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Les assassins ont été éliminés... et ? première partie.

8 février 2015, 13:42

Bien sûr que les officines (think-thank et autres fondations) complotent contre le travail pour le capital. C’est leur raison d’être. Tandis que le travail ne réfléchit plus guère à de nouvelles formes de luttes adaptées et parfois s’interdit même d’analyser les conditions sans cesse renouvelées du champ de bataille...

Faut dire que le nez au mur, devoir faire face à la simple survie, ça n’aide pas. Mais les quatre ou cinq heures de télé panoramique non plus.

Le texte de Sergio, et la démarche qui s’efforce de décoller des mots d’ordre réflexe et des échanges stéréotypées, est bien intéressant. Non parce qu’il répète ce qui fait du bien à lire, mais parce qu’il excite la réflexion.

S’agissant de la première partie, si les media mainstream ont diffusé assez largement l’info concernant l’accroissement assez vertigineux des inégalités, il n’a pas été souligné que son accélération constitue la preuve indiscutable de ce que la richesse ruisselle... du bas vers le haut. (Ce que sait le premier commerçant venu). Non les (contre) réformes destinées à libérer encore plus la violence du capital ne peuvent jamais profiter (ni à moyen terme ni à long terme) à la masse des travailleurs. Oui elles ne peuvent qu’accroître la misère. Il n’y a plus de secret. Seul l’abrutissement délibéré et permanent permet de le faire oublier ou l’assumer comme un horizon. Voilà une condition nouvelle, inédite au XIXe siècle, et que le XXe a progressivement élaboré, par essais et erreurs (litote) conformément à la méthode pragmatique du capital.

Mais qu’est-ce que cette richesse ? À supposer qu’on la répartisse ne serait-ce qu’un peu plus équitablement, chaque individu muni soudainement de titres monétaires pourrai-t-il les convertir (sur le marché) séance tenante en 4X4 rutilants ou caviar et croissants ? Évidemment non. Cette richesse n’est qu’une fiction. Elle ne correspond à aucune production matérielle actuelle. Cette richesse n’est qu’un effet de pouvoir, une dette sur une éventuelle production à venir que ne cesse de contracter la masse des producteurs à l’égard des détenteurs du capital. C’est toujours une richesse conjecturée, jamais réalisée.

Si la dette est une fiction, seule la question de la production compte. Produire quoi comment et pour qui. Confrontée radicalement au hiatus entre les numéraires (abondants mais fictifs) et la production (effective mais indigente en regard des besoins infinis) la Grèce se trouve effectivement au pied du mur.