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Unité et cohérence (Raoul Marc JENNAR)

12 juin 2008, 11:03, par D@v !d B.

Il n’est pas possible de rassembler ceux qui défendent le principe de la propriété sociale et ceux qui considèrent la propriété privée comme un dogme intangible.

Dit comme ça, c’est vrai.

Maintenant, elle commence , la propriété privée ? La plupart des militants politiques sont des possédants : de leur maison (histoire de moins se faire avoir qu’en louant à des proprios), de leur bagnole, canapé, TV, etc. Au PC aussi. Et à ce qui se complaît à se (laisser) définir comme EXTREME gauche, aussi. Et pas question de leur retirer leur PETITE propriété. Et vous voudriez exproprier les Grands propriétaires ?

Si je suis entré au PC(-F. par accident de l’Histoire), c’est que cette formation (évidemment détestable dans la calcification des rapports sociaux internes, produit là aussi de l’Histoire ; évidemment nécessaire comme "lieu" politique de l’union des démunis) incarne justement deux perspectives contradictoires : combat "révolutionnaire" ET placement institutionnel. Parce que, dans le système dans lequel nous sommes (et là aussi, on peut s’amuser à faire un concours pour nommer l’Innommable), les luttes sans relais institutionnel NE PAIENT PAS. Je le regrette, mais c’est comme ça.

(Est-ce que je le regrette vraiment, d’ailleurs ? Vu l’état moyen, ou médian, de la Culture ambiante - au sens anthropologique de "Pratiques et Représentations" - le danger du social populisme est bien proche, si nous ne sommes pas déjà en plein dedans. Qu’il y ait, donc, des garanties de pérennité d’un certain MODE DE CONCERTATION, y compris avec le PS, et même une partie de la Droite ! ne me paraît pas insensé. Nous qui défendons, notamment, les acquis du CNR, ne devrions pas oublier qu’il y avait des gens de Droite, là-dedans, et même, quitte à me voir vouer aux gémonies, rappellerai-je qu’une partie de l’Action Française était entrée en Résistance. Parce que la politique sans adversaire c’est le contraire de la VIE.)

Je le répète, à plus de quatre on est... etc. Mais il faut bien faire avancer le schmilblick de la vie de la cité, donc bien se regrouper. Je ne suis pas partisan du bipartisme. Mais quand-même, à un moment donné, il faut savoir être clair sur les objectifs, et conciliant sur les moyens. Qu’il y ait, d’inspiration "révolutionnaire" de gauche, ou au moins de "radicalité populaire", pas moins de quatre listes à une élection présidentielle me fait simplement halluciner.

Et il me semble que, si on ne peut pas rassembler les contraires, on a juste oublié ce qu’est la dialectique, chez Platon, puis Hegel, ou Marx (même Nietzsche, l’antidialecticien avait compris ça). ON ne peut pas rassembler les contraires. Ce sont eux-mêmes qui SE DEPASSENT MUTUELLEMENT. Dans la lutte.

Certes, l’Histoire du PC a ses moments de gloire et ses moments honteux. Non. Ses moments HONTEUX. Là, voilà. Mais n’oublions pas que nous nous sommes séparés de la SFIO en raison du soutien à l’Union Soviétique naissante. Tous ceux qui ne l’ont pas fait ne sont pas simplement des salauds. Une partie de ceux qui l’ont fait en était. Rassembler les contraires ?

Nous sommes tous des contraires incarnés. Et l’orthodoxie, la parole Une et Droite, si elle a pour rôle de TENIR DES POINTS (Badiou. Qu’on en pense ce qu’on veut, mais là-dessus il a raison, je crois) peut rapidement devenir le contraire de ce que je/nous recherch(ons)e en Vie commune.

Alors les gars, vous qui depuis 68 perséverez à présenter des listes face au PC, au nom de telle ou telle divergence, parce que "la ligne n’est pas travaillable de l’intérieur", pensez ce que vous voulez.

Y compris que (puisque vous présentez des candidats aux élections pièges à cons) la ligne sociale démocrate serait PLUS travaillable de l’intérieur.

Je trouve que LO présente de l’unité et de la cohérence. Et que la Ligue aussi. Et que les Verts aussi. Et que les Anars aussi. Et que les "Alter-" aussi. Et que le PS aussi. Et que les médecins de campagne aussi. Et que les boulangers-pâtissiers aussi. Et alors ?

Les Réalistes, parce qu’ils tournent en rond (CELA EST, donc j’ai raison de nommer), aussi. Les Nominalistes (qui incarnent le contraire : j’observe des points communs, donc je peux nommer, et donc le NOM existe PLUS que la catégorie en soi) aussi.

Les contraires ne peuvent pas se rassembler, mais sur ce site, on passe un temps fou à s’engueuler.
Parce que je crois en le Pouvoir du Peuple (passque si j’avais écrit directement "démocratie", y’en a qui me seraient tombés dessus), parce que je crois en la dialectique, parce que je suis sensible au nominalisme ET au Réalisme, parce que je suis à la fois communiste ET libertaire, parce que je suis un enfant du libéralisme ET de communistes. Parce que je suis à la fois JEUNE et VIEUX.
Parce que, comme MARX, je n’ai pas à trancher entre Matérialisme et Idéalisme.

JE suis uni et cohérent (ah, ah !).

Et m’intéresse avant tout, dans un parti politique, les moyens que nos engueulades peuvent nous permettre de METTRE EN ŒUVRE pour faire avancer nos divergences, nos désaccords. On veut tous soulager la misère, ou l’éradiquer, en préservant nos illusions (ou vestiges, au choix) de "liberté".

Créez un énième parti, unitaire et cohérent, M. Jennar. Pas de souci. Vous n’êtes ni le premier ni le dernier à décrédibiliser le peu de moyens d’actions qui reste aux derniers élus du peuple qui croient en leur travail (catégorie ne se limitant pas aux communistes du PCF, ne les incluant pas tous non plus, parce que même dans un parti à 2%, y en a encore pour déchirer le plancher avec des dents commack !).

Incarnez la rigueur du PENSER DROIT. Du VRAI, du BIEN, du BEAU.

Mais laissez-nous discuter et agir ENSEMBLE, avec Tous ceux qui veulent bien, même pour des motifs qui nous échappent. Avec nos incohérences, avec nos désunions.

Avec VOUS.

Bien cordialement,

D@v !d B.