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Petite histoire du Parti communiste français (PCF)... sauf l’épisode eurocommuniste,refoulé !

24 septembre 2007, 17:58

Bravo pour la démonstration.

Mais je crains que les mêmes qui étaient pour la dictature sur le prolétariat soient toujours contre le pouvoir des travailleurs et donc quelque part toujours pour la dictature sur le prolétariat, qu’ils abandonnent le concept de dictature du prolétariat ou pas (sauf que là, à la place d’être au service d’une clique, on se met au service d’une classe bourgeoise).

C’est comme le terme d’autogestion qui faisait plus soft que soviet ou conseil ouvrier, il était utilisé là à l’inverse de son sens, par soucis de mode. Mais surtout il ne fallait le prendre à la lettre, vous vous rendez compte ? Et surtout pas de pouvoir des travailleurs ! La leçon est la même dans tous les cas de figure.... : Le pouvoir des travailleurs n’est pas dans les objectifs de certains courants, puisqu’ils tournent sans cesse autour du pot pour éviter de le définir (même si personne ne peut le détailler), et accessoirement ils ont dans les partis qu’ils dominent des habitudes moins bonnes encore que celles de la démocratie bourgeoise. Ceux qui se voyaient bien exerçant le pouvoir au nom des travailleurs et à leur place (dictature sur le prolétariat) le sont toujours. Même après avoir accompli d’innombrables révolutions autour de leur nombril.

Un parti qui ne se fixerait pas comme objectif la généralisation de la possession directe par les travailleurs des entreprises, au travers d’une démocratie ouvrière organisée et pensée (il y a des leçons très intéressantes à tirer de certains types de coopératives qui pourtant fonctionnent dans un contexte très défavorable) , l’obtention des libertés individuelles qu’on réclame dans la société appliquées aux entreprises (libertés d’expression , de mœurs, d’habillement, de circulation, de s’organiser, de critiquer , etc) ne pourrait pas être communiste mais serait un parti qui viserait à ce que d’autres couches sociales dominent, soit des nomenclaturas soit la classe bourgeoise, ou bien encore des mixs des deux.

Les modes de production ont horreur du vide, le pouvoir ne s’y laisse pas à l’abandon, quand ce ne sont pas les travailleurs, c’est une dictature ou une autre contre eux.

La libre association des producteurs, la libre coordination des structures de productions, sont des logiques rompant totalement avec le mode de domination bourgeoise qui se nourrissait de dictature de la minorité sur la majorité. Dans les entreprises actuelles, structures les plus puissantes de nos sociétés, règne le despotisme, le caporalisme, les systèmes d’attentats permanents aux libertés individuelles, d’attentats permanents aux possibilités de subsistance des travailleurs, aucune démocratie n’y respire, aucune liberté de parole ne peut y régner réellement, la liberté y est contingentée et soumise en permanence à autorisation et surveillance...

Ce sont ces armées du silence, dominantes, qui font et défont la démocratie, suivant les nécessités et leurs intérêts. Elles achètent les hommes, les médias, elles achètent les moyens de la violence quand la démocratie s’égare vers d’autres horizons.

La démocratie telle que nous la connaissons est sans cesse amputée et détournée par cette pression, cette menace qui pèse sur elle. Et ce qui vide de l’essentiel de son sens la démocratie actuelle vient du despotisme interne de l’entreprise, des moyens qu’elle y dégage pour dominer le monde.

Les tactiques d’établissement du socialisme par les seules élections sont toujours abattues pour ces raisons. Ce qu’elles gagnent d’un côté, elles le perdent d’un autre dans les meilleurs des cas, et pire dans la majorité des cas elles sombrent dans le philo-capitalisme et la soumission béate à la bourgeoisie en dehors des discours de banquet

La poussée révolutionnaire doit s’effectuer partout où le despotisme vit et prolifère, c’est valable des armées, c’est valable des entreprises. Le centre de gravité est là. On ne peut sans cesse contourner ce centre de gravité. Les défaites qui s’y déroulent sont des défaites de la société entières.

La bataille du pouvoir c’est la bataille de qui tient les entreprises. Soit la domination des travailleurs sur la bourgeoisie (la fameuse dictature) soit la domination dans les entreprises et la société par la bourgeoisie (l’autre fameuse dictature) .

L’une prend de l’espoir non réalisé par la bourgeoisie d’une démocratie réelle, c’est la classe ouvrière au sens large,
l’autre part d’une volonté d’exploitation des gens et d’accaparement des richesses d’une société.

Cop.