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Gender Recognition Act : la lutte des femmes britanniques pour ne pas être effacées

13 novembre 2018, 11:21, par Marie de la Cheneliere

Bonjour Madame,
Pour situer d’où je répond je vous dirai que je suis une femme trans* approchant les 70 ans. J’ai donc un a priori en faveur de ma communauté ce qui biaise mon objectivité je le reconnais. Ceci posé cela ne m’empêche pas de lire, parfois de réfléchir et plus rarement encore de répondre tout ce qui nous concerne.

Il va sans dire que je n’approuve aucune forme de violence et je ne peux que comprendre quand vous les condamner. Je trouve plus douteux de ne souligner que ce qui est violence vis à vis des femmes "bio" de la part des femmes trans*. Enfin, je trouve peu honnête d’affirmer que le sexe est une donnée biologique immuable sans apporter des nuances comme l’a fait Anne Fausto Sterling en laissant supposer que nous faisons tout(e)s du sexe une affaire de choix.

Que fait-on quand on est trans* quand on est pas violent ? Eh bien pour une bonne partie d’entre nous une fois la transition faite on se fait tout(e) petit(e) et l’on essaie de ne pas se faire remarquer pour éviter d’être confronté à toutes les formes de rejets possibles. Et si l’on est MtF avec un "passing" correct on a droit, cerise sur le gâteau, à la misogynie. C’est la marque de la réussite !

Je vais être opérée la semaine prochaine au Canada. Mon corps est en désaccord avec mon ressenti et je n’ai pas envie de mourir dans un corps d’homme. Dois-je pour tenir compte de votre courant féministe et de mon coeur me faire faire qu’une sortie urinaire en supprimant tout ce qui peut rappeler un quelconque sexe humain ?

À vrai dire je ressens votre article comme une violence répondant à une autre violence. Cela n’enlève rien à la part de vérité que contient votre questionnement. Que faire de cette menace (parfois réelle OK) que représente les femme trans* pour les faire bio* ? Que faire quand on est une femme trans* quand on rencontre des femmes bio qui nous rejette ? Pour ma part, j’en prend acte et je l’empile avec les autres rejets.

Je ne serai jamais totalement vu comme une femme. C’est vrai ! Et vous le criez bien fort dans votre article. Je ne suis pas vu non plus par beaucoup d’hommes comme un homme. Je suis une tafiole, un pédé, un travelo, un malade.

Je ne me suicide pas, ou je devrai plutôt dire que je ne fais plus de tentatives, parce que j’en suis venue à accepter ma solitude "existentielle". Parfois je rencontre un autre être qui touche comme moi cette réalité et cela me permet de belles rencontre comme un clair de lune dans ma nuit...