Accueil > ... > Forum 26745

> Réflexions sur la mondialisation et les perspectives du mouvement ouvrier

27 août 2005, 07:03

Ca :

1)
Ce rôle classique des intellectuels est désormais en crise alors qu’en même temps naissent des intellectuels diffus, intimement liés au nouveau processus de production qui brise toutes les barrières entre production de biens matériels, de services et de culture. D’où une dimension de plus en plus totalisante au sein de laquelle les spécifications internes sont tout simplement techniques ou, en tout cas, dépourvues d’une autonomie quelconque. (...) Le système exige une renonciation totale à la pensée en tant que telle, de même que l’acceptation d’une séparation de capacité d’innovation du système et de progrès social. (pp. 107-9)

La hausse prodigieuse du niveau d’études des nouvelles générations pose tout autrement la question de la place des intellectuels dans la société. Une très grande partie des salariés utilise maintenant des outils requerants des connaissances intellectuelles .
Ce bond en avant, couplé à l’apparition de médias à très bas coût, fragilise la domination du capitalisme.

Pendant que :
2)
(...) Le processus de mondialisation balaie les pouvoirs et les compétences des États nationaux et projette ses propres lieux de gouvernement. Ceux-ci sont lointains et tout à fait indépendants des lieux de la démocratie représentative, même sous ses formes les plus diluées

De nouveaux lieux de pouvoir mondial apparaissent, comme embryons d’un futur état planétaire, comme lieux d’ententes (de pactes entre puissants), tous hors de portée de la démocratie, sans qu’on sache exactement lesquels se développeront et se renforceront ou lesquels dépérireront, le capitalisme mondial, par son mouvement laissant de multiples portes ouvertes, de multiples possibles (mis en concurence dans un soucis d’éfficience ?) .... : OMC , FMI, Grandes entreprises mondiales, Clubs (Bildeberg, Trilaterale, etc), ONU, etc..

Mais les deux aspects précités ont un rapport certain, pendant que la légitimité démocratique des lieux de pouvoirs du capitalisme faiblit, les moyens de comprendre, les outils de communication se développent.
Le processus européen qui a conduit à l’echec (provisoire) du TCE illustre bien ces deux aspects :

1) des jeunes générations instruites, des couches populaires instruites et empietant fondamentalement sur les fonctions classiques des intellectuels dans nos sociétés, utilisant des outils modernes de communication, ...
2) des instances de decision européennes ayant affaiblit de façon importantes le lien démocratique avec les populations.

L’un + l’autre a conduit à une 1ere défaite, relativement symbolique hélas, des desirs de recul démocratiques et sociaux de la partie de la bourgeoisie dominante en Europe (non pas parcequ’elle est contre la démocratie mais parcequ’elle ne veut pas être soumise à celle-ci).

On pourrait parler également des batailles qui ont eu lieu sur les questions de l’OMC où des batailles ont été menées et des fois gagnées.

Enfin :

3)
En même temps, bien que le capital financier ait une dimension internationale, son centre a encore une localisation prédominante, surtout aux États-Unis, dont la superpuissance militaire et les formes d’organisation sociale qui la soutiennent, constituent le cœur, le modèle et le moteur d’un nouveau système impérial fondant son pouvoir non sur le consensus, mais sur l’intégration de groupes sociaux restreints et l’exclusion de très larges secteurs de peuples et de populations de la vie économique, civile, culturelle et démocratique. La crise de l’État-nation va donc de pair avec la création d’un nouveau système impérial, qui a au centre les États-Unis et à la périphérie une myriade d’États soumis à ceux-ci ou par ceux-ci combattus. (pp. 192-193)

on se laisse là un peu impressioné par la force des USA. La part des USA dans la production mondiale, en influence, s’érrode lentement mais surement. Il n’y a pas encore de choix bien évident d’un systeme mondial impérial avec au centre les USA, mais un systeme imperial americain en declin, avec des secousses très violentes comme tout empire en déclin. Pendant que d’autres centres de pouvoir gagnent en puissance.

La bourgoisie continue de révolutionner le monde, et elle porte , comme avant, en soi des avancées qui la fragilisent.

Par contre les leçons des systemes bureaucratiques, ou nomenclaturistes, ou capitalistes d’état, ou staliniens, on appelle ça comme on veut (mais on en définit exactement le fonctionement) montrent que des esperances de dépassement d’une société capitaliste peut aboutir à des systemes pré-capitalistes (les bureaucraties impériales c’est pas nouveau) des fois encore + sordides que le capitalisme.

Les poussées démocratiques de nos sociétés, leurs histoires et leurs expériences, les batailles pour les libertés collectives et individuelles, la séparation des pouvoirs, le maintien de conditions permettant aux êtres humains de toujours pouvoir choisir une orientation de dévelppement , la conservation de plusieurs modes de production legerement differents, nous donnent quelques pistes à réflechir pour eviter de même ornieres.

Copas