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Stéphane Lhomme appelle le Conseil fédéral d’EELV à rejeter l’accord PS/EELV

16 novembre 2011, 15:51, par René HAMM

Bonjour,

Je partage l’essentiel des propos énoncés par Stéphane Lhomme. "L’accord", conclu hier, ne constitue qu’une amorce des plus timides vers un désengagement du nucléaire civil. Certes, les négociations ont abouti à l’arrêt "immédiat" de la doyenne des centrales hexagonales à Fessenheim. Cette mesure réjouirait toutes celles et ceux qui militent depuis des lustres en faveur de cette revendication, en particulier le Comité de sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, le plus ancien groupe antinucléaire français, fondé le 17 août 1970, un mois, jour pour jour, après l’annonce quant à la construction de deux réacteurs sur le ban de la localité précitée. En dépit de l’intensification des actions sur le terrain (par exemple, les 175 000 tracts diffusés dans de nombreuses communes haut-rhinoises à l’automne 1970 et la manifestation du 25 mai 1975 qui avait réuni 15 000 personnes), le CSFR ne parvint pas à empêcher la fin des travaux, ni le raccordement au réseau de la première tranche, le 7 mars 1977.
Petit rappel historique. La coalition Union des démocrates pour la République/Républicains indépendants/Centre Démocratie et Progrès précipita officiellement, le 5 mars 1974, sous l’égide du Premier ministre Pierre Messmer, notre pays dans la filière atomique. Mais c’est le Parti socialiste, imposant « la chape du secret », qui a fait de la France le territoire le plus nucléarisé de la planète. À l’été 1981, l’électricité issue de la fission représentait 38% du mix. Le candidat François Mitterrand avait non seulement promis un moratoire et un vaste débat démocratique « non biaisé », mais de surcroît une réorientation en profondeur des choix énergétiques. Le président et son gouvernement ne stoppèrent aucun des projets décidés par leurs prédécesseurs, rajoutant même de nouveaux sites d’implantation. Les milliers de personnes qui avaient prêté foi aux formulations inscrites dans les « 110 propositions » durent se contenter du feu rouge pour Plogoff et de la non-extension du camp militaire sur le Causse du Larzac. L’arrêt, qui tombe sous le sens, des deux réacteurs sur le Rhin servirait surtout de geste symbolique afin d’asseoir, comme jadis, une sorte « d’état de grâce » pour quelques semaines. Or, si, il y a trente ans, l’exécutif « de gauche » avait, conformément aux engagements en amont, amorcé la nécessaire reconversion, nous n’épiloguerions plus sur les prémices de l’abandon d’une technologie aussi onéreuse que dangereuse. L’ex candidat à la primaire des Verts a raison de préciser que le PS poursuivra peu ou prou la politique des Sarkozy, Fillon, Copé. Hormis Arnaud Montebourg, vite rentré dans le rang, je n’avais entendu aucun(-e) candidat(-e) à l’investiture prôner un changement de logique économique, un renversement des paradigmes ultra-libéraux en vigueur. En revanche, je ne considère nullement comme "contre-nature" la transaction arrêtée par les deux alliés. Au fil de leur évolution (involution ?), les écologistes partidaires ont jeté aux orties l’essentiel de leurs principes fondateurs. Quid des options en matière de défense (dissuasion, opérations militaires "out of area"...), du commerce des armements ? Le très hypothétique rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, que des déclamations empreintes d’un patriotisme échevelé ne rebutent pas, ne permettrait aucune avancée en ces occurrences.
Les "réalistes", la grande majorité des membres et sympathisant(-e)s d’EELV, se satisferont du minimum. Les "fondamentalistes" estiment fort pertinemment qu’entre François Hollande et la droite, les nuances relèvent du "détail".

René HAMM
Bischoffsheim (Bas-Rhin)