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> Puces et armes biologiques au service de la folie

6 juin 2005, 15:30

Le projet INES doit être retiré

Le gouvernement veut imposer aux citoyens une carte
électronique d’identité à éléments biométriques. Sans
nécessité, il étend ainsi au niveau national des décisions
européennes liberticides qu’il a par ailleurs fortement
contribué à faire adopter. Le projet est présenté comme
une parade aux fraudes et aux entreprises terroristes, tout
en servant de « vide-poches » pour y placer, à sa guise,
code de carte bancaire, numéro fiscal, codes d’accès à des
services Internet... En réalité, ce projet prévoit de constituer
un fichier de police à l’échelle du pays et de toute la popu-
lation, comportant les données biométriques de chaque
citoyen, avec l’indication de son domicile, sur des puces
lisibles sans contact, c’est-à-dire à l’insu des personnes.
Titre d’identité et déclaration de domiciliation obliga-
toires : du jamais vu depuis la Libération ! La mise en
œuvre de ce projet vise en fait à faciliter les contrôles poli-
ciers de toute nature. Les éléments biométriques d’identi-
fication, inclus sous forme numérisée et conservés dans un
fichier unique national, faciliteront tous les croisements
d’information. La numérisation de ces éléments, alliée à la
prolifération des dispositifs de surveillance, décuplera les
possibilités d’identification policière et de traçage des
citoyens. Dans un contexte de prolifération du fichage et
d’impuissance des organismes de contrôle, la création
d’un nouveau fichier qui inclura toute la population fran-
çaise ne peut que faire frémir.
Dire que ce document est destiné à lutter contre les
fraudes ou les entreprises terroristes est un mensonge.
L’actuelle carte d’identité est déjà réputée « infalsifiable ».
Pourtant le gouvernement prétend que la fraude se serait
développée de manière galopante, tout en reconnaissant
ne pas savoir la mesurer. En fait, la sophistication tech-
nique servira plutôt les réseaux criminels les plus organi-
sés, car ils se doteront rapidement des moyens nécessaires
pour la contourner et disposeront alors de documents
d’identité dans lesquels l’État et les citoyens auront, à tort,
placé toute leur confiance.
Présenter cette carte comme un outil commode facili-
tant les transactions électroniques, administratives ou
commerciales, est un leurre. Ce soudain intérêt porté par
le ministère de l’intérieur aux désirs des consommateurs et
son ingérence dans ce domaine masquent en réalité sa
volonté d’imposer un outil de contrôle policier, sous cou-
vert de prétendus bienfaits pour ses détenteurs. Le gou-
vernement admet surtout que la finalité ultime du projet
est de mettre en œuvre une carte universelle intégrant
l’identité, le bénéfice de droits et de prestations sociales,
a capacité de conclure et payer des transactions. Il s’agit
de rendre ainsi l’individu totalement transparent tant aux
autorités publiques qu’aux opérateurs commerciaux.
Un tel projet met en cause une société dans laquelle
l’identité reste fondée sur un principe déclaratif, au profit
d’une conception de l’identité imprimée dans l’intimité
biologique. Il nous propose l’abandon d’une présomption
de confiance mutuelle au profit d’une généralisation de la
suspicion.
Parce que nous refusons : tout contrôle d’identité à l’in-
su des personnes ; tout fichier exhaustif de la population ;
tout usage d’un identifiant personnel unique biométrique
des individus ainsi rendus totalement transparents ; nous
exigeons le retrait total et immédiat du projet INES de
carte électronique d’identité à éléments biométrique.

Nom, prénom :
adresse :
signature :
Demande le retrait immédiat du projet INES

communication@ldh-france.org

http://www.ldh-france.org/media/actualites/petit_ines.pdf