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quand Gérard Filoche fait l’impasse sur les questions qui fâchent

10 décembre 2011, 07:13, par patrice bardet

un référendum initié par le parti socialiste ? de qui se moque-t-on ?

On a comme exemple patent de la capitulation du PS son acceptation du Traité de Lisbonne, au mépris du NON eu TCE

Laissons donc la parole au PS ( L’hebdo des socialistes ) pour montrer jusqu’où va l’imposture socialiste

Cet article a été publié le Mardi 6 novembre 2007]

Les socialistes disent oui au traité de Lisbonne

Faut-il oui ou non approuver le traité de Lisbonne ? Le 6 novembre, au terme d’un débat dense, le bureau national du Parti socialiste a tranché. Extraits de quelques-unes des interventions, qui, s’ils n’en rendent pas l’exhaustivité, reflètent la tonalité des débats.

François Hollande
« Le PS avait pris position pour la renégociation d’un nouveau traité en cas de victoire à la présidentielle. Nous n’avons pas changé d’avis. Nous aurions négocié un autre traité et nous l’aurions soumis à référendum.
Aujourd’hui, nous devons nous prononcer sur la question qui nous est posée. Approuvons-nous oui ou non le traité de Lisbonne ? Les modalités de ratification viennent après. L’opinion publique attend de notre parti une position claire. Ce traité ne répond pas à toutes nos ambitions. Il n’est, à bien des égards, pas simplifié. Il ne comprend ni protocole social, ni coordination des politiques économiques, ni redéfinition des missions de la BCE. Mais il présente trois mérites : il reprend un dispositif institutionnel sur lequel nous étions d’accord, les politiques communes ne sont plus dans le traité et une directive-cadre sur les services publics est possible ; le traité permet surtout de donner un règlement intérieur à l’Europe qui permet de sortir de l’impasse avec notamment l’augmentation de votes à la majorité qualifiée. Au final, l’adoption du traité permettra de remettre en avant le débat sur les contenus de l’Union. »

Claude Bartolone
« Le traité ne mérite ni excès d’indignité ni couronnement. Mais le recours à une procédure référendaire est un engagement à l’égard de nos électeurs. Nous devons continuer à l’exiger. Le fond du texte peut être laissé à l’appréciation de chacun d’entre nous, en fonction des engagements publics antérieurs et de l’appréciation en conscience des enjeux. »

Henri Emmanuelli
« Dans une démocratie, le mode de décision n’est pas une question secondaire. La souveraineté populaire n’est pas une notion secondaire. L’exigence d’un référendum découle du parallélisme des formes et du précédent qui avait conduit le peuple de France à refuser le traité constitutionnel européen. Deux électeurs de gauche sur trois ont exprimé leur refus du TCE.
Le PS aurait pu se rassembler autour de l’exigence de référendum. Je regrette que nous n’ayons pas su nous en tenir là. J’appelle les socialistes à respecter la souveraineté du peuple et son expression. Je suis partisan du « non » à ce traité. Je ne souhaite pas me dédire ni renier le suffrage universel. »

Benoît Hamon
« Je refuse de dissocier la méthode d’adoption et le fond du traité. Nous avions une position commune : le parallélisme des formes d’adoption du TCE et du traité simplifié. La voie référendaire est une obligation démocratique.
Sur le fond, l’abstention était la voie possible de l’unité, c’est-à-dire une position permettant de ne pas faire obstacle à l’adoption tout en émettant un doute sur le contenu. »

Jean-Marc Ayrault
« L’abstention maintiendrait une ambiguïté parce qu’elle laisserait une double interprétation possible de notre vote. Serait-ce un refus de voter ou une volonté de ne pas s’opposer ? Il faut tourner la page si nous voulons peser dans le débat lors de la présidence française de l’Union. Notre « oui » n’interdit pas la revendication d’un référendum ni ne préjuge de notre vote lors du débat de révision constitutionnelle.

Pierre Moscovici
« Je ne néglige pas les engagements pris devant les Français. Mais quelle que soit la procédure de ratification, nous devons clairement nous prononcer sur le contenu du texte. Pour ma part, malgré ses insuffisances et ses lacunes, je considère qu’il peut permettre de sortir la construction européenne de l’ornière. Je plaide pour son approbation. Par ailleurs, le fait qu’il ne soit plus constitutionnel ne grave plus dans le marbre un certain nombre de principes que nos concitoyens ont refusé. Le recours à la procédure référendaire ne s’impose plus par nature. »

Vincent Peillon
« Je m’étais prononcé pour le « non » au traité constitutionnel européen en 2005 avec deux espérances : une renégociation possible au lendemain de l’élection présidentielle dans un meilleur rapport de force ; et, devant les insuffisances en matière d’harmonisation sociale, l’espoir que le « non » français puisse entraîner l’ensemble de nos partenaires sociaux-démocrates dans une attitude plus offensive. Aujourd’hui, mes deux espérances sont déçues et il n’existe aucune perspective de rechange. Je vote « oui » pour permettre la relance de la construction européenne et la possibilité de nouvelles interventions sur son cours. »

Gauche marketing ou gauche sociale ?

LEMONDE.FR - 21.06.11

GAUCHE MARKETING OU GAUCHE SOCIALE ?

Par Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic et Willy Pelletier, cocoordinateur de la Fondation Copernic.

Le rapport de Terra Nova "Gauche, quelle stratégie pour 2012 ?" est précieux. S’y expriment, décomplexées, toutes les dérives et les démissions d’une certaine gauche.

Quelle méthode guide Terra Nova ? Les recettes basiques du marketing plaquées à l’action politique. Pour vendre une marque – ici le Parti socialiste (PS) – lui associer des référents baptisés "valeurs", jugées d’autant plus "in" qu’elles sont extrêmement vagues et abstraites : libéralisme culturel, solidarité sociale, humanisme, tolérance…

Cette "stratégie des valeurs" posée, reste à cibler des clientèles supposées friandes de ces "valeurs", en un catalogue à la Prévert qui mêle "les jeunes, les femmes, les minorités, les chômeurs, les travailleurs précaires (…), soutenus par les plus intégrés (les diplômés) solidaires de ces exclus par conviction culturelle". Le tour est joué : ce sera "électoralement payant", promet-on.

Les ouvriers "choisissent le Front national : à 36 % selon un sondage IFOP", écrit Olivier Ferrand sur Le Monde.fr le 9 juin. Ils ne sont plus liés aux "valeurs" artificiellement isolées comme "de gauche" et ne doivent pas constituer la cible du PS.

Curieux propos. Ni les jeunes, les femmes, les chômeurs, les "minorités" ne constituent des groupes sociaux. Aucune de ces identités ne vaut en elle-même, toutes se composent entre elles et avec d’autres. Cette composition seule détermine les conduites : une femme homosexuelle, héritière, patronne d’une grande entreprise, dotée d’un très haut patrimoine, votera-t-elle à gauche ? Rien n’est moins sûr.

La grande majorité des femmes sont employées ou ouvrières, alors pourquoi bannir "la classe ouvrière" du cœur de la gauche ? Les chômeurs et précaires vont et viennent entre postes d’ouvriers et d’employés, pourquoi bannir "la classe ouvrière" du cœur de la gauche ? Par ailleurs, nombre de diplômés, cadres ou professions libérales, au capital économique élevé, votent à droite. Ils dénoncent l’assistanat. Ils ne sont pas solidaires des exclus. Un ouvrier jeune, en concurrence chaque jour pour garder son travail, sera-t-il, par ailleurs, plus "tolérant", "humaniste", "ouvert", qu’un ouvrier âgé ? Remarquons, de plus, que 56 % des ouvriers, 51 % des employés, votèrent Royal au second tour en 2007.

Au-delà, Terra Nova fait l’impasse sur une question fondamentale : pourquoi les classes populaires se sont-elles éloignées du PS ? Car les ouvriers ne votent pas premièrement FN, ils s’abstiennent : pour 69 % d’entre eux aux européennes de 2009, 70 % aux régionales de 2010. Cet éloignement n’est d’ailleurs pas simplement le fait du PS français, mais touche toute la social-démocratie européenne.

Risquons une hypothèse. L’impuissance de la gauche à répondre aux attentes sociales que note Olivier Ferrand n’a-t-il rien à voir avec les politiques menées par la social-démocratie qui, depuis une trentaine d’années, a accompagné, voire encouragé, la financiarisation de l’économie, l’instauration d’un libre-échange destructeur, la précarisation du travail, bref la domination du capitalisme dans sa version la plus rapace ? Terra Nova raisonne ainsi comme si les politiques concrètes menées par le PS n’avaient aucune importance sur le comportement des électeurs.

Qu’exprime alors ce rapport de Terra Nova tellement promu ? D’une part, le poids et l’alliance, pour conseiller les professionnels de la politique, de technocrates qui ignorent tout des classes populaires, et de communicants dont l’unique boussole est les sondages. D’autre part, le renoncement d’une grande partie du PS à affronter le patronat et plus globalement le capitalisme actionnarial pour défendre une politique apte à regagner les groupes populaires. Plus baisse la part des employés et des ouvriers au PS, plus gagne ce renoncement. Si bien qu’à présent semble "porteur" de théoriser, comme supplément d’âme et coup de pub, le divorce avec les classes populaires.

Le projet du PS pour 2012 en porte la trace. Que ce soit sur la question de la dette publique, de la crise de l’Union européenne, des droits sociaux des salariés, les contradictions, les imprécisions, les mesures en trompe l’oeil sont de mises et les déclarations d’intentions vertueuses cachent mal le refus de rompre réellement avec les politiques néolibérales. Le mot "capitalisme" paraît même tabou. Le projet socialiste ne l’emploie qu’une seule fois, pour prier de "réguler le capitalisme débridé".

Ce ne sont pas les ouvriers et les employés qui se sont éloignés du PS, c’est plutôt l’inverse. Terra Nova consacre cette démission, la célèbre et appelle la gauche à oublier son rôle historique.

A noter que pas plus que ses prédécesseurs Jospin et Royal, Hollande ne se sent pas non plus lié par le programme du PS

quand aux "différences" entre Sarkozy et Hollande à propos de la "règle d’or", au delà des petites phrases politiciennes qui voudraient faire penser que le fond est différent, un petit tableau vaut mieux qu’un long discours

Le piège sarkozyste de la « règle d’or » en passe de se refermer sur Hollande

(sauf qu’il ne s’agit aucunement d’un "piège", mais d’une simple comédie pour le bas peuple, puisqu’ils partagent la même vision sur le fond)

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