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Manuel Valls : "Changer la gauche pour la faire gagner"

30 avril 2008, 08:52

Partout en Europe où une gauche populaire progresse, dans des formules differentes, dans des situations différentes : Portugal, Grèce, Danemark, Allemagne, c’est dans le cadre d’une rupture assumée avec le social-libéralisme. De ce point de vue ce qui vient de se passer en Italie est un véritable cas d’école : Le PD de Veltroni a clairement signifié à sa gauche qu’il ne voulait plus de lui. le désastre électoral qui a suivi devrait néanmoins permettre à cette même gauche, et en premier lieu aux communistes italiens, de reconstruire leur espace politique désormais dégagé des ambiguités de cette fausse gauche.
Pour ce qui nous concerne, le PCF devrait cesser de parler de "la gauche", qui ne signifie plus rien, et aux yeux des gens qui est représentée par le PS (je remarque par parenthèse que le PS, lui, parle du PS, non de la "gauche"), et revenir à un discours plus clair sur cette autre gauche que nous attendons.
Il devrait également montrer plus clairement les limites de cette extrème gauche qui doit son écho à des formules simples et efficaces, mais qui, du fait même de cette radicalité, refuse tant une implication concrète dans les rapports sociaux et le système représentatif, et à une instrumentalisation politico-médiatique, qui ne remet en aucune manière en cause la sincérité des militants, mais qui, objectivement contribue à affaiblir les forces de transformation sociales. De ce point du vue, Besancenot, s’il dit des choses justes, constitue l’adversaire idéal du PS en ce sens qu’il lui abandonne tout le terrain de la gestion et transformation du quotidien.
Construire une gauche de transformation sociale supposera qu’on puisse articuler la critique du capital, la critique du social-libéralisme, en même temps que l’affirmation de propositions concrètes avancées dans le cadre d’un système représentatif qui suppose, in fine, des alliances.
Hervé