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ITALIE, FRANCE : MEME ERREUR, MEME PUNITION....

15 avril 2008, 01:18, par Cop

3 à 3.5% une coalition qui devait rassembler + et + large que Refondation communiste , le désastre est éloquent, entre cette coalition et quelques débris d’extreme gauche ça fait dans les 4 à 4.5%. Un résultat effroyable.

Plusieurs leçons pour moi :

1) La coalition arc en ciel a réuni pour l’essentiel des courants qui ont été aux côtés de la politique anti-sociale, ultra-libérale et belliciste de Prodi. En votant ce qui était invotable, la guerre en Afghanistan, des attaques contre les travailleurs, etc.
En ne se distinguant pas du courant centriste et anti-social dans la pratique de la majorité parlementaire, Refondation communiste puis l’arc en ciel ont semblé ne devoir servir à rien et les gens ont voté pour l"original et non pour des gens qui disent une chose et votent l’inverse. C’est le syndrome du PCF qui a fait longtemps partie de majorités avec le PS (et l’avenir....), prisonnier peu critique d’une orientation libérale et en payant un prix extrême. Une alliance avec discipline majoritaire qui bâillonne face à l’inadmissible est catastrophique. C’est confirmé.

2) par glissement du raisonnement, si une gauche révolutionnaire ne se distingue pas pour l’essentiel concret d’une force social-libérale les voix se déplaceront vers cette dernière. Mais, ce mouvement en cache un autre, le social-libéralisme en ne se distinguant pas fondamentalement de la droite ultra-libérale autoritaire subit également une hémorragie sur sa droite, et la population glisse vers la droite autoritaire (Le Pen 2002, sarko 2007).

3) Le principe unitaire d’Arc en Ciel n’a strictement rien apporté à refondation communiste, du moins ce principe a infiniment moins pesé que la question de l’attitude par rapport à l’ultra-libéralisme, les lois anti-sociales, les mesures en faveur de la guerre. Ce principe unitaire mal posé on en a connu un peu de la saveur en France avec les errements après le référendum de 2005 en France.
C’est bien une orientation politique claire et de fond, identifiable sans double discours par la population qui permet de construire la confiance envers une orientation politique et un parti ou mouvement.
Cette orientation doit mettre en avant l’indépendance absolue vis à vis du social-libéralisme.
Il faut donc bosser sur les contenus et la défense intransigeante des intérêts des couches populaires. Un principe de coalition mou du genou sur ce fond là va au casse-pipe.

4) L’extreme gauche qui existait dans Refondation n’est pas sortie à temps, ou du moins elle a été piégée par l’enchainement des évènements. Son inexistence sous forme de parti n’a pas permis de sauver ce qui pouvait l’être (alors qu’en France l’existence de partis d’extreme gauche bien structurés a permis quand même un peu de sauver l’espérance, malgré beaucoup de choses à raconter sur les lignes politiques ).

5) C’est le premier revers significatif en Europe d’un point de vue électoral pour la recomposition à gauche. Ce revers est un avertissement pour Die Linke, l’extreme gauche française, les courants de gauche grecs, les courants de gauche portugais : la coalition avec le social-libéralisme est mortelle .

6) La défense du drapeau rouge et du sigle communiste qui fut un peu marque de fabrique pour PRC n’a finalement pas empêché les dérives politiques. C’est également quelque chose à tenir compte : la couleur du drapeau et la couleur des mots ne fait pas une ligne politique de bonne couleur....Des fois elle peut même cacher un vide politique important. A méditer.

Je ne souhaite pas montrer le moindre mépris sur ce désastre, j’ai partagé les mêmes illusions au départ que ces camarades italiens sans bien comprendre que ce qui agissait déjà dans le PCI pouvait également agir dans RC, la dérive des alliances sans rapports de forces et sans fermeté et indépendance.