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1er octobre 2006, 10:52

LE DERAPAGE RACISTE

Le dérapage opère une "sortie de route" : on quitte lechamp de l’expression - "scientifique" ou idéologique - d’une opinion à la dévalorisation raciste des individus.

1 - Il est évident que l’on peut critiquer les religions toutes les religions.
Il est d’ailleurs aisé de trouver de quoi le faire.
Mais la critique de la religion doit rester la critique de la religion.
Ce qui ne signifie d’ailleurs pas s’en tenir à la critique des seuls textes sacrés.
Les pratiques issues de la religion peuvent aussi être critiquées. Pourtant les pratiques sont bien au plus près des individus qui les appliquent. Ce qui peut conduire au dérapage raciste.

2- le racisme n’est reste pas à la critique de la religion.
Le texte de telle religion contient des éléments de violence. Soit.
Ou même "le texte de telle ou telle religion contient beaucoup plus d’éléments négatifs que positifs"
Là encore pas de problème. On a le droit d’opinion.

3 - La pensée raciste va plus loin que de dire son opinion sur une religion.
Elle passe au réel en globalisant. Elle affecte le négatif à des personnes mais sans distinction.
Ce n’est plus la religion qui est concernée.
Ce n’est plus une opinion.

4 - Voici ce que dit la pensée raciste :
Les gens de tel continent sont adeptes de telle religion dont j’ai dit tout le mal.
Là ce sont bien les croyants eux même qui sont qualifiés négativement.
Cet essentialisation d’une religion combinée à l’essentialisation d’un peuple suffit pour dire ce n’est plus une critique de la religion, une opinion mais une insulte raciste.

5 - Mais bien souvent le racisme va plus loin.
La critique de la religion n’est qu’un point de départ.
Ils disent :
Tel peuple croit en une mauvaise religion
mais aussi tel autre peuple croit en une bonne religion.
Nous sommes dans le cas d’une comparaison hiérarchisante classique du racisme.

Et après il faudrait s’étonner qu’il n’y ait pas réaction.
Le progrès de la réaction est d’éviter la réaction violente compréhensible
et de passer par un procès juridique
mais si le procès n’est plus concevable
alors il reste la réparation violente.

Christian Delarue MRAP