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Personne ne s’en sort vivant : Le refus des Américains de regarder dans le miroir annonce notre propre chute

25 février 2007, 23:11

Décidément, la période électorale est nauséabonde ! Tous les coups sont permis pour discréditer l’adversaire ! Mais aucune discussion sur le fond, aucune proposition sérieuse, aucune trace d’une réflexion, rien que des vieux slogans et des belles paroles…

Commençons par Madame Ségolène Royal. Ses dernières prestations télévisuelles, en particulier une récente interview par Madame Claire Chazal, sont d’une platitude extrême. La pauvre candidate a répété sur un ton monotone les principaux thèmes de son programme, ou plutôt de son absence de programme. Ni la voix, ni les expressions, ni les gestes, n’étaient capables d’enthousiasmer les foules ! Quant aux idées, n’en parlons pas…Seul "l’emballage" donnait l’impression d’un changement par rapport aux vieilles lunes socialistes. Il faut faire payez les riches ! Quelle idée nouvelle, alors que tous les gouvernements, de droite comme de gauche, qui se sont succédé au pouvoir depuis 1975 n’ont cessé d ’ajouter des impôts ou des taxes à ceux, déjà lourds, qui existaient avant eux…Quant à ses gaffes répétées en matière de politique étrangère, que ce soit sur le Moyen-Orient ou sur le Canada, elles prouvent surabondamment que cette dame et ses conseillers n’ont ni l’expérience, ni la prudence ni les connaissances nécessaires dans ce domaine délicat. On s’est aperçu aussi que, même si c’est le résultat d’une blague d’un goût douteux, il en est de même en ce qui concerne le problème corse…

Tout est-il possible ?

De son côté, Monsieur Nicolas Sarkozy, qui lui, n’est pas dépourvu d’expérience, utilise les bonnes vieilles méthodes démocratiques : promettez n’importe quoi aux électeurs, promettez- leur la lune, comme disait Charles Maurras, cela n’engage à rien et cela marche toujours ! Monsieur Sarkozy a donc ressorti, sur ses affiches de candidat, un slogan emprunté aux socialistes dans une campagne précédente : "Tout est possible" ! Il fait donc le tour des différentes communautés existant dans notre beau pays, du nord au sud et d’est en ouest, des banlieues des grandes agglomérations à la France profonde de la campagne, en serrant des mains et en disant à tous, après avoir entendu leurs doléances : "Je vous ai compris" ! On connaît la musique…

Pendant ce temps, dans les sous-sols, pas loin des égouts, des équipes semblent au travail pour disqualifier les adversaires. Pourrait-on imaginer que, comme peut-être dans l’affaire Clearstream, certains services de l’Etat soient utilisés pour fouiller le passé de quelques membres de l’Etat-Major de campagne de Madame Royal ? Là aussi, on connaît la chanson, qui fonctionnait déjà sous la Troisième République ! Mais soyons sérieux et revenons au fond du problème. Peut-on réellement dire que tout est possible ? Nous savons bien que non. On ne peut pas laisser les frontières ouvertes et se plaindre du chômage et des délocalisations, comme le font un grand nombre de nos hommes politiques… On ne peut pas être favorable à une Europe fédérale et prétendre maintenir une France forte et riche… On ne peut pas avoir fait approuver le Traité de Maastrich et se plaindre des inconvénients pour nos exportations d’un euro surévalué…On ne peut pas être favorable à l’élargissement de l’Union européenne et se plaindre des problèmes sociaux que ne manqueront pas de créer l’arrivée sur le marché du travail en Europe occidentale de millions d’ouvriers bulgares, roumains et autres, dont le niveau de vie est parmi les plus pauvres de la planète, et qui sont prêts à travailler pour un salaire de misère…Eh oui, c’est comme cela, on ne peut vouloir tout et son contraire ! Les faits, les faits, répétait Charles Maurras ! Si on s’en écarte au profit d’ idéologies qui ne sont que des mots creux, on en subit forcément les tristes conséquences !

Pas de marge de manoeuvre

Une autre raison pour laquelle " tout n’est pas possible ", c’est que la France ne dispose pratiquement plus de marges de manœuvre en matière économique et financière. Sur ce plan, elle est plombée de tous côtés. Par exemple, elle ne peut baisser les impôts de manière significative sans faire baisser les dépenses publiques, c’est-à-dire sans diminuer massivement le nombre de fonctionnaires. Peut-on sérieusement envisager cette solution, qui équivaudrait à faire augmenter fortement le chômage, à un moment où les entreprises privées françaises ne sont pas en état d’embaucher massivement à cause de l’Europe et de la mondialisation ? Il n’est pas non plus possible de faire baisser significativement le montant énorme de la dette de l’Etat, qui s’est accumulée depuis vingt-cinq ans. Celle-ci dépasse maintenant les mille milliards d’euros sans compter les comptes sociaux et autres dettes pour un montant équivalent, et le simple montant des intérêts à payer annuellement sur cette dette atteint le montant total de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ! On pourrait bien sûr, si l’abaissement des dépenses de l’Etat était possible, utiliser une partie des sommes ainsi rendues disponibles en remboursant chaque année une portion, disons un dixième, du capital de cette dette. Mais il faut savoir qu’une telle opération de " déflation " est redoutée, car elle s’accompagnerait d’une baisse considérable de la croissance économique et que, malheureusement, notre croissance, comme celle de l’ensemble de la Zone Euro d’ailleurs, est déjà très faible, de l’ordre de 1,5 % l’an. La déflation n’a d’ailleurs été pratiquée qu’une seule fois en France, par un certain Pierre Laval ( Eh oui, celui-là ! ) qui a été dans les années trente deux fois Président du Conseil. Cela n’a fait qu’amplifier les difficultés économiques de notre pays à cette époque et qu’augmenter le chômage, ce qui nous a menés tout droit au Front Populaire. En réalité, toutes les dettes de l’Etat français qui atteignaient un montant exagéré n’ont été effacées qu’en faisant fonctionner à plein "la planche à billets", c’est-à-dire en dévaluant la monnaie ! Dans ce cas, l’Etat rembourse ses dettes " en monnaie de singe "…Mais une telle porte de sortie, que l’Etat français a utilisée bien des fois dans le passé, nous est maintenant interdite, car notre monnaie nationale n’existe plus. On le voit, nous sommes enfermés dans un piège dont nous ne pouvons pas sortir. C’est pourquoi, quelles que soient les envolées lyriques de Monsieur Sarkozy, il ne faut pas espérer que la situation économique et financière de la France puisse être améliorée de manière significative.

La constitution européenne

Un autre terrain sur lequel on attend Monsieur Nicolas Sarkozy, c’est le sort de la constitution de l’Union Européenne que plus de 55 % des Français ont refusé d’approuver lors du dernier référendum. Les européistes ne cachent pas leur désir que le NON français soit effacé au plus tôt. De son côté, Madame Angela Merkel, chancelière allemande, qui préside pour six mois l’Union Européenne, s’efforce de lancer une négociation pour aboutir à un mini-Traité. Les dix-huit pays européens qui ont ratifié ce Traité, réunis récemment à Madrid, ont répondu : pas question de modifier en profondeur le texte adopté. Quelle est la position de nos deux principaux candidats ? Madame Ségolène Royal a fait savoir que, pour sa part, elle soumettrait à référendum tout projet de nouveau traité sur cette question. Monsieur Sarkozy est resté muet sur cette procédure. Sur le fond, on devine que les deux candidats veulent revoir le texte de l’ancien Traité, en supprimer la troisième partie, rajouter un protocole social et, éventuellement, modifier les Statuts de la Banque Centrale Européenne, ce qui constituerait un crime de lèse-majesté pour les Allemands. Sans risque de se tromper, on peut prévoir une belle bagarre au niveau international !

En conclusion, que ce soit le candidat de droite ou de gauche qui gagne les élections, ils seront incapables de réaliser leurs programmes

Georges ROUSSEAU