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20 juin 2004, 12:22

Non à l’attribution du nom de Herzl à une rue ou une place parisienne

Ainsi, Mesdames et Messieurs du Conseil Municipal de Paris, vous avez décidé que le temps était venu d’honorer la mémoire de Herzl en attribuant son nom à une rue ou une place parisienne !
Feriez-vous semblant d’ignorer que cet homme a été le porteur du projet qui a abouti à un Etat qui a fait le malheur de millions de Palestiniens innocents de la destruction des juifs d’Europe ? Le fondateur d’un Etat qui a commis Jénine, Rafah, sous la houlette du maître d’œuvre de Sabra et Chatila, doit-il être honoré ? Il n’aurait rien à voir avec les dérives actuelles de cet Etat, dites-vous ? C’est que vous le connaissez bien mal ! C’est lui qui a fondé le mythe d’un « peuple sans terre pour une terre sans peuple », mensonge historique dont Sharon s’acharne, par le fer et le feu, à faire une vérité. C’est lui qui prônait l’annexion du maximum de territoires possible. C’est lui qui préconisait la purification ethnique par le bannissement des « autochtones (entendez les Palestiniens). C’est lui qui n’a cessé de marteler que les juifs étaient inassimilables. Avez-vous en tête les appels de Sharon aux juifs de France leur demandant de quitter leur pays au motif qu’il serait devenu trop dangereux pour eux ? C’est encore lui qui conversait benoîtement avec les plus notoires judéophobes de son siècle en qui il voyait des « alliés objectifs ». Avez-vous oublié le pas de deux entre Cukierman et Le Pen au lendemain du premier tour des élections présidentielles ? A l’évidence, l’héritage de Herzl n’a pas été trahi. Bien au contraire, ce sont les franges extrêmes de la société israélienne et des institutions communautaires juives qui s’emploient à le faire fructifier !
La concrétisation de votre projet (vous attendez un moment favorable, semble-t-il ; c’est quoi, ce moment favorable ?) serait une insulte et un affront inacceptables aux centaines de milliers de victimes de la Nakba mais aussi aux Français qui, malgré le matraquage médiatique, ont bien compris de quel côté était la justice. Nous ne saurions donc l’accepter. Les Palestiniens ont fait un travail extraordinaire sur eux-mêmes en ravalant leur sentiment légitime d’injustice et en acceptant l’existence de l’Etat d’Israël. Nos concitoyens attachés à l’idéal de justice ont une sympathie légitime pour leur combat. Ils partagent leur souffrance, ils voudraient qu’un terme soit mis à leur errance, ils voudraient simplement que soit enfin acceptée leur revendication minimaliste d’un Etat sur 22 % de leur patrie historique. Ils ne peuvent accepter une provocation aussi outrancière.
Vous qui présidez aux destinées de la capitale française, vous devez réaliser que vous offensez gravement vos administrés qui, tout en reconnaissant le droit à l’existence d’Israël, ne font pas leur deuil de la Palestine.
Nous exigeons l’abandon définitif de ce scandaleux projet.