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La classe, remède à la tentation contre-révolutionnaire du syncrétisme de gauche

28 décembre 2011, 14:42

Perso, ce que j’aurai souligné, au lieu de me focaliser F/1,8 sur les seuls aspects de "propriété" et "propriétaires" des CHOSES, sur ceci qui est vrai :

Aujourd’hui, « le capital » n’est pas une classe de propriétaires juridiques ; c’est le principe universel qui détermine la vie et les comportements de chacun des membres de la société, non seulement en tant que contrainte extérieure mais également jusque dans leur subjectivité même.

Le capital s’est approprié les manières et méthodes de penser, il en a fait des choses marchandables, des marchandises, au même titre que "ses" machines ou "ses" ouvriers, "ses" chômeurs, etc. Ces "richesses" sont effectivement le "fruit" du TRAVAIL, mais c’est quoi ce TRAVAIL de merde ? Qui en est responsable, qui est responsable des conséquences de ce travail ? Le prolo qui l’exécute ou le patron qui le paye ? Qu’importe au prolo de pourrir la planète, les cœurs, les sexes, les têtes pourvu qu’il ait un salaire ! C’est en CELA que le capital s’est approprié NOS pensées du monde pour en faire les siennes, des marchandises.

Pourquoi toutes les revendications de ces "force de travail à vendre" ne tournent-elles qu’autour d’un meilleur confort dans le TRAVAIL qui est la SEULE richesse du capital ? Pour le reproduire en toute conscience ? Quel intérêt du "dernier classement des grandes fortunes" ? Pour nous montrer que NOUS sommes spoliés de ce que cette engeance s’approprie de "notre" travail ? Mais à quand la question : pourquoi ces foutus clampins de prolos ne se révoltent-ils pas contre ce fait : qu’ils TRAVAILLENT à leur propre misère, chacun dans son coin ? Et pourquoi n’acceptent-ils qu’une revendication de la vie qui tourne autour de la retraite, de leur "salaire" ? C’est parce que le capital a pris une telle place dans la tête de TOUS que chacun pour soi ! Car, même de dénoncer les moyens utilisés pour que cette désolidarisation s’opère ne sert à RIEN : on le sait, tous, comment s’opèrent les choses et pourtant on y tient, comme prunelle aux yeux.

Peut-être que c’est fini le patron direct d’usine qui avait son château à un jet de pierre des ateliers et certainement que la classe bourgeoise est elle toujours parfaitement identifiable et identifiée," mais il en est de même dans la tête de TOUS et personne n’a l’intention de s’y rebeller car TOUS en rêve : ipad, phone, maison perso, bagnole super-class, femme de rêve et le reste. Pour se sortir de cette mouise, les gens ne pensent que selon les critères de la marchandise, les moyens de la marchandise (le loto et autres turfs sont LÀ comme moyens que d’autres moyens, gigantesques, servent). Et tout l’objet de la marchandise est de faire de chacun UNE marchandise : moi-je. Les sourires s’évanouissent du paysage SOCIAL, la politesse est au fond des poubelles, les amours pataugent dans la pornographie ? Elle est OÙ la vie ? C’est qui qui s’en est désolidarisé ? Toute énergie vitale doit être consacrée au capital et comme le capital est triste comme la mort, il n’y a plus de sourire que concupiscent, de gentillesse de vendeur d’assureur sur la vie, le mélange des corps doit passer par des images, l’amour est plus vivant sur une péloche à deux balles que le goût du baiser.

Ça marche ! Un max, que ça marche. Et toutes les déductions intellectuelles qu’on pourrait y opposer ne marchent pas, elles, car c’est AFFECTIF : les gens choisissent ce qui leur coûte le moins, en investissement affectif sur le long terme, investissement qui demande de la peine, de la constance, d’aiguiser son sens de la justice, de l’équité, de la gratuité, de la ténacité, etc. Les révolutions durent deux mois, après, tout rentre dans l’Ordre. Mon avis est qu’il faut qu’ils se retrouvent dans ce qu’ils font et s’en donnent une mutuelle reconnaissance par le rejet immédiat de tout ce qui s’apparente de près ou de loin, aux MOYENS qu’utilise le capital pour s’accaparer de la première richesse humaine : sa SOCIALITÉ pour la transformer en richesse de "chose".

Comme le disait Sade dans Aline et Valcours, les lois doivent être les plus simples possibles. Trouvons donc des critères très simples ("La pollution est une mesure du travail excédentaire", "Apprenons à NE PAS travailler", "Sauvegardons les joies de l’enfance", "la femme") et reposons sur ces revendications notre santé affective que tous peuvent comprendre, s’ils y trouvent leur intérêt ! On est pas sorti de cette auberge enfumée.