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L’HUMANITE POUR QUI POUR QUOI

20 mai 2008, 17:34, par Canaille le Rouge

"Cessez d’avoir des illusions, l’Huma n’est plus l’organe du PCF.
Qui l’a décidé ? Nous tous, nous avions fait confiance à la direction.
"

Et bien non !

Mandaté par ma section d’entreprise (220 cotisants) , dans le débat qui a porté cette question j’ai fait partie de ceux qui ont refusé l’autonomie de la ligne éditoriale et demandé le maintien d’un organe central du PCF. Et je n’étais pas isolé, loin de là, mais la démocratie si. Donc si certains ont fait confiance aveuglément à la direction , il ne faut pas culpabiliser les autres.

Il ne s’agit pas d’une position figée par principe mais une question de nécessité. Si pour faire la révolution il faut une organisation révolutionnaire, cette organisation a besoin d’un moyen pour exprimer son point de vue.

Pour la direction du PCF et une grande part des journalistes du titre, comme il n’y a plus d’organisation révolutionnaire, plus besoin de presse révolutionnaire. Au mieux une bonne critique sociale, un européanisme qui oublie les réalités de la CECA et la casse du patrimoine industriel du pays, souvent des dérapages sur les valeurs et critères de gauche et une désertion de la solidarité internationale autre qu’affective sauf si un rapport de force impose de maintenir un cap plus ou moins bien calé (Palestine, certes et heureusement mais la débandades sur l’Amérique latine, Cuba, sans parler des "exotismes" sur la réalité du Tibet).

On en arrive certains jours à avoir plus d’espace pour les pronostiques hippiques que pour les luttes sociales.

Accepter la rupture du lien PCF-Humanité outre que pour beaucoup de camarades c’est une agression affective terrible pour ceux qui se sont fait casser la gueule pour que le journal sorte et soit diffusé, il s’est agit de l’un de ces petits cailloux roses qui balisent le chemin des glissements vers la sociale démocratie d’une organisation que maintenant même ses défenseurs les plus affirmés d’alors voient devenir un radeau de la méduse politique balloté par les vagues d’un tsunami social libéral.

Un marchand de canon possède avec un magnat du BTP et une banque 1/5 du capital ... comment rester dans les traces de Jaurès ? Comment garder un cap progressiste ?

Certains l’ont admis d’autre pas. Là est la différence.