Accueil > ... > Forum 69248

> Déclaration de Marie-George Buffet : Rassemblons-nous et nous gagnerons !

31 mai 2006, 19:57

pour copas à méditer ???
Le 30 mai a eu lieu une rencontre antre le PCF et la LCR, également au siège du PCF. Cette réunion faisait suite à une lettre que la LCR avait adressée au PCF le 12 mai.
Dans ce courrier, la LCR affirme qu’elle est “ favorable à des candidatures unitaires de rassemblement antilibéral et anticapitaliste ” et que “ ce qui est prioritaire, avant la question du candidat à la présidentielle, est : quel programme nous devons défendre dans ces élections et dans quel cadre d’alliance politique ”. Selon elle, un tel rassemblement est incompatible avec le fait d’“ envisager la préparation d’une alternance avec la direction du PS ”, comme le PCF “ semble vouloir le faire ”. Sa lettre posait plusieurs questions à ce propos en demandant des réponses qui ne se réduisent pas à des “ formules elliptiques ”.
Notre délégation a répondu à toutes les questions factuelles posées dans cette lettre (voulez-vous faire comme en Italie, conclure une alliance avec le PS pour les législatives, etc.) en rappelant simplement la réalité de notre politique et a élargi le débat. La vraie question est celle de l’objectif, de l’ambition que nous nous donnons : alors que le 29 mai ou le mouvement anti-CPE, par exemple, ont montré que le refus des politiques libérales est majoritaire chez les salariés, les électeurs de gauche, voulons-nous ou non travailler à une dynamique populaire donnant leur expression politique à ces exigences de rupture avec le libéralisme. Dire au départ : “ Nous ne gouvernerons pas avec le PS ” (c’est-à-dire : “ Quoi qu’il arrive, nous ne gouvernerons pas ”), c’est expliquer que, de toute façon, ces exigences ne prévaudront pas et que le pouvoir doit revenir de droit au social-libéralisme, ce qui est le meilleur service à rendre au “ vote utile ” et à la biporalisation. Autre chose est de préciser dans quelles conditions (quelle politique et quel rapport des forces) une telle hypothèse pourrait se présenter. Le PCF n’a plus pour stratégie de “ faire pression ” sur le PS : il s’inscrirait dans une construction majoritaire et gouvernementale dès lors qu’elle permettrait la mise en œuvre d’une politique faisant droit aux exigences antilibérales.
La délégation de la LCR a affirmé jusqu’au bout qu’“ on ne peut pas inverser le rapport des forces ”. Mais cette discussion l’a conduite à reconnaître qu’il faut préciser ce que nous entendons par “ politique de rupture avec le libéralisme, être dans une dynamique majoritaire et la porter ” (Pierre-François Grond, représentant la majorité de la direction). Pour Christian Picquet (minorité), “ il faut proposer une politique et affirmer que nous serons d’un gouvernement qui ira dans ce sens, mais pas d’un gouvernement qui ira à l’encontre ”.
Le fait que cette question n’est pas insurmontable met d’autant plus en évidence la contradiction entre la volonté proclamée de la LCR de parvenir à des candidatures unitaires antilibérales et le choix de la majorité de sa direction de ne pas être partie prenante de la construction d’un rassemblement le permettant et de présenter la candidature d’Olivier Besancenot à la présidentielle en juin. Notre délégation a insisté sur la lourde responsabilité que prendrait la LCR si cette décision de rompre avec ce rassemblement de toutes les forces antilibérales de gauche était confirmée