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RDV pour les FOUS le 1er mai

29 avril 2007, 23:18

Fils de cordonnier, né dans une famille de juifs polonais et lituaniens, Nathan Korb (1917-2002), titulaire du certificat d’études, quitta l’école à onze ans et exerça très jeune plusieurs métiers ; ouvrier imprimeur, ouvrier métallurgiste, garçon de course, figurant.

Avec son frère Maurice, également ouvrier, ils montèrent un numéro de duettistes sous le nom des Frères Marc. Maurice écrivait la musique de Y’a trop d’tout, sur des paroles de Paul Vaillant-Couturier, et de la Chanson de la faim, paroles de Sylvain Itkine ; ils interprétèrent aussi les premières chansons de Jacques Prévert mises en musique par Joseph Kosma, qui parfois les accompagna au piano.

A l’époque du Front populaire, tout en continuant à travailler en usine, ils participèrent à de nombreuses manifestations et fêtes ouvrières, comme chanteurs et avec les autres jeunes acteurs amateurs du " Groupe Mars ", en liaison avec l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires.

Tous ces jeunes gens, communistes, socialistes, trotskystes se retrouvaient chaque semaine pour répéter des spectacles dans une atmosphère de chahut et de bonne humeur. Le plaisir de travailler en commun gommait toutes les divergences et donna naissance à une troupe très homogène.

Durant la période des grèves de juin 1936, ils allèrent chanter et jouer dans les entreprises occupées.

Proche du Parti communiste, Nathan Korb entra dans la résistance juste après la déportation de sa mère en 1943 ; elle fut tuée à Auschwitz. Sous le nom de Mathieu Horbet. il fut arrêté et emprisonné et termina la guerre dans le maquis du Corps franc Bayard, près de Mazamet.

Ce n’est qu’à partir de 1946 que le cadet devint un professionnel du spectacle sous le pseudonyme de Francis Lemarque. Il écrivit d’abord des chansons à succès pour Yves Montand (Mathilda, A Paris....) puis, à la demande de Jacques Canetti, chanta sur scène et enregistra lui-même ses œuvres (Quand un soldat, Marjolaine, Le Temps du muguet,..)

Il est revenu le temps du muguet
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais
Jusqu’au banc où je t’attendais
Et j’ai vu refleurir
L’éclat de ton sourire
Aujourd’hui plus beau que jamais

Le temps du muguet ne dure jamais
Plus longtemps que le mois de mai
Quand tous ses bouquets déjà se sont fanés
Pour nous deux rien n’aura changé
Aussi belle qu’avant
Notre chanson d’amour
Chantera comme au premier jour

Il s’en est allé le temps du muguet
Comme un vieil ami fatigué
Pour toute une année pour se faire oublier
En partant il nous a laissé
Un peu de son printemps
Un peu de ses vingt ans
Pour s’aimer pour s’aimer longtemps

Comme tu m’y invites, ma Folle, je veux bien montrer le chemin, je ne vais pas me défiler… mais c’est une bien lourde tâche et je compte bien sur Cricri et tous les autres, Folles et Fous, pour m’épauler…

Francis