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Hakim Ajimi, de l’incident banal à la violence meurtrière

10 janvier 2012, 12:56, par Roberto Ferrario

une formation a la pinochet

Varenne je te conseille vivement de regarder le film de Marie Monique Robin "ESCADRONS DE LA MORT" et tu va comprendre que le rôles sont inverse, Pinochet n’a rient enseigne mais a appris...


http://fr.wikipedia.org/wiki/Escadrons_de_la_mort,_l%27%C3%A9cole_fran%C3%A7aise

Enquête

Dans le cadre de son enquête, Robin a notamment effectué un ensemble d’entretiens avec des militaires français, américains et latino-américains (dont le général Paul Aussaresses, le colonel Charles Lacheroy, l’ex-chef de la DINA chilienne Manuel Contreras, des anciens membres de l’OAS, le général argentin Albano Harguindéguy, le général Bignone, le général Díaz Bessone - diffusé en Argentine, cet entretien provoquera une « commotion nationale », selon le journaliste Horacio Verbitsky, qui explique que « C’est la première fois qu’un général de la junte reconnaît l’existence des disparus, et surtout c’est la première fois que l’un d’eux admet que la disparition fut une technique de guerre programmée et planifiée1 » ; Bessone a été à la suite de cela traduit devant un Conseil de guerre2, etc.). Elle a aussi eu des entretiens avec un certain de nombre de journalistes travaillant sur les dictatures en Amérique latine et l’opération Condor, ainsi qu’avec des membres du MIR, des anciens de la DST tels Alain Montarrat, ou Yacef Saâdi du FLN.

Elle montre ainsi comment les méthodes employées par l’armée française pendant la guerre d’Algérie, en particulier pendant la bataille d’Alger, ont ensuite été enseignées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud (à Fort Bragg, au Centre d’instruction de la guerre dans la jungle de Manaus au Brésil).

Accord de coopération militaire entre Paris et Buenos Aires

En outre, elle dévoile l’existence d’un accord de coopération militaire secret entre la France et l’Argentine, qui établit une mission militaire de 1960 à 1981 à Buenos Aires. Suite à cette découverte, elle interroge Pierre Messmer, nommé Ministre des Armées au moment de la signature de l’accord, qui créé une « mission permanente d’assesseurs militaires en Argentine », qui lui dit :

« C’est le général De Gaulle lui-même qui avait décidé qu’il y aurait une mission, sur la proposition du ministre des Affaires étrangères. Cela dit, déjà avant la Seconde Guerre mondiale, les missions militaires françaises en Amérique du Sud étaient assez nombreuses. Il y en avait une au Brésil, en Colombie, au Venezuela. C’était une tradition. Les États-Unis n’avaient pas encore, à ce moment-là, mis la main sur l’instruction et la fourniture de matériel aux armées sud-américaines. Mais en 1960, je pense que l’Argentine était surtout intéressée par l’expérience de la France dans le domaine de la guerre révolutionnaire justement3 »

Programme Phoenix

Selon un entretien du colonel américain Carl Bernard avec Robin, c’est à partir d’un résumé du livre, non encore publié, du colonel Roger Trinquier, La guerre moderne, effectué par Paul Aussaresses et C. Bernard, que Robert Komer, un agent de la CIA qui deviendra l’un des conseillers du président Lyndon Johnson pour la guerre du Viêt-nam, « a conçu l’opération Phénix, qui est en fait une copie de la bataille d’Alger appliquée à tout le Viêt-nam du Sud. (...) Pour cela, on retournait des prisonniers, puis on les mettait dans des commandos, dirigés par des agents de la CIA ou par des bérets verts, qui agissaient exactement comme l’escadron de la mort de Paul Aussaresses4. »