Accueil > ... > Forum 49010

> nationalisation et renationalisation

19 février 2006, 22:17

C’est valable sauf que pour ma part, je ne me sents pas multi-compétent, ce qui revient à dire que je ne suis pas toujours à même de tout analyser, si ce n’est au final, la réalisation du produit suivant une chaîne d’organisation logique parfois complexe. Partager les compétences ne signifie pas les posséder toutes : savoir gonfler un pneu d’avion ne signifie pas pour autant être en mesure de le piloter ou de prendre les bonnes décisions au bon moment. Cela n’est pas forcément en tous les cas un critère d’éfficacité et de survie. Il y a un contrat entre les différents partenaires du projet, c’est lui qui doit être préservé et respecté avant tout. La coopération, l’intéret mutuel, pas l’exploitation.

(Sur la démocratie dans les entreprises en remplacement du système despotique qui fixe leur fonctionement et des dangers permanents qu’elles font peser sur les sociétés)

Tu tournes autour de la question de la démocratie dans l’entreprise avec des arguments qui peuvent servir (et qui servent à certains) à la refuser dans la société.
A ce que je sache, être actionnaire n’est pas non plus une competence particulière pour fabriquer des voitures, ni gerer une entreprise...

Et pourtant les actionnaires controlent l’entreprise (même si des fois ils se font couillonner par "leur" PDG)...
Comme d’ailleurs des électeurs peuvent se faire ballader par leurs élus...

Mais pour les salariés et donc pour le despotisme originel et permanent d’habitudes de pouvoir sur les autres, il n’y a pas de démocratie.
Le contrat, qui est une forme differente de la relation humaine, pour être profitable à tous, necessite des égaux.
Une entreprise et un salarié ne le sont pas.

La démocratie n’implique pas que les citoyens sachent gérés un état, mais elle est quand même plus éfficace que les sociétés qui s’en privent.
Et elle sera plus efficace que les entreprises capitalistes qui fonctionnent sur le vote censitaire et proportionnel.

Le problème que tu as c’est que tu sembles tolerer des entreprises ce que tu ne supportes pas d’un état.
Puis-je faire remarquer que les entreprises fonctionnent essentiellement comme des états dictatoriaux, et plient de fait, les démocraties et le fonctionement des sociétés à leurs interets par leur puissance corruptive.
Prends le fonctionnement de toute grande entreprise internationale : C’est une bureaucratie qui planifie sa production à l’échelle mondiale, planifie sa gestion au travers un système de caporalisation avec des traits d’autoritarismes qui seraient souvent ridicules si ils n’étaient pas dangereux pour les hommes et les femmes qui le subissent.
Rien de démocratique là, et c’est sans frein autre que la guerre economique.
Ainsi les entreprises pétrolières despotiques n’ont pas eu besoin d’entreprises d’état corrompues pour corrompre un gouvernement et le plier à ces interets dans une guerre ...

D’ailleurs sans la menace "soviétique" le monde continue son torrent de guerres et de violences.

Civiliser ce monde c’est également ne pas laisser faire le marché pour empêcher la marche à la guerre et aux développements désordonnés, c’est sortir par le haut, imposer des fonctionements démocratiques aux organisations despotiques de la même façon que des armées durent liberer autrefois des populations du despotisme, des peuples faire des révolutions.

A la chûte de l’URSS on a pu tenter de nous faire croire que c’était fini, la fin de l’histoire, qu’enfin le monde pourrait avancer d’un pas serein. On s’apperçoit maintenant qu’il n’en est rien. la marche du monde est toujours aussi chaotique et dangereuse pour les sociétés humaines.

Et un des plus grand dangers demeurent les centres de la puissance economique que sont les entreprises despotiques qui, de nombreuses fois, au nom de la recherche d’interets fous et délirants ont franchi le pas de l’appui à des régimes criminels aussi meurtriers que ceux issus de systèmes bureaucratiques...

Ces empires, ces entreprises capitalistes, sont dangereux pour l’humanité.
Les mettre sous contrôle des hommes (et pas seulement theoriquement) est indispensable.

Les innombrables manquements à l’humanité la plus simple sont monaie courante dans les grands trusts mondiaux du pétrole, corruption, achats de dictateurs, maneuvres , pollutions, etc , montrent que la concurence ne régule nullement leurs turpitudes, du moins pas suffisemment.

Le liberalisme economique par son silence sur l’absence de liberté réelle des hommes dans les entreprises montre le peu de confiance qu’il a dans la démocratie et les principes démocratiques.

Il en est l’énemi irreductible comme le sont les hommes dirigeant tout système hierarchisé à l’exces...L’habitude de violence interne, d’esprit anti-democratique interne contribuent à des pressions anti-democratiques sur le monde exterieur. les habitudes de hierarchisation et d’inégalité dans la répartition des richesses produites, l’exploitation capitaliste, conduisent à de sordides habitudes de relation avec le monde exterieur à l’entreprise géante.

Le monde peut mieux faire et il en est , en quelque sorte, obligé. Ne serait-ce que pour des raisons environementales. le libre marché, tel qu’il est, poussant le monde à l’abime.

Rien que les choix corruptifs sur le controle des substances chimiques, sur les OGM, montrent le danger persistant que fait peser sur le monde la domination des principes du liberalisme economique.
La mode qui consiste à affaiblir la force et les moyens de la démocratie au profit de ce qui est appellé la liberté des entreprises, est dangereuse pour l’humanité.

Copas