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La volonté des masses

29 décembre 2011, 23:57

Or aujourd’hui, le PCF par exemple qui a peut-être perdu par deux fois l’occasion d’accéder au pouvoir (à la Libération et en Mai 68 mais le voulait-il vraiment ?

A la Libération il le voulait certainement. Du moins la base. Le sommet étant pris dans la contradiction du "Socialisme dans un seul pays" et les injonctions de l’URSS qui suivait les accords de Yalta et le partage du Monde. En deux partie : La Socialiste et la Capitaliste. Et la France n’était pas prévue dans la première.

Les Camarades Grecs qui ne voulurent pas se plier aux consignes du "pays frère" et continuer la Révolution le payèrent assez cher sous la répression des Britanniques et avec l’approbation de Moscou.

On peut dire que probablement le PCF a alors manquée la marche car une attitude de refus de déposer les armes, et de laisser le pouvoir, lorsque les Communistes furent virés du Gouvernement par DeGaulle, aurait pu changer la donne. Mais d’un autre côté quand on voit ce qui s’est a passé après dans les pays du Bloc soviétique on peut rester dubitatifs. Car à l’époque si on n’était pas restés dans une relative situation d’indépendance dans le Bloc occidental on aurait été à coup sûr intégrés dans le Bloc de l’Est. Non par volonté pure mais parce qu’il ne nous serait resté que ça à faire.

Vu ce qui s’est passé après ???

En 68 c’est plus nuancé. Pour mon analyse perso, et y ayant participé de près, le Mouvement fut lançé non par les masses laborieuses mais par le Mouvement étudiant dont les leaders étaient plus proche de Marcuse que de Marx et Lénine. Même s’ils citaient Mao en permanence.

Et je me souviens que si on était indignés avec mes camarades de la JC de exactions des CRS et des Mobiles contre les étudiants, le Parti a mis un certain temps avant de réagir sous la pression de la base et avant que les premières grèves, puis la grève générale, n’arrivent, ça a pris un certain temps..

Quant on sait aujourd’hui que Marcuse était un sous marin de la CIA, que la majorité des meneurs universitaires sont devenus de bons valets de la Bourgeoisie quand ils n’ont pas suivi les néocons comme leurs homologues étatsunniens, on peut peut-être comprendre la "frilosité" à l’époque des dirigeants du PCF à suivre les étudiants, puis à poursuivre plus loin après Grenelle.

Et après Grenelle, la majorité des travailleurs avait obtenu bien plus qu’ils n’espéraient en salaires, en conditions de travail, ainsi qu’en libertés sociales. Et le Mouvement n’avait pas été travaillé pour un réel changement politique, en dehors des mots d’ordres maoïstes irréalisables et des exactions outrancières des agents provocateurs infiltrés qui discréditaient toute tentative d’aller plus loin.

Par contre la "menace" d’une intervention des FFA, (Forces Française en Allemagne), après la visite de DeGaulle à Massu, qui fut mise en avant dans le Parti pour justifier de l’arrêt des mouvements, je n’y ai jamais cru. Pour une raison simple, je venais d’être démobilisé des FFA ou j’avais passé 24 mois en tant que sous-off EVDA et je peux dire que la mentalité des troupes à l’époque là-bas n’aurait pas permis une telle intervention. Il aurait fallu faire appel à la Bundeswehr, ou aux Forces américaines, et ça n’aurait pas été aussi aisé car ça aurait pété dans l’Armée française. Qui je le rappelle était alors essentiellement une armée de conscrits, et surtout de conscrits formés au combat. Surtout en Allemagne.

Et je pense que les camarades soviétiques n’étaient pas trop partisans d’un changement fondamental et qu’ils l’ont fait savoir au BP et au CC.

Il y avait au même moment un mouvement identique aux USA, ("La révolution des Fraises" - Déjà un nom de végétal), avec des leaders tels que Kristol, Dershovitz, et Cie, gauchistes qui ont tous fini dans l’environnement ultraconservateur. Certains ont même été, et sont toujours des piliers du PNAC, le Think Thank qui a mis au point et édité le "Projet pour un Nouveau Siècle Américain" et des collaborateurs fidèles de toutes les administrations néocons depuis au moins G. H. Bush le papa.

En 68, les Américains mettaient déjà au point une nouvelle stratégie qui consistait à déclencher des "Révolutions" contre ceux qui les gênaient pour mieux dévoyer les mécontentements populaires. Des ancêtres des "Révolutions colorées" et des "Printemps arabes". La stratégie du coupe-feu et de la déstabilisation des états souverains pas dociles...

En France c’était DeGaulle qui les gênait, (Qu’ils ont tenté au moins une fois de faire assassiner au Petit Clamart), car ses décision sur le Tiers-Monde, l’Etalon Or, ou la sortie de la France de l’OTAN, ainsi que la force nucléaire de dissuasion tout azimut, les contrariait fortement. Ainsi que la forte influence des Communistes qu’il fallait discréditer à tout prix. Idem en Italie ou les réseaux de l’OTAN ont utilisé les Brigades Rouges pour monter des actions sous fausse bannière.

C’est d’ailleurs symptomatique que le remplaçant immédiat de DeGaulle fut Pompidou, Grand commis européen de la Banque Rothschild. Comme aujourd’hui en Grèce ou en Italie ou ces sont des Grands commis des Banques US qui ont occupé les présidences nationales.

Le PCF a certainement manqué quelque chose mais je ne sais pas réellement si c’est à ce moment là, ou plutôt si ça n’est pas jour après jour en s’inscrivant depuis la Libération dans la gestion du "moindre mal", (Une sorte de collaboration de classe qui ne dirai pas son nom), et dans l’application de la vaseline, et la fabrication de jambes de bois et leur distribution gratuite pour remplacer les jambes que le Capitalisme n’a cessé de couper.

De même qu’en acceptant les subsides du Pouvoir qui lui ont fait négliger l’importance de compter sur le soutien politique et financier et concret de ses propres militants en trouvant des produits financiers immédiatement accessibles auprès de se pires ennemis et en restant dans le déni des propositions de sa base.

G.L.