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Le luxe de la victoire

7 mai 2007, 21:22

En développant une rhétorique identitaire à caractère xénophobe et nationaliste et en pratiquant un discours à double sens, elle a pris à contre-pied toutes les forces se réclamant du mouvement social et citoyen.

Le slogan sur la « valeur travail » masque la destruction du droit du travail et de la protection sociale ; la rengaine « travailler plus pour gagner plus » dissimule l’aggravation criante des inégalités, la stagnation des salaires et l’envol des profits ; le martèlement sur la sécurité fait oublier la restriction des libertés ; l’incantation à la modernisation de la France ouvre la voie à son alignement sur les dogmes néolibéraux.

Le second tour de l’élection présidentielle confirme aussi l’échec de toutes les gauches. Échec de la gauche traditionnelle qui n’a pas réussi à rendre crédible un projet de transformation sociale véritable, empêtrée qu’elle est dans des dilemmes terribles.

Accompagner la mutation du capitalisme visant à tout marchandiser ou bien en combattre la logique en lui mettant des bornes solides ; approfondir la dérive libérale de l’Europe ou bien engager celle-ci vers un objectif social et écologique. Échec également de la gauche anti-libérale qui, dans une cacophonie désastreuse, a enterré la construction de l’unité qui avait permis la victoire contre le traité constitutionnel européen en 2005.

A ce titre, les rendez-vous essentiels sont devant nous : la résorption du chômage appelle une répartition juste des richesses, sans laquelle il ne peut y avoir de base sociale populaire à la transformation sociale.

Les services publics pour tous demandent des impôts progressifs sur tous les revenus ; des retraites équilibrées ont besoin, non de fonds de pension, mais de cotisations sociales progressant au rythme de la richesse produite.

L’écologie exige une régulation planétaire ; un monde vivable pour tous et en paix doit impérativement substituer la coopération à la concurrence dont sont surtout victimes les plus démunis dans les pays les plus pauvres ; la solidarité, la justice et la démocratie sont incompatibles avec les impératifs dictés par les capitaux circulant librement.

Résister c’est possible