Accueil > ... > Forum 127669

Confédérons-nous

5 janvier 2007, 19:23

Salut, Eric Coquerel et salut Mars !

A quel moment le PS a-t-il commencé sa mortifère mutation en auxiliaire du libéralisme ? Lors des assises de Grenoble, en 1974, quand le ralliement de Rocard a bouleversé les rapports de force au sein du parti puis au sein de la gauche entière dont l’ancrage dans les fondements du socialisme a dès lors été durablement compromis.

On assiste aujourd’hui à un mouvement similaire, mais cette fois en forme d’aboutissement d’un lent processus, avec l’adhésion en masse de "supporters" libéralisants, avec l’intégration à l’équipe Royal de membres de la "société civile", le tout s’abattant comme une chape de plomb sur le PS qui ne parvient même plus à faire émerger ce qu’il avait à grand peine élaboré pour son fameux "programme".

Nul doute qu’on est en chemin vers une alliance objective avec un centre mou dont le PS constitue déjà l’une des ailes bientôt motrices.

Rien n’a pu endiguer cette progression, rien n’a pu, au cours de ces trente années, contenir les dérives d’abord social-démocrates puis franchement libérales. Les Poperen, Chevènement, Emmanuelli, Joxe puis aujourd’hui les Mélanchon, Filoche, Vidalies, Généreux et consort se sont avec plus ou moins de résistance laissés engloutir par la voracité d’un système bien huilé et dont la méthode Hollande est parfaitement représentative.

Le PC lui-même s’est trouvé atteint et n’aura pas su mettre en œuvre le moindre mécanisme de défense. Cédant aux sirènes de la récupération il s’est laissé travestir avec les oripeaux d’un pouvoir illusoire ; à tel point qu’il vient de céder aux mêmes tropismes, quitte à lâcher la proie pour l’ombre. Tout juste parvient-il à maintenir un vague discours néomarxiste qu’il n’ose d’ailleurs pas même revendiquer. Demain sera "d’orange amère"pour nos camarades ! alors qu’ils auraient pu constituer le nerf d’une formidable poussée de gauche, contribuer à la structurer, reconquérir une crédibilité.

Il n’est plus temps d’épiloguer. Du moins tirons les leçons de ce long et retentissant échec. Demandons-nous si le moribond peut encore servir, si le souffle qu’il exhalera peut-être encore, à l’issue du premier tour, ne pourrait faire au moins frémir quelque voilure. Y aurait-il absurdité à envisager, plutôt que la fédération suggérée par l’ami Coquerel, un décisif renforcement du PCF, une sorte de nouvel Epinay qui tiendrait compte des écueils, revisiterait le concept de "parti"… Je rêve à haute ligne !

Le PCF n’est certes pas disposé à une telle révolution mais qu’en sera-t-il demain ? Aura-t-il uniquement les moyens de se saborder ? Pourra-t-il, pour le temps qu’il lui restera, continuer d’ignorer les forces potentielles qui l’entourent, de croire qu’il peut en tirer la substantifique moelle sans jamais la moindre greffe ???

Le PCF n’entend-il pas l’écho des avertissements de Rosa Luxemburg ???

D’accord, toujours le rêve… mais pour l’instant c’est plutôt le cauchemar ! Alors… on y pense ? on réfléchit ? On ose ?

Mais pendant ce temps … quid de ceux qui n’ont justement pas le temps d’attendre ????

Muncerus