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Pour le "FOU DE BASSAN" : "Ne touchez pas au pinard, Bordel !"

11 juin 2009, 15:37, par TATARD

Les vins français malades de leur œnologie

François TATARD (1932) a participé, dans les années 1960, dans une grande maison de Champagne à l’expérience suivante :
Des bouteilles, prêtes à être munies de leur bouchon de commercialisation habituel ont été goûtées, puis capsulées en deux lots.
Le premier avec des capsules en inox et joint de liège, le second avec ces même capsules mais joints en polyéthylène à garantie alimentaire.
Après dégustations comparées, il apparut nettement, avant une semaine, que les vins à joint polyéthylène de bouchage, avaient rajeuni et perdu toutes leurs qualités mûries par vieillissement.
On constate que les vins, actuellement bouchés par des polyéthylènes expansés serrés, deviennent acides, aigres et sans saveur en assez peu de temps. Les vins chiliens en font la triste expérience imitée, comme d’habitude, par les vins français.
Les chimistes de RHONE POULENC autant que les responsables des grands laboratoires œnologiques n’étaient pas surpris de ces résultats qu’ils expliquaient par la migration bien connue des éthers aromatiques au sein de la matière de synthèse. Ces éthers, en traces non mesurables, ont un pouvoir dissolvant au contact des macromolécules artificielles.

1960 – achat d’une bouteille de vin chez l’épicier de quartier

La recette était simple quand on connaissait les habitudes du commerçant. Lorsque le casier à bouteille était en voie d’épuisement, le livreur venait recharger en empilant sa livraison sur ce qu’il restait au fond du casier. Il fallait, discrètement, fouiller vers le fond et mirer le flacon poussiéreux à l’étiquette défraîchie. Si l’on constatait la présence d’une « queue de renard », bien collée sur le verre, on pouvait être certain du bon choix. Ce dépôt adhésif était le résultat d’une fermentation de vieillissement favorisée par un bon taux d’alcool. Le vin blanc y prenait un goût de Xeres et le vin rouge atteignait des performances de qualité exceptionnelles. Bien sûr, les vins au litre ne permettaient pas cela, mais des bouteilles de vins d’Algérie, très bon marché, étaient capables de ces prouesses. Les professionnels, œnologues avertis, expliquaient que le bas prix de ces vins ne justifiait pas les tripotages des vins « chics ». C’est, peut-être, parce qu’on avait laissé faire la nature qu’on arrivait à cet idéal.

Nos vins sont malades de notre oenologie et de nos vinifications "scientifiques". On citera comme causes de la dégradation de leurs qualités ancestrales :
Les mélanges abusifs de raisins noirs et blancs, les filtrages excessifs, les ajouts d’acides tartriques, les excès des bisulfites, les fermentations malo-lactiques artificielles prématurées.
Ainsi, les vins de Bourgogne ne sont plus tout à fait des vins rouges. Les Beaujolais semblent oublier que le Gamay ne donne pas un très bon vin sans l’alcool nécessaire.
J’ai acheté un excellent VIOGNIER du pays d’Oc, le producteur justifiait sa qualité par l’intervention d’un "wine-maker" australien.
Alors, soyons modestes et reconnaissons que les anglo-saxons sont les meilleurs oenologues du monde.