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Vous critiquez l’Economie sociale et solidaire mais n’osez pas vous dire écosocialiste !

2 janvier 2008, 17:17

Bonjour,

Quelques avis :

Certes les entreprises d’ESS appartiennent à leurs sociétaires mais la question de la participation des salariés pose problème car elle n’est pas à la hauteur des valeurs démocratiques affichées.

je ne vois pas dans votre texte (Mais peut être est ce ailleurs ?) les freins, ou plutôt les limites qui empêchent d’aller aussi loin que vous le souhaitiez dans la participation des salariés à la démocratie de l’entreprise. En est on encore à ce que la coopération ouvrière reste une "auto exploitation de la classe ouvrière" ?

Face aux attaques du service publique les structures de l’ESS servent souvent de palliatifs aux désengagement de l’Etat.

Ne confondons pas les structures souvent associatives qui viennent en complément / remplacement / innovation de l’intervention de l’Etat. L’ESS comporte aussi une part non négligeable de structures dans le domaine marchand, qui mélangent démocratie et production. Même si ce n’est pas simple !

Les régles patronales et les rapports sociaux capital/travail n’y sont pas absents. Ainsi le le travail précaire y est évalué à 50%. Les salaires moyens sont inférieurs de 10% au salaire moyen des branches.

Les études démontrent que les plus faibles salaires sont supérieurs de 10% et les plus hauts inférieurs du même pourcentage, à responsabilité égale. Sur la précarité des postes, elle est surtout vraie, là encore, dans le domaine associatif. Mais elle est souvent acceptée et assumée collectivement par la structure et le salarié. Ce qui n’empêchent pas les dérapages, et les conflits.

L’ESS porte donc mal son nom puisqu’ elle est la porte ouverte au démantèlement du Code du travail. Cette hypocrisie se vérifie par le décalage entre les valeurs affichées et la concrétisation sur le terrain.

Cessons de banaliser ceux qui nous sont le plus proches... Au risque de se retrouver tout seul...

A ce titre nous pointons les critiques suivantes : recherche de la performance financière, éloignement de la réponse aux besoins des adhérents, mise en concurrence (mutuelles et institutions de prévoyance sur les contrats collectifs par exemple)

Pas faux... Sauf pour la recherche de satisfaction des besoins des adhérents, puisque leurs représentants sont les décideurs...

Au delà de la critique nécessaire, et souvent juste, posons nous aussi la question de l’investissement des lieux démocratiques. La démocratie ne s’use que si l’on ne s’en sert pas... utilisons les lieux laissés aux adhérents / sociétaires / coopérateurs pour porter notre voix, nos voix et ainsi accompagner (Ouh, le vilain mot !) et participer au développement d’une étape (peut être) intermédiaire, mais de toute façon, utile dans l’immédait : le développement d’un système économique différent et plus humain.

Guillaume Chocteau, salarié associatif précaire
Http ://www.ressources-solidaires.org