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Quant-au terme liquidateur

5 octobre 2007, 18:58

Dans le débat sur l’avenir du PCF, certains placés en position d’élus, évoquent l’idée d’une disparition programmée du parti ou sa dissolution dans un rassemblement de gauche, certains évoquent même d’en finir avec le nom de communiste !!

Or, ce sont les mêmes qui depuis 25 ans, en position de pouvoir, nous ont conduit , de renoncement en renoncement, d’accord électoral en accord électoral, de compromis en compromissions, à une chute électorale du PCF, ce sont encore les mêmes qui au mépris de la démocratie interne ont fait disparaître le symbole des deux outils des travailleurs humbles qui marquait notre drapeau, sans vote. Leur résignation ne les a même pas conduit à en faire adopter un autre par congrès, notre parti n’a comme logo que ses trois initiales, pauvre communication . Aujourd’hui, ils diagnostiquent notre fin comme inéluctable......

Nous voulons faire le pari inverse à la résignation, celui d’une réaffirmation de notre idéal, parce que c’est ce dont les travailleurs, du privé comme du public, ont besoin, hier comme aujourd’hui.

Nous voulons réaffirmer notre identité de communistes, nous voulons en finir avec les renoncements, nous voulons réaffirmer notre engagement dans la lutte des classes, son explicitation, et la défense systématique des classes opprimées, la résistance à la classe dominante dont l’unique but est l’accumulation des biens dans une minorité de mains.

Nous aspirons à une société sans classe, le socialisme, en rupture avec le capitalisme, nous luttons pour le dépassement de cette société d’exploitation qui met les travailleurs en concurrence en délocalisant les entreprises, cassant sans pudeur l’outil de travail, les droits sociaux, les services publics, notre patrimoine commun.

Nous ne voulons pas nous dissoudre dans un rassemblement où on utiliserait nos forces pour nous voir condamnés à être les porteurs d’eau de tous les arrivismes, de tous les carriérismes.

Après l’expérience du programme commun et ses désillusions, les sanctions successives infligées par le peuple dans les scrutins qui ont suivi, puis l’expérience toute aussi décevante du rassemblement antilibéral, où tous les égos de quelques personnalités imbues de pouvoir auraient voulu au mépris des votes s’imposer à ceux qui n’auraient été que colleurs d’affiches, distributeurs de tracts, manne financière de nos contributions, mais interdits d’expression, en fait, la piétaille qui obéit aux ordres, interdits de parole parce que communistes.

Alors, si nous savons bien que des accords électoraux sont nécessaires, nous pensons qu’il est temps de nous affirmer, qu’on ne négocie bien qu’en position de force, et non en exhibant nos faiblesses et nos renoncements, que le parti ne doit pas se contenter d’observer l’élection suivante sans une visée plus longue.

Il est temps de réaffirmer ce que d’autres partis communistes dans le monde ont fait avec les récentes remontées électorales : réaffirmer leur identité de communistes et leur engagement à œuvrer à la rupture d’avec le système mafieux de l’exploitation capitaliste.

Les communistes, depuis plusieurs dizaines d’années, ont critiqué sévèrement leur passé et ce qui a été fait ou est encore fait de manière abusive en leur nom : l’horreur du stalinisme, le détournement du pouvoir vers des égoïsmes familiaux, des oligarchies, des systèmes policiers avec surveillance de la population, avec incitation à la délation, la monstruosité de l’enfermement des opposants notamment des communistes eux-mêmes ; mais aussi, ici, les dérives de pratique d’organisation avec l’utilisation de l’intimidation, verbale ou physique afin de réduire au silence les gêneurs !!!

Cette dénonciation de tout ce qui s’est fait de mal au nom du socialisme ou du communisme est toute à l’honneur des communistes, car aucun autre parti n’a fait ce devoir de mémoire pour examiner chacun les horreurs faites en leurs noms réciproques.
Cette partie sombre cache à tant de gens la part de gloire et d’héroïsme de tant de nombreuses luttes des communistes, leur part magnifique à l’édification de ce qu’il y a de meilleur dans notre pays.

Reproche-t-on aux catholiques d’aujourd’hui, l’inquisition, les guerres de religion, la Saint Barthélémy, les prêtres bénissant les chars de chaque côté d’une frontière ? Nombreux sont ceux, parmi nous communistes, qui n’étaient pas nés lorsque ce qui est négatif a été commis, leurs vies n’ont été que luttes au service de tous, que volonté du bien commun, qu’actes de résistance aux mauvais coups.

Alors, il est temps d’en finir avec la psychanalyse permanente et temps de réaffirmer la force de nos idéaux, ceux de Gracchus Babeuf et sa conspiration des égaux, ceux de Marx et Engels et leur si beau manifeste : Nous sommes communistes et nous en sommes fiers.