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ART ARTISTES et MIGRANTS

19 mars 2017, 04:56, par le Rouge-gorge

Belle histoire d’une amour surprenante et ambiance poétique volontairement enfantine, la fin, elle se fait délicatement adulte.

Mais, par ailleurs, relis le poème Méditerranée, il évoque la mort d’une migrante sur une plage. Ce n’est pas forcément évident, lors d’une première lecture, mais les indices sont bien là, de plus en plus précis, au fil du texte et de son ambiance.

Ainsi, le commentaire de cette lectrice qu’est Chrys : "On pense à Et Dieu créa la femme, aux mauresques de Lodève, enfin tout ce qui fait le sel de la vie pour les vacanciers de cette sucrée méditerrannée, et puis la chute est brutale, et me ramène à l’horreur vécue par les migrants."

Et l’une de mes réponse à Essim, un autre lecteur : "Bien sûr, j’ai écrit ceci avec une pensée pour le poème de Rimbaud."

Le dormeur du val

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil de la montagne fière,
Luit : C’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud

Fraternellement.

Fabrice le Rouge-gorge