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Réforme des régimes spéciaux de retraite : le cas d’abord des députés (zaz)

23 septembre 2007, 21:45

D’abord, loin de moi l’idée de défendre Juppé ou d’insinuer que vous en voulez aux fonctionnaires en général !!! Dans votre réponse, vous opposez les hauts fonctionnaires, qui abusent du système et passent au privé en conservant les avantages du public, aux simples fonctionnaires, qui mériteraient, selon vous, une meilleure redistribution des revenus et/ou retraites. Là où ça coince, c’est que les 6 positions concernent l’intégralité de la fonction publique d’état et protègent donc les simples fonctionnaires. S’il y a un aménagement à faire (et il le faut, c’est clair et je ne reviens pas sur ce que vous avez dit pour les gros !!!) et puisque vous n’en voulez pas aux simples fonctionnaires, il devrait donc frapper exclusivement les hauts fonctionnaires et je ne vois pas pourquoi l’on devra précariser (car c’est bien ce qui se passerait alors) des centaines de milliers de fonctionnaires à cause de l’abus d’une poignée de privilégiés. Au quotidien, un détachement c’est quand un prof va travailler dans un lycée français à l’étranger, c-a-d continuer d’exercer une mission publique pour les Français de l’étranger et au nom des Français de France, mais en passant par un organisme local soit de l’état en question, soit d’une association, soit d’une coopération... Ca peut être aussi pour aller donner des cours du soir dans une autre fonction publique (police, justice...) ou de la formation pour adulte hors éducation nationale. Concrètement, une disponibilité, c’est quand par des raisons de formation continue (les congés formation sont rares !), on renonce à son activité présente pour améliorer ses compétences futures, au profit du service public, je précise, et sans toucher d’argent de l’état pour cela. Ca peut être aussi pour rejoindre un conjoint qui vit loin, car, comme vous le savez, un fonctionnaire a une obligation de résidence près de son poste et sans cette position il serait donc privé du droit de rejoindre sa famille etc. La position litigieuse concerne les haut gradés et j’avoue que j’en ai jamais rencontré, donc il se peut bien qu’elle soit abusive, pourquoi pas, mais j’imagine qu’il y a quand même des missions transministérielles qui justifient ce genre de statut, mais comme je ne le connais pas, je ne m’étends pas dessus. Mais, s’il ne s’agissait que du bien-être des fonctionnaires, on pourrait à la rigueur s’en foutre, ça serait un peu égoiste, mais après tout... L’ennui c’est que je vois mal quel service public on aurait en France si on supprimait les 6 positions (je parle d’un simple suppression, sans remise à plat du système), il faudrait imaginer que l’obligation de service dans un poste sauterait aussi, sans quoi des tonnes de démissions s’accumuleraient et on sait bien dans quels quartiers ces postes seraient vacants (faudrait être bien rêveur pour imaginer que les fonctionnaires ainsi précarisés s’engageraient la main sur le coeur pour une mission de service public), il faudrait aussi imaginer que le contrat de travail se privatiserait (= suiverait le droit privé) avec les conséquences que cela aurait sur la masse salariale (donc les impôts), l’égalité territoriale (en fonction des zones attractives où l’on serait bien payé) de la qualité du service des agents (un bardé de diplome et d’expérience boosterait son salaire au détriment des finances de la communauté et/ou se trouverait vite une planque, laissant aux novices le front...remarquez, ça existe déjà ce phénomène, mais c’est pas une raison pour le laisser s’accroître) et sur les perspectives de carrière. Bon, je vais terminer par une petite pique, mais amicale, je ne suis certainement pas de droite, mais les responsables politiques et syndicaux qui aujourd’hui défendent la suppression des 6 positions de la fonction publique sont nombreux à droite, voire très très à droite...
Cordialement. Emeric