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> José Bové met en garde contre "ceux qui sèment la division"

3 juillet 2006, 10:06

"Pourquoi hors partis politique ?"
Parce que José Bové est "hors partis politiques", et ainsi c’est une façon de dire que c’est lui qui doit être candidat ! José est "unitaire" pour trois, mais fixe lui-même les critères qui proposent de trancher... en son unique faveur. je ne dis pas que Bové ne peut pas être le candidat unitaire, mais du point de vue de la méthode, la ficelle est un peu grosse et relève d’une certaine mauvaise foi. (les conseillers de Bové ne sont pas toujours de bon "conseil"). L’argument que seul une personne hors des partis communistes peut accéder à l’Elysée est un chef d’oeuvre : Pourquoi Bové, x fois condamné et ancien taulard serait-il plus crédible qu’une ancienne Ministre de la République ? Avez-vous déjà discuté avec des vieux tontons ou des vieilles tatas de votre famille, lors d’un de ces repas de familles où toutes les sensibilités politiques sont pratiquement représentées, de José Bové (y compris avec des gens de gauche "modérés") : José Bové c’est le diable incarné, le provocateur, le populiste déchaîné... alors Bové, candidature plus "crédible" que Besancenot ou Buffet pour être "élyséable", vous repasserez !
Ces ruses - "ceux qui sèment la division" etc., et il n’y a qu’une candidature possible : la mienne - de maquignons de brebis, sont un peu naïves. Encore une fois il faut bien comprendre le rôle des "conseillers de Bové" : proches de la social-démocratie, anti-communistes par tradition, ils souhaitent neutraliser le pôle communiste (PCF et extrême-gauche), en imposant un Bové, qui, toujours très "perso" dans sa manière de faire (parlez-en à ses amis de la confédération paysanne) se concentrerait exclusivement sur ses thèmes de prédilection (l’OMC, la PAC, l’international etc.), sujets certes très importants, mais qui présenteraient aussi l’avantage, qu’étant très techniques, et en apparence éloignés des sujets plus immédiats (déficit de la sécu, l’urgence des renationalisations, l’école, les finances des collectivités territoriales, le changement de Constitution etc.), masqueraient les divergeances les plus fortes (et les antagonismes) avec le programme du candidat social-libéral. Et en plus, Bové, futur Ministre de la Coopération d’un gouvernement PS, c’est vrai que c’est plus crédible que Besancenot, futur Ministre des PTT ou de la jeunesse et des sports !
Sauf qu’il n’y a qu’un "vice" caché dans cette démarche : Bové sans le PCF, la LCR, les syndicalistes ouvriers, la jeunesse des quartiers etc. c’est pas 10%, c’est 3 ou 4%. Bové tout seul, c’est la concurrence avec les verts, avec le candidat des jeunes, celui des immigrés et des gens d’outre-mer, celui de LO...
Par contre le rassemblement des acteurs du Non de gauche le 29 mai, c’est peut-être pas, et sans doute pas le deuxième tour et l’Elysée (arrêtons de nous illusionner sur le caractère démocratique de ce sytème ! Comme disent souvent les anarchistes, si les élections étaient libres, ça ferait longtemps qu’elles seraient supprimées), mais c’est un score qui peut dépasser les 15%, une victoire assurée du candidat social-libéral au deuxième tour, certes (mais c’’est quand même barrage à Sarkozy et aux tenants de la guerre civile préventive en France), mais avec un poids politique, qui sera un formidable encouragements aux luttes, contre tous les programmes néo-libéraux de Bruxelles/ paris/ londres / Francfort , dans cette espèce de "nébuleuse" où se trouve aujourd’hui le pouvoir réel (n’oublions pas que toutes les Lois importantes "enregistrées" au Palais-Bourbon (un peu comme le parlement d’ancien régime "enregistrait" les ordonnances royales) sont la "transposition en droit interne" de Règlements de la commission de Bruxelles (sur les privatisations, le démantèlement de la sécu, la dénationalisation des transports, de l’éducation et de l’université, la concurrence/dumping fiscale entre états etc. etc.), ou l’application de traités internationaux (d’origine américaine le plus souvent), qui s’imposent au droit international (Schengen, Traité de palerme induisant les Lois perben I et II, traités commerciaux etc.). Seuls de puissants mouvements sociaux "européens" (mais commençant fatalement dans un pays particulier), sur un cycle assez long, et débouchant fatalement sur des crises institutionnelles profondes dans divers pays (que l’on pourra appeler "révolutions") pourront "déconstruire" le système de Pouvoir capitaliste en Europe. De ce point de vue, José Bové , personnellement, qui adopte d’entrée de jeu une vision européenne et mondiale de ces questions, se montre sans doute plus lucide que Buffet et Besancenot. Mais si c’est pour la jouer "petit-bras" et céder aux sirènes de ses "conseillers", il a tout faux. Et l’argument du candidat le plus "élyséable", est de ce point de vue complètement absurde et en contradiction avec l’analyse "multipolaire" et déterritorialisé du pouvoir capitaliste aujourd’hui (Bové va sans doute mieux négocier l’approvisionnement en gaz avec Poutine que tel ou tel tartempion de la classe médiatico-parlementaire ?!). L’enjeu de cette élection est "la reconquête de l’hégémonie culturelle", et pas une redistribution des rôles à l’intérieur d’une classe médiatico-parlementaire qui ne peut être que soumise pieds et poings liés aux intérêts technologiques, financiers, culturels, idéologiques du Capital européen. La stratégie est à 10 ou 15 ans. A un niveau tactique, les premières victoires (augmentation significative des revenus des plus pauvres, renationalisation et taxation des riches, lutte anti-corruption, sortie progressive de Maastricht, fin des OGM etc.) se feront avec une forte Opposition, et non avec une Faible participation de nos organisations. Le débat entre les 3 composantes, il me semble, n’est donc pas une simple querelle de personnes, ou des divergences de tactique électorale : il recouvre des vrais enjeux de stratégie politique et donc "d’analyse réelle de la situation réelle". Même si des divergences subsistent (ce qui est évident et naturel - à l’intérieur même des partis et des mouvances, il y a des doutes, des différences, des incertitudes...), si ces dirigeants réfléchissent réellement par eux-mêmes, un compromis satisfaisant sera possible et l’union réalisée. Si l’union ne se réalise pas - a contrario - ce sera le signe que ce sont des "têtes molles", des icones placées là par le hasard des jeux d’appareils médiatiques et partidaires, incapables de réelle pensée, donc incapable de réelle action, en dehors de l’agitation mécanique de VRP d’une marque, d’une enseigne, bref de quelque chose de complètement vide et factice. Et alors, les masses et les militants devront en tirer toutes les conséquences.