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VIOL COLLECTIF DE LA REPUBLIQUE A VERSAILLES : PREMIER BILAN

6 février 2008, 19:13, par Swâmi Petaramesh

Arf, la Louve a raison (comme d’hab) Mouhahaha !

Les révolutionnaires de salon qui sont d’accord pour aller tout péter mais qui ne sortent pas leurs fesses de leur fauteuil pour la manif’ pacifique me font doucement rigoler.

Remarque, il pourraient bien aller tout péter tout seuls, mais tout seuls ça leur dit trop rien, alors ils attendent que le peuple y aille aussi en masse, mais comme le peuple n’est pas encore prêt à y aller, loin de là, eh bien ils restent dans leur fauteuil.

Vouloir tout faire péter (dans le fantasme) avant d’aller à la bête manif bien réelle qui est là juste en bas, c’est un peu vouloir courir avant d’avoir appris à marcher. Le chemin se fait pas à pas, le premier pas est juste ici, pas à 500 mètres, et c’est d’abord par l’éducation, par la conviction, qu’on peut espérer faire comprendre autour de soi à quel point la République a été bafouée, à quel point c’est intolérable, à quel point tout ce qui se passe aujourd’hui dans cette société est intolérable.

De ce point de vue, la manif du 4 est tout sauf « pardon mon maître mais je proteste », elle est tout sauf un simple témoignage vain et inutile, elle est avant tout une adresse non pas aux sénateurs ét députés présents (puisque les jeux étaient faits à l’avance et que leur conscience ne les empêchera pas de dormir), mais une adresse au peuple dans son ensemble : C’est intolérable, et nous sommes là pour dire que nous le refusons. Et vous, où êtes-vous ? Pourquoi tolérez-vous encore cela ?

Quelle que soit la faiblesse du nombre, quelle que soit l’occultation médiatique, cette manif’, on en a parlé et on en reparlera, parce que la trahison du 4 février 2008 est, je le crois, destinée à entrer dans l’Histoire de France avec majuscule, et que dans quelques années on pourra se poser la question de savoir où on était ce jour-là - ce sont peut-être nos enfants qui nous la poseront, au moins saurons nous quoi leur répondre : « J’y étais avec des gens formidables, mais on n’était pas beaucoup » c’est une réponse qui vaut mieux que d’autres.

Dans quelques années aussi, quand les effets du "nouvel ancien traité" se feront sentir sur la vie quotidienne des gens et qu’ils se plaindront à juste titre de cette Europe qui leur aura échappé parce qu’on la leur aura volée, on pourra toujours leur rappeler que le jour où ça s’est fait, ils n’ont pas levé le petit doigt pour s’y opposer le moins du monde, et que, probablement, le mois suivant ils auront élu ou réélu les traîtres mêmes qui ont commis cela. Ça vaudra peut-être leçon pour l’avenir.

Mais nous, on y était. On y était parce que d’une manière fondamentale on ne pouvait pas faire autrement que d’y être, parce qu’il n’était simplement pas envisageable de laisser passer ça comme ça, en silence, dans l’acceptation soumise de la dépossession de la démocratie.

Dans une époque où, si l’on touche à une corporation comme les taxis par exemple, deux jours après capitale, périphérique et aéroports sont bloqués - et le gouvernement recule ! - mais si on chie sur le suffrage universel et la constitution de la République, on ne trouve plus qu’un millier de républicains dans ce pays pour prendre une journée de RTT et aller exprimer leur révolte - aussi pacifiquement que cette révolte est profonde - eh, bien, il est nécessaire de faire partie de ce millier-là.

Tant pis pour les autres.