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Nous somme déja empoisoné par les OGM " allez voir la liste des produits !

23 avril 2008, 11:48

Ma réponse à Lolita,

(posté par M.Augé)

Plutôt que d’aller sur les sites "militants" qui (c’est eux-mêmes qui le disent) défendent plus une position idéologique que scientifique, je préfére me référer chaque fois qu’il est question de toxicologie aux scientifiques spécialistes en toxicologie.

Philippe Joudrier est Président du Comité d’Experts Spécialisé Biotechnologie de l’Afssa, en charge de l’évaluation des OGM. Agence indépendante des producteurs d’OGM et des lobyistes pro ou anti-OGM. Il estime que les plantes transgéniques sont devenus les otages d’enjeux politiques qui ont bien peu à voir avec les questions scientifiques, sanitaires ou environnementales.

Source :
http://www.pleinchamp.com/article/detail.aspxid=29540&page=1&local=false&pub_id=2&menu_id=2

« Il n’y a rien d’autant et mieux contrôlé qu’un OGM mis sur le marché » (Philippe Joudrier, 26/10/07)

Les craintes de l’impact des OGM sur la santé des consommateurs sont-elles fondées ?

Philippe Joudrier : Elles ne sont pas fondées ! Pour la simple raison que les OGM sont évalués de ce point de vue. En effet, avant de pouvoir être mis sur le marché, les OGM suivent un véritable parcours du combattant. Pour pouvoir en faire, il faut un agrément de la Commission du Génie Génétique. Pour faire des essais au champ, il faut passer par la Commission du Génie Biomoléculaire. Pour les mettre sur le marché ensuite, il faut satisfaire aux Lignes Directrices de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (Afssa).
Les dossiers doivent donc contenir les réponses à de très nombreuses questions, font état de résultats d’analyses biochimiques, moléculaires, toxicologiques, etc. Toutes les nouvelles variétés mises sur le marché obtenues par une autre méthode que la transgénèse - méthode permettant de faire des OGM - sont très loin de subir tous ces contrôles.
On peut donc affirmer qu’il n’y a rien d’autant et mieux contrôlé qu’un OGM mis sur le marché ! D’ailleurs, tous les accidents sanitaires connus concernent des plantes obtenues de manière conventionnelle (pommes de terre, céleri, courgette). Ces accidents ne pourraient pas survenir avec des plantes génétiquement modifiées (PGM) car les causes des accidents survenus sont recherchées a priori.

Et sur l’environnement ?

Ph.J. : Elles ne le sont pas plus. La plus forte des craintes est la dissémination, et non pas « contamination », terme impropre employé par les anti-OGM. Depuis que l’homme cultive des plantes pour son alimentation, des disséminations se produisent. Ce n’est donc pas un phénomène qui serait spécifique aux PGM. Une plante donnée ne peut polliniser, donc se disséminer, qu’avec une plante de la même espèce, sauf, dans certains cas, avec des espèces très apparentées (colza/ravenelle/navette ou betterave/macrocarpa). Lorsque cette dissémination se produit, c’est toujours avec des taux très faibles constatés de l’ordre de 0,1 à 0,2%.
Il existe également plusieurs études en Europe mais aussi en Amérique qui montrent que la co-existence des deux types de variétés GM et non-GM est parfaitement possible. Par ailleurs, jusqu’à présent, on ne connaît pas de plantes cultivées volontairement par l’homme qui ait envahi, colonisé un milieu par dissémination. Dès que l’on arrête de cultiver une variété donnée, elle disparaît !
Concernant les effets sur la flore et faune du sol, il existe une étude anglaise « Farm Scale Evaluation » qui a comparé les effets de trois cultures distinctes, OGM et non OGM, pendant trois années et qui a conclu que si on pouvait trouver des différences entre une plante et la plante GM correspondante, ces différences se situaient dans les plages de variation généralement observées.
Sur les aspects pesticides, les bilans montrent qu’après 10 années de culture, les PGM en consomment moins. C’est tout particulièrement évident et net pour les insecticides, ça l’est moins pour les plantes tolérant le glyphosate, mais il faut comparer ce qui est comparable et calculer combien de passages sont en général réalisés lorsque les plantes non tolérantes sont cultivées, avec quels herbicides (en général, plus dangereux que le glyphosate) etc.

Abandonner le seuil européen de 0,9 % au-delà duquel un aliment doit être étiqueté OGM, est-ce réaliste ?

Ph.J. : On a des seuils pour tout. Un lot de grains est considéré comme « Sain, loyal et marchand » dès lors qu’il contient au moins 95 à 97% de ce grain. Les 3 à 5% pouvant être des impuretés ou dû à la présence d’autres graines. Même l’Agriculture Biologique s’auto autorise un seuil de 5% d’autre chose dans ses produits ! A l’inverse, vouloir le 0% est totalement irréaliste et serait impossible techniquement.
Je voudrais aussi démolir plusieurs credos : de l’huile de colza génétiquement modifié sera toujours de l’huile ; du sucre de betterave génétiquement modifiée sera toujours du sucre ; la lécithine de soja, c’est de la lécithine que le soja soit transgénique ou pas. En aucune manière, l’huile ou le sucre ou la lécithine ne deviennent « transgénique ».
De la même manière, arrêtons de faire croire aux gens que si un animal mange des PGM, il devient lui-même transgénique ! Ce n’est rien connaître à la biologie en général et digestive en particulier. Malgré toutes les tentatives, toutes les recherches faites dans le monde là-dessus, il n’a pas été possible de trouver et l’ADN du transgène et la protéine codée par ce transgène dans tous les produits animaux : que ce soit la viande, les oeufs, le lait !

N’est-ce pas votre rôle, aussi, de dénoncer certains excès de la culture OGM comme la culture intensive du soja en Argentine ou le gazon tolérant au round up aux USA ?

Ph.J. : Ces excès et problèmes rencontrés sont liés au fait qu’on a cultivé de très grandes surfaces avec les mêmes variétés. C’est le cas du soja GM en Argentine ou du colza GM au Canada. Des problèmes identiques auraient été rencontrés si cela avait été des variétés non-GM. Alors maintenant et sachant à l’avance les problèmes que posent toute monoculture (GM ou pas), on peut effectivement se demander pourquoi on en est arrivé là.
Vraisemblablement en raison du fait que pour l’instant le choix en variété GM, que ce soit du soja ou du colza, est très limité… quelques variétés existent seulement. Or, comme elles semblent plus intéressantes pour l’agriculteur à cultiver, il a fait sans doute le pari que ces avantages surpasseraient les inconvénients !
Concernant le gazon transgénique tolérant le round-up, ce n’était pas nécessairement la meilleure chose à faire, néanmoins, on risque de se retrouver dans des situations déjà largement connues et bien avant les OGM. C’est-à-dire celle des adventices qui deviennent tolérantes à un herbicide et qui nécessitent alors de changer d’herbicides…

Propos recueillis par Sophie Caron