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FOU de BASSAN : OU SONT LES FOUS ? le café sera-t-il ouvert ?

28 décembre 2006, 15:10

SALUTATOUS !

On était trois - Victor, Marco et moi - pour tracter... un peu plus d’une heure et demie... Bon accueil avec un peu de curiosité... mais pas de contact très prolongé à cause du froid.
Après, un petit café au Touquet’s, et on est rentrés faire nos tambouilles...

Victor m’a dit qu’il trouvait que les événements dans l’AU lui faisaient penser au roman de Malraux "la condition humaine". Cela se passe à Shanghaï en 1927. Les nationalistes du Kuomintang de Tchang Kaï-Chek marchent sur la ville pour s’assurer ce point stratégique. Les communistes décident de les aider en organisant le soulèvement des ouvriers de la ville portuaire, contre les milieux d’affaires occidentaux (parmi lesquels les français) et chinois...
Pendant le soulèvement, Tchang Kaï-Chek prend ombrage de cette aide qui le gêne dans sa conquête du pouvoir et se retourne contre ses alliés. Il fait assassiner des milliers de communistes, réservant aux chefs le supplice d’être balancés vivants dans les foyers des locomotives. C’est notamment le sort réservé à cet internationaliste vétéran de la révolution d’octobre KATOW...

J’arrive ici et qu’est-ce que je vois ? Qu’Estéban sort tout droit de l’école des Hautes Études Commerciales pour s’auto-promotionner sur le marché de la séduction !
Claude, tu as raison de dénoncer cette privatisation rampante !
Estéban, on le voit pas pendant des jours et des jours, et brusquement le voici sapé comme un dandy, en costume trois-pièces, pour se faire valoir comme grand capitaine d’industrie...
Explique-toi, Estéban !
En attendant, moi je vous chante

"LE CHANT DES OUVRIERS

Nous dont la lampe, le matin,
Au clairon du coq se rallume,
Nous qu’un avenir incertain
Ramène avant l’aube à l’enclume

Nous qui, des bras, des pieds, des mains,
De tout le corps luttons sans cesse,
Sans abriter nos lendemains,
Contre le froid et la vieillesse

[Refrain]
Aimons-nous et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde
Que le canon se taise ou gronde
Buvons, buvons, buvons
À l’indépendance du monde !

Nos bras sans relâche tendus
Aux flots jaloux, au sol avare,
Ravissent leurs trésors perdus,
Ce qui nourrit et ce qui pare :
Perles, diamants et métaux,
Fruits du coteau, grain de de la plaine ;
Pauvres moutons, quels bons manteaux
Il se tisseavec votre laine !

Aimons-nous et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde
Que le canon se taise ou gronde
Buvons, buvons, buvons
À l’indépendance du monde !

Quel fruit tirons-nous des labeurs
Qui courbentnos maigres échines ?
Où vont les flots de nos sueurs !
Nous ne sommes que des machines
Nos Babel montent jusqu’au ciel,
La terrenous doit ses merveilles :
Dès qu’elles ont fini le miel
Le maître chasse les abeilles...

Aimons-nous et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde
Que le canon se taise ou gronde
Buvons, buvons, buvons
À l’indépendance du monde !

Au fils chétif d’un étranger
Nos femmes tendent leurs mamelles
Et lui, plus tard, croit déroger
En daignant s’asseoir auprès d’elles
De nos jours, le droit du seigneur
Pèse sur nous, plus despotique :
Nos filles vendent leur honneur
Aux derniers coutauds de boutique

Aimons-nous et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde
Que le canon se taise ou gronde
Buvons, buvons, buvons
À l’indépendance du monde !

Mal vêtus, logés dans des trous,
Sous les combles, dans les décombres,
Nous vivons avec les hiboux
Et les larrons, amis des ombres ;
Cependant notre sang vermeil
Coule impétueux dans nos veines ;
Nous nous plairions au grand soleil
Et sous les rameaux verts des chênes

Aimons-nous et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde
Que le canon se taise ou gronde
Buvons, buvons, buvons
À l’indépendance du monde !

À chaque fois que par torrents
Notre sang coule sur le monde
C’est toujours pour quelques tyrans
Que cette rosée est féconde ;
Ménageons-le dorénavant
L’amour est plus fort que la guerre ;
En attendant qu’un meilleur vent
Souffle du ciel ou de la terre

Aimons-nous et quand nous pouvons
Nous unir pour boire à la ronde
Que le canon se taise ou gronde
Buvons, buvons, buvons
À l’indépendance du monde !"

Cette chanson à la gloire de la Révolution de 1848 a été écrite par Pierre DUPONT (1821-1870).

Là, je vais à la Mairie accompagner un garçon de 21 ans pour se faire inscrire pour les élections.
Je repasse au Fou dans une heure ou deux... Préparez-moi un verre de vin-chaud avec cannelle.
Ciao et fraternité,

NOSE