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> Pour Chérèque, Royal a "raison"

7 juin 2006, 11:02

Je ne sais plus qui disait : "le philosophe est celui qui pose les bonnes questions, pas forcément celui qui apporte des réponses"

Dans cette maxime, ce qui n’est pas dit car c’est une évidence, c’est que le philosophe (le vrai) n’est pas en général du côté du pouvoir, mais se situe plutôt en analyste critique de celui-ci. Ainsi, poser une bonne question (au sens du philosophe), c’est introduire un peu de doute, de septicisme dans les certitudes des puissants.

Mais dès lors que l’on n’est pas comme le philosophe, poser une soit-disant "bonne question" devient alors plus que suspect. De fait, la façon de formuler la question est déjà une prise de position en soit. Aborder le problème de la délinquance sous l’angle de la sécurité, c’est s’inscrire dans une politique sécuritaire. C’est occulter les autres dimensions du problème : discrimination, violences policières rascistes, inégalité des chances, ...

Dès lors, dire : "Mme Royal pose les bonnes questions" revient à dire "Mme Royal apporte les bonnes réponses". Et, n’en déplaise à M. Chérèque, on ne peut pas se contenter d’une pensée aussi sommaire. Il ne s’agit pas en l’occurrence de "poser les bonnes questions", mais d’aborder le problème dans sa totalité et dans sa complexité, afin d’élaborer des orientations possibles, orientations qui devront être passées au cribles de nos INVARIANTS REPUBLICAINS : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE... et aussi SOLIDARITE, LAICITE.

J’ai dit.

RC de Toulouse.