédération anarchiste, ces récents événements montrent que les violences fasciste et religieuse prospèrent sur le terreau de l’exploitation capitaliste, et qu’on ne peut espérer les voir disparaître sans s’attaquer aux racines du problème. Tant qu’un modèle économique inégalitaire sera protégé par un modèle politique étatique et délégataire, les solidarités de classe, celles qui transcendent les frontières, et les libertés individuelles, y compris, et surtout, celle de blasphémer, seront menacées par les religions, fanatiques par définition, et par le fascisme.