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20 septembre 2006, 19:12

MA BATAILLE DE VALMY !!!

Un peu après 13H j’ai quitté Vitry-le-François, la plus grande capitale rose du Perthois du Monde. J’ai longé la Saulx (qui se jette dans la Marne, à la sortie de Vitry) et son étroite plaine alluviale près de 20 kilomètres, ainsi que les Côtes de Champagne où les vendangeurs s’activaient sous le soleil libéré des brouillards matinaux. Parvenu sur le plateaux crayeux, j’ai plongé vers la foreêt d’Argonne, ses lacs et ses étangs dès qu’on aborde Givry en Argonne, c’est à dire à la moitié du chemin. Parvenu à Sainte Ménehould (capitale du pieds de cochon ! eh oui, on a des capitales partout et pour nous paris c’est un peu surfait !), j’ai bifurqué vers une succession de plateaux assez peu élevés (environ 200 mètres) pour parvenir à l’heure à Valmy (à 62 kilomètres de chez moi) au stationnement dans le parc à voitures après la statue du Général Miranda et le buste de Simon Bolivar qui lui fait face. Ah Ah, surprise ! Je vais vous en dire plus, mais soyez patients.
Il faut vous dire que je suis passé près d’un sous-bois où gambadait une compagnie de gardes mobiles (4 ou 5 autocars et un nombre certains de voitures de gendarmerie). Tout çà était très bon enfant, et les personnes du pays nous regardaient avec une curiosité étonnée...

J’ai pris mon écharpe rouge, ma casquette CGT, mon drapeau CGT, mon appareil photographique et j’ai escaladé le grand escalier qui mène au plateau, au pieds du moulin. C’est pas le moulin d’origine, c’est le 4° depuis 1792, l’avant-dernier ayant été disloqué par la tempête de décembre 1999. Celui-ci, sur le modèle réel, a été inauguré l’an passé le même jour par MAM !
Bref, il y avait déjà une grande variété de drapeaux et de militants. Un peu moins de 500 selon les organisateurs (je ne sais pas selon la police, mais c’est des menteurs), et beaucoup de PCF, de CGT et de MJCF. En tout, une vingtaine de partis de gauche (PCF, PS) mais aucun de droite, de syndicats (CGT, UNEF, FSU, UNSA) et des associations (ATTAC, LICRA, Fils de Valmy, etc.)... et pas un faf !
Comme 214 ans plus tôt, ce fut une vraie bataille de Valmy. En 1792, on montrait ses muscles en tirant au canon de Gribeauval sur l’adversaire à moins de 2 kilomètres, et on faisait grand raffut avec les fantassins criant et chantant "Vive la Nation !", des torches, etc. C’est dire qu’il n’y a pratiquement pas eu de contact avec Le Pen et ses chemises brunes du F-Haine. Il paraît que le rapport des forces était si défavorable qu’il fut contraint de réduire ses ambitions. Nous sommes restés maîtres du terrain.

On a donc écouté des discours sonorisés par le camion de l’UD CGT-51, d’abord d’un Sénateur PCF de Seine et Marne (Claude BILLOUX ?) très bien et très rassembleur antilibéral, porteur des valeurs et revendications populaires des sans-culottes ; puis celui d’Adeline HAZAN, Députée européenne PS qui fut écoutée poliment, du Secrétaire général de l’UD CGT-51 Jean-Pierre LANGLET, très combatif et détaillant ce que les sans-culottes travailleuses et travailleurs d’aujourd’hui attendent des politiques pour éviter un nouveau 21 avril 2002 (le meilleur discours de l’après midi à mon avis), puis un discours intéressant du représentant du Grand Orient de France, puis un discours très anti "social traître" (il a prononcé l’expression !) du représentant de la JC qui fut un peu hué par le MJS mais félicité par la CNT tandis que les militants communistes étaient brutalement très absorbés par les lacets de leurs chaussures !
C’était très beau toutes ces couleurs républicaines et révolutionnaires, se détachant sur le ciel bleu et la campagne qu’on voyait 40 kilomètres à la ronde autour du plateau d’à peu près un kilomètre de long, le moulin à un bout et le monument de Kellermann à l’autre bout...
Moi je voyais de là, les éoliennes de Francheville et La Chaussée sur Marne (à 10 kilomètres de chez moi.

Un mot quand même, maintenant, sur Miranda et Bolivar. Il faut savoir que Miranda était un général Vénézuelien (qui combattit ensuite sous les ordres de Bolivar pour libérer son pays) nommé sur conseils de Danton (un champenois de l’Aube) brigadier général dans l’armée de la Meuse. C’est lui qui commandait l’accès à la plaine champenoise (et à Chateau-Thierry, puis Paris) au débouché de la vallée de l’Aisne (confluant avec l’Aire) à Grandpré, au milieu de l’Argonne, magnifique massif forestier de 70 kilomètres de long sur 10 à 15 de large. C’est lui qui prit le gros des 112000 envahisseurs prussiens, autrichiens et émigrés sur le dos, alors que Kellermann et Dumouriez n’avaient à opposer que 50000 hommes armés de manière hétéroclite. La retraite de BRUNSCHWIK a donc été une victoire stratégique et morale énorme. Le lendemain était proclamée (mais pas très haut et fort tout de même) la République.

J’ai pris beaucoup de photographies du site... Je me suis promené autour des monuments superbe et j’ai regardé qui avait mis des gerbes de fleurs sur la stèle de Kellermann...
Puis j’ai refait le chemin en sens inverse, rentrant chez moi vers 17H30...
Mon chien Lulu était si content que me manifestant sa joie en me sautant dessus et me mettant ses pattes de devant sur les épaules, il m’a arraché mon pull ! C’est pas grave, si peu de dégâts pour une si grande bataille !
Maintenant je bois un café et je tappe sur l’ordinateur (non pas sur Nordine AÏTEUR : je respecte tout le monde, avec ou sans papier) cette petite histoire de la grande histoire pour vous.
Je referai "un sujet" sur çà en tribune ce soir si j’ai fini mon compte rendu d’entretien préalable au licenciement d’hier.
Voilà, cher-e-s tous !
À nous de faire frctifier tout çà pour proclamer la 6° République !

Fraternité,

NOSE DE CHAMPAGNE