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des actes portés au coeur du capitalisme

6 novembre 2005, 17:59

Bref commentaire : la première des exigences, pour qui se propose de comprendre cette vague d’émeutes, c’est effectivement d’observer à quoi elle s’en prend, pour constater que c’est aux médiations institutionnelles de l’Etat et du Capital, et ceci, pas seulement comme symboles, mais en actes. En ceci, elle met en cause "objectivement" non seulement les errements de la droite sarkozienne, mais l’ensemble de la classe politique, toutes solutions confondues, de droite et de gauche. Elle refuse et dénonce le mensonge de toutes les solutions "politiques" et "sociales" passées, présentes... et futures, car à entendre les réactions de la gauche alternative, elle ne propose rien d’autre que de calmer le jeu, en exploitant la situation de façon politicienne (en miroir de Sarkozy qu’elle diabolise à cet effet), pour que tout rentre dans le rang en attendant... quoi ? les remèdes introuvables qu’elle mettra en oeuvre de retour aux manettes via les élections, avec son slogan "une alternative politique est possible" : du travail exploité pour tous, des "bons" services publics" etc. ? Aucune de ces solutions ne contient le moindre début de "dépassement du capitalisme", c’est-à-dire d’éradication des causes de cette situation ; elles prétendent au contraire préparer ce dépassement par le mythe d’une société démocratique assagie, un capitalisme propre... un cachet d’aspirine pour une jambe de bois vermoulu.

La question n’est pas de prétendre que ces actes de destruction sont "lucides" ou "révolutionnaires", mais sûrement moins encore de les amener à "la conscience politique" : celle de ceux qui n’ont pas davantage de solutions dans ce système social ? Il suffit de constater qu’ils sont absolument désillusionnés par tous ces mensonges politiciens d’où qu’ils viennent, et qu’ils traduisent en actes et sans verbe le refus total d’une société non amendable, le refus de tout aménagement politique et social dans son cadre.

S’ils font "peur", au-delà des inconvénients immédiats pour ceux dont la voiture, l’école ou la mairie brûlent, n’est-ce pas parce qu’ils montrent à TOUS les limites de ce qui peut seulement être proposé à TOUS dans le cadre capitaliste, les limites d’un autre monde possible tant que la question révolutionnaire ne sera pas posée massivement.

Toujours est-il qu’à travers la condamnation unanime des "violences urbaines", pointe le consensus sur celle de toute action insurrectionnelle : la gauche communiste est décidément bien malade de son histoire.

P.